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Dimanche 22 août 2021. ” À qui irions-nous ? “



A l’heure d’entrer en terre promise, les tribus d’Israël choisissent de servir le Dieu de leurs pères qui les a toujours accompagnés. Partir ou rester, c’est le dilemme des disciples interrogés par Jésus alors que les foules s’en vont. Et nous assistons à l’une des plus belles professions de foi de Pierre.
A l’heure de nos propres choix, saurons-nous entendre, nous aussi, les paroles de vie ?

Pour entrer en prière : Recercadas sobre el canto Ilano “La Spagna” n°3 Jordi Saval

Accueil : Entendre la parole de vie et mieux comprendre Paul

Bonjour à tous pour cette rencontre autour de la parole.
Bienvenue aux habitués, bienvenue à ceux qui le sont moins.
Merci à tous ceux qui ont été présents à la préparation.
Nous sommes ce matin en union par la prière avec ceux qui participent à l’eucharistie de la RANDO-CELE et qui marchent le long de la Seine, du côté d’Evry.
Nous étions ensemble pour préparer ce partage de la parole.
Les textes, qui nous sont proposés chaque dimanche, ne sont pas toujours faciles et nous rencontrons parfois quelques difficultés à nous libérer d’une interprétation trop littérale.
La question de Pierre « Seigneur à qui irions-nous ? » ne peut être séparée que l’espace d’un instant de la suite du texte. Pierre répond immédiatement « tu as les paroles de la vie éternelle ». Nous avons beaucoup insisté les uns les autres pour nous redire que les paroles du Christ donnent la vie. Nous vous inviterons lors du partage à nous offrir les uns aux autres les paroles de Jésus qui nous ont particulièrement marqués.
Il est pourtant des textes qui nous heurtent.

Patricia M.

Nous avons lu et choisi de ne pas retenir le texte de Paul. Il semble irrecevable à beaucoup, presque à toutes. Nous sommes cependant convenus peu à peu qu’il nous manquait des clefs pour le comprendre – Par exemple, ce passage « soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. ». Cette phrase que nous jugeons inacceptable a pris un tout autre sens lundi quand nous avons cherché l’étymologie du mot, réfléchi à son sens en grec ancien et lorsque Dominique nous a fait part de l’interprétation de Michel Scouarnec que nous vous livrons ce matin. La traduction du verbe grec n’est pas à prendre dans le sens d’une obéissance d’un inférieur à un supérieur. Il signifie soyez des socles, des soutiens les uns pour les autres. D’ailleurs, Paul exhorte les Galates à porter les fardeaux les uns des autres (Ga,6,2), à prendre soin les uns des autres, à adopter la position basse et non celle de domination à l’image du Christ qui lave les pieds de ses apôtres. Soumettre n’est plus assujettir. C’est bien la qualité de la relation que nous devons reconsidérer sans se focaliser sur une interprétation en rupture avec notre langage et notre culture d’aujourd’hui. Paul n’utilise la métaphore conjugale que pour évoquer l’amour du Christ pour son Église encore balbutiante au 1er siècle mais en laquelle les premiers chrétiens croyaient avec force

Bénédicte R.

Nous sommes bien au 1er siècle et c’est à la lumière de l’époque qu’il faut entendre et lire ce texte qui contient des références sociétales qui nous échappent ou nous paraissent décalées. Il m’a semblé que plutôt que de subordonner la femme à l’homme, Paul tentait là de les mettre sur un pied d’égalité. Cette expression « les uns aux autres » n’établit pas de primauté des uns sur les autres. Étrangement, car c’est la première fois que j’en fais cette lecture, je crois que Paul cherche à réunir l’homme et la femme en une seule humanité pour laquelle Jésus s’est donné. La distinction entre homme et femme n’a plus lieu d’être pas plus que celle entre les Grecs et les Juifs, les hommes libres et les esclaves. Alors oui, ce texte est certainement révolutionnaire et peut-être même féministe.

Nous pouvons maintenant débuter notre rencontre autour de la parole en faisant ensemble le signe de croix : Au nom du père et du Fils et du Saint Esprit.

Jean-Marie R.

Livre de Josué : “Choisissez qui vous voulez servir”

Josué, fils de Noun, assistant de Moïse selon la Tradition, est à la tête des tribus d’Israël. Son nom en Hébreu, Yechoua, se traduit par le terme Jésus dans les textes grecs, un clin d’œil à Jésus de Nazareth. Il invite les tribus à choisir entre Yahvé et les dieux des Amorites, les dieux du pays où ils sont implantés. Josué dit son choix, c’est Yahvé ; et pourquoi ? Parce que le Seigneur les a conduits là où ils sont, un Dieu fidèle qui les accompagne et les protège. Alors le peuple reconnaît Yahvé au cœur de son histoire passée et future et le choisit comme Dieu unique. L’évangile de Jean que nous allons lire ensuite pose cette même question : qui choisissez-vous et pourquoi ? Réponses à suivre.

André L.

📖 Au livre de Josué (Jos 24, 1-2a.15-17.18b)
En ces jours-là, Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d’Israël, avec les chefs, les juges et les scribes ; ils se présentèrent devant Dieu. Josué dit alors à tout le peuple : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. » Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! C’est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ; c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés.

Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu. »

Jos 24, 18b

Méditation : Ya Nabat Elrichan – Magam Lami (Judeo-Iraquienne / Yair Dalal) 

Alléluia X13-14

Photo by Damian Siodłak on Unsplash

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 60-69) :

📖 En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit :

“Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle “.

” Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Médaillon avec saint Pierre provenant d’un cadre d’icône (argent doré et émail travaillé en cloisonné), ca. 1100, The  Metropolitan Museum, New York

Résonance : à l’heure des choix, savoir entendre la parole de vie

Quels dieux voulez-vous servir ? … À qui irions-nous ?
Il existe un lien fort entre le texte de Josué et l’Évangile de Jean lus ce matin. C’est le lieu et l’heure d’un choix, un choix que les textes nous invitent à faire dans la confiance, dans la foi, pour la vie. Le texte de Josué se situe à Sichem. Sichem, lieu hautement symbolique, lieu de l’appel de Jacob à Béthel pour bâtir un autel au Dieu d’Israël et le lieu du choix d’orientation de vie de la Samaritaine, renvoyée en elle-même vers la vie par Jésus, arrêté près du puits.

Que faisons-nous à l’heure du choix ? Cherchons nous une référence ? Une présence qui accompagne, qui questionne ? Le peuple hébreu fait référence au Dieu de ses pères qui les a accompagnés tout au long de la route d’Egypte à la terre promise ; les disciples font eux référence à Jésus, qu’ils ont écoutés, avec qui ils ont partagé tant de chemins. Invités à choisir , les disciples, ayant perçu qu’en présence de Jésus, ils sont « autres », plus heureux, comme élargis par son regard et ses paroles, choisissent alors le Christ, chemin, vérité et vie pour eux. La réponse, tant pour les Hébreux que pour les disciples, est une véritable profession de foi.

Combien de fois nous sommes-nous retrouvés, comme le peuple hébreu ou comme les disciples, à l’heure d’un choix, choix de vie, d’orientation ou d’engagement au monde?
Il me semble vraiment que les textes nous invitent à faire nos choix de façon active, sur un chemin, dans la confiance et pour la vie :

Tempera sur panneau – Fin 13e siècle – Frontal de l’église Saint Etienne de Guils de Cerdagne (Gérone) – Museo del Prado – Madrid
  • De façon active, en acceptant de nous laisser questionner, en acceptant d’avancer sur un chemin souvent plein d’imprévus et de doutes
  • dans la confiance, confiance née de ce qui a été vécu, partagé et déjà donné
  • et pour la vie, celle qui qui vient de plus grand que notre cœur, nous déborde, donne la joie en laissant entrevoir des solutions.

Tant de choix sont possibles : nous pouvons servir l’argent, notre image, le pouvoir ou toutes nos constructions intellectuelles idolâtres ou bien nous pouvons choisir le partage, le service de l’autre, la relation humaine qui fait grandir, le sens de l’engagement.

Alors à qui irions-nous ?
Comment entendre ces paroles de vie de nos frères ou de l’Evangile et nous laisser questionner par elles pour nous mettre en mouvement vers plus de vie ? Comment méditer ces paroles dans la prière pour qu’elles nous mettent debout et nous rendent plus vivants ?

L’Évangile et plusieurs d’entre vous m’ont offert ces paroles de vie à l’heure de choix :

  • choix d’évolution de carrière (on ne peut servir deux maitres : Dieu et l’argent / les choses doivent avoir un sens pour plus d’humanité),
  • choix de conduite dans l’apaisement de conflits à St-Merry par exemple « (la paix soit entre vous », « …avant de présenter ton offrande, va d’abord te réconcilier avec ton frère »)
  • ou lors de ma séparation d’avec Georges (l’idée du couple aussi peut être une idole, ne pas rester sur un chemin mortifère, la loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi, aimer en vérité), …..et bien d’autres exemples encore

Bernadette C.

Méditation : Pedrini – Troisième divertissement chinois n°2

Photo par Anne Rosly sur Unsplash

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Quelles sont les paroles inspirantes du Christ qui nous font vivre ?


Chant: A qui irais-je Seigneur ?

Photo par Dominik Lalic sur Unsplash

Refrain: À qui irais-je Seigneur ?
Tu dis la parole éternelle
À qui irais-je Seigneur ?
Tu es la parole de vie
À qui irais-je Seigneur ?
Tu as les paroles de vie éternelle


Pour ceux qui pleurent leur passé
À qui irais-je Seigneur ?
À cœurs perdus, à cœurs serrés,
À qui irais-je Seigneur ?
Donne ta paix, laisse ta paix.

Toi qui penses l’homme essoufflé
À qui irais-je Seigneur ?
Et ne crois plus aux temps promis
À qui irais-je Seigneur ?
Si tu savais le don de Dieu.

Pour les voyageurs démunis
À qui irais-je Seigneur ?
Battus de vent, courbés de peine
À qui irais-je Seigneur ?
Deviens chemin et vérité.

Paroles: Christine Barbey / Alain Cabantous – Musique: Léandre Boldrini

Prière universelle

Quelles intentions de prière avez-vous le désir de confier à la communauté ?

♫ Refrain : Vers toi, Dieu fidèle et plein d’amour,
Nous levons le regard de notre cœur,
Sème en nous la confiance, garde-nous dans la paix.


Seigneur, nous te confions Céline qui vient de nous quitter. Elle a tant donné pour ses frères immigrés ! Nous savons que Tu l’accueilles déjà dans ta tendresse. Soutiens aussi sa famille dans cette épreuve. Garde-nous en communion dans la prière, avec elle et pour elle. Nous t’en prions Seigneur.

Bernadette C.

Je te prie pour les frères détenus du D2 de Fleury Mérogis rencontrés au groupe biblique, afin qu’ils gardent confiance et soient dans l’espérance, aujourd’hui sur leur chemin. Je te prie aussi pour ceux et celles qui les accompagnent.

Jacqueline C.

Collection privée – J. Idoux

Profession de foi

Nous avons écouté et partagé la Parole ; à la suite du peuple hébreu et des disciples, nous sommes invités à proclamer notre foi :

Je crois en Dieu le Père, source d’amour et de vie.
Je crois en Jésus-Christ, venu pour servir et donner sa vie.
Je crois en l’Esprit Saint, brise légère ou souffle puissant.
Je crois en l’Église, peuple de témoins et d’apôtres.
Baptisé.e, je veux suivre le Christ de plus près
pour vivre l’Évangile au cœur du monde à travers les engagements auxquels je suis appelé.e.

Bonne semaine à chacun.e, que Dieu nous bénisse et nous garde dans la prière avec et pour Céline

Choisissez l’amour
Photo par Malcom Lightbody
sur Unsplash

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