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« Que nous apprennent de Dieu ces messagers qui viennent s’inviter chez Abraham et Sarah, et annoncer une descendance innombrable à cette vieille femme qui n’a pas pu avoir d’enfant ?
Que veut nous dire la scène, cent fois présentée, de Marthe qui s’active et de Marie, assise, concentrée et béate aux pieds de Jésus ? ».
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Entrée en prière
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Concert de Trompettes: Prélude avec les trompettes, Rondeau
Accueil
Bon jour et bonne venue à vous !
En ce dimanche, je me sens « envahi » de noirs et de trouées de lumière.
D’abord cette peine très subite face à la disparition brutale de Patrice Morin, coéquipier pendant un an dans l’équipe pastorale, et compagnon très proche avec Sabine, au cours d’un groupe Carême qui a duré plusieurs années. Patrice, pour moi, c’est un peu un frère qui s’en va.
En même temps nous recevons le partage et l’accueil incroyable de ses enfants, Bénédicte et Xavier, qui ont voulu nous associer à son agonie et nous accueillir le plus largement possible pour participer à son départ vers sa grande traversée…
Et, en ce dimanche, comment ne pas évoquer, un énorme moment noir : il y a 80 ans aujourd’hui, 13 152 personnes étaient abominablement parquées au Veld’hiv, uniquement parce que juives… Et pourtant, au cœur de cette noirceur, là aussi d’innombrables traits de lumière : 2/3 des personnes inscrites sur les listes d’arrestations ont pu se cacher et s’échapper grâce à des gestes, souvent tout simples…
Et aujourd’hui du noir, il y en a toujours : encore tant de drames, que n’arrêtent ni l’été ni les vacances. Ni les bonnes nouvelles… mais drames éclairés par tous ceux qui accueillent l’événement, ne se résignent pas et affrontent…
À la lumière des textes proposés pour ce jour, comment laisser résonner en nous tout l’aujourd’hui qui se présente, qui nous visite ?
Que nous apprennent de Dieu ces messagers qui viennent s’inviter chez Abraham et Sarah, et annoncer une descendance innombrable à cette vieille femme qui n’a pas pu avoir d’enfant ?
Que veut nous dire la scène, cent fois présentée, de Marthe qui s’active et de Marie, assise, concentrée et béate aux pieds de Jésus ?
Qu’est-ce que ce récit nous apprend sur nous-mêmes, sur Jésus ? Sur la vie ?
Alors, si vous êtes prêts, arrêtons-nous… écoutons… accueillons !
Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, nous redit Jésus, je suis là.
Jean-Luc
📖 Lecture du livre de la Genèse (18, 1-10a)
En ces jours-là, aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre. Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur. Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre. Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. » Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. » Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer. Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l’on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient. Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme ? » Il répondit : « Elle est à l’intérieur de la tente. » Le voyageur reprit : « Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. »
Méditation en musique
https://music.youtube.com/watch?v=Tyabum3Qnow&feature=share
Rimsky-Korsakov, Le vol du bourdon
Résonance
Mon Seigneur si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passes pas sans t’arrêter près de ton serviteur. »
C’est ainsi qu’Abraham accueille Celui qu’il a d’emblée reconnu comme son Seigneur.
Ce récit de la Genèse que la tradition intitule «L’hospitalité d’Abraham » a inspiré Andrei Roublev pour son icône bien connue, dite souvent « La Trinité ». Ce récit a aussi inspiré l’auteur d’une superbe mosaïque de Ravenne, dont nous voyons la photo grâce à Pietro.
En effet Abraham voit trois hommes inconnus et il s’adresse à eux au singulier…Dans tout le texte il y a une alternance du pluriel et du singulier pour désigner ce ou ces personnages. Qu’est-ce que le monothéisme à l’époque d’Abraham ?
Abraham se précipite pour leur offrir la meilleure nourriture ; il va trouver sa femme Sara : « prends vite trois grandes mesures de fleur de farine pour en faire des galettes », lui s’occupe du veau gras et tendre…
Tandis qu’ils mangent, le voyageur annonce que Sara aura un fils et lui, le Passant, reviendra au temps de la naissance. Comment comprendre ce retour ? Pourquoi va-t-il repasser ?
Cette femme, trop âgée pour être enceinte, a peut-être ri, mais elle accueille la venue inespérée d’un être nouveau en elle. Le fruit de son hospitalité, peut-on penser.
De même Elisabeth deviendra mère dans sa vieillesse. Il s’agit bien alors d’une visitation, de la rencontre entre deux femmes, Elisabeth et Marie, toutes à la joie de porter une nouvelle vie en s’accueillant l’une l’autre réciproquement.
Pour moi vivre l’hospitalité ce n’est pas seulement offrir à l’arrivant ce dont il a besoin, un toit ou une tente, de l’eau, de la nourriture, mais c’est aussi recevoir de l’autre le don de sa présence, de son écoute, de son désir. C’est se laisser transformer par l’étrangeté du tout autre.
Quand je reçois des femmes réfugiées, je suis émerveillée par leur énergie et elles me donnent une part de leur force vitale, malgré les horreurs de leurs histoires difficiles à entendre.
Dans toute relation forte on ne sait plus qui donne et qui reçoit, tant la gratuité refuse de calculer. D’ailleurs le mot hôte désigne aussi bien l’accueillant que l’accueilli .
Ouvrir sa demeure, ouvrir son cœur, à l’Autre, n’est-ce pas accepter d’être bouleversé par le passage de celui qui demeure en moi si je l’aime.
Seigneur je te demande la grâce de me laisser visiter par toi.
Ne passes pas sans t’arrêter, restes avec nous car il se fait tard.
Geneviève P. M.
Méditation en musique
Boublitchky
https://music.youtube.com/watch?v=yiZazit5Nxo&feature=share
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📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc (Lc 10, 38-42)
En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Méditation en musique
https://music.youtube.com/watch?v=lpqIrrIeFk4&feature=share
J. S. Bach, Ouverture II en si mineur, BWV 1067: VI. Menuett
Résonance à deux voix
Vie active ou contemplative ? Préoccupations matérielles ou gratuité ? Besoin ou désir ?
La lecture de ce récit évangélique n’a pas échappé à ces oppositions binaires. Pourtant, il y a bien d’autres manières de l’interpréter, sans nécessairement vitupérer le comportement de Marthe qui s’épuise dans l’action, quitte à oublier « la bonne portion » choisie par sa sœur, celle de l’écoute.
Calviniste converti au catholicisme avant son mariage avec la catholique Catharina Bolnes, Jan Vermeer choisit une autre voie.
Encore classique dans sa composition, Jésus dans la maison de Marthe et Marie (National Galleries of Scotland, Edinburgh, 1656) s’écarte des schémas habituels par le rôle prépondérant attribué à Marthe. La scène se déroule dans une pièce aux murs nus, aux couleurs allant du brun à l’ocre, la table étant recouverte d’un tapis. Marie est assise sur un tabouret, aux pieds de Jésus. Elle écoute les paroles du Maître, sa main droite sur sa joue, dans l’attitude de celle qui médite intensément. À son tour, Jésus se tourne vers Marthe, au centre du tableau, derrière la table, et désigne Marie de la main droite. Il nous semble entendre la légère réprimande (« Marthe, Marthe… ») et les réactions des deux sœurs. S’il n’y avait pas l’auréole autour du visage du Maître, on pourrait croire à une scène de genre, avec Marthe et Marie cousines d’une dentellière ou d’une laitière hollandaises, aux traits délicats et au teint pâle, qui viennent d’abandonner leurs occupations pour accueillir un visiteur important. Contrairement à d’autres peintres, Vermeer ne fait pas de Marthe la cuisinière occupée à préparer un banquet somptueux, la femme de maison puisant dans les meilleures réserves de la cave.
« Sa » Marthe a préparé un repas beaucoup plus simple et plus précieux. Elle a apporté du pain et une bouteille de vin, matières de l’Eucharistie. Ce n’est peut-être pas « le festin de Babette », mais c’est le banquet le plus approprié, la source et le sommet de la vie chrétienne : la fête, en présence de l’Époux, peut commencer. Marthe l’affairée a peut-être écouté de manière discontinue, elle s’est peut-être laissé distraire, mais elle a saisi l’essentiel. Tout comme le peintre de Delft, maître du mystère et de la lumière. De la lumière qui éclaire le mystère.
Pietro P.
Méditation en musique
Claudio Monteverdi, Et misericordia
https://music.NuthOZe3U&feature=share
Marthe ET Marie.
Dans mes années d’aumônerie, il était courant d’opposer les contemplatifs et les militants, engagés dans l’action. Une lecture littérale de l’Evangile de ce dimanche pourrait donner à penser que le Christ distribue un bon point à la méditative du jour, Marie assise à ses pieds, et une mauvaise note à Marthe qui pourtant trime à son service. En quoi cette apparente injustice serait bonne nouvelle ? Jésus ferait l’éloge de celle qui se tourne les pouces et blâmerait celle qui se donne à fond pour lui ? J’aime plutôt l’idée qu’en chacun de nous, il y a une part de Marthe ET une part de Marie et que ces deux parts se complètent.
En effet, que seraient nos actes s’ils n’étaient nourris d’écoute ? Que serait notre écoute si elle ne se traduisait en actes ? Mais à entendre la méditation de Luc et les propos qu’il prête à Jésus, je comprends que c’est bien l’écoute qui est au principe et de laquelle découle tout service ajusté. Là où le bât blesse dans ce qui nous est témoigné des deux sœurs, c’est sur la manière d’agir de l’une. Sur le comment. Par cet Evangile, j’entends le Christ nous inviter à veiller à notre art de faire. Son don change la tonalité de nos actions. Il nous fait passer de l’agir par un devoir fatigué de manque de reconnaissance, au don gratuit libre et réciproque. Dans la même veine, Il avait remarqué l’attitude de la pauvre veuve qui ne donnait trois fois rien mais y mettait tout son cœur. Et comme en miroir Il racontait l’histoire du pharisien qui se tenait apparemment en prières mais au fond se comparait au publicain, le jugeait pour mieux revendiquer son bon droit.
La style de Jésus ? L’un d’entre nous pendant la préparation de lundi a noté combien Il fait fi des bonnes manières de son temps qui renverraient les femmes aux fourneaux. Être assis aux pieds du maître ? C’était l’attitude type du disciple. Une femme disciple ? Il y a 2000 ans ? Mais vous n’y pensez pas ! Et pourtant… Avec le Christ le souffle de liberté l’a emporté !
Cette manière de faire du Maître me bouscule également dans ma manière de vivre l’hospitalité aujourd’hui. Serait-ce une bonne action, à faire parce qu’il le faut bien, quitte à rouspéter parce que cela coûte ? Quand je récrimine, quand je suis dans la comparaison, le devoir, le regret : je suis dans mes casseroles mais je voudrais être ailleurs. Ancrée dans cette tonalité je ne peux entendre que de la contestation en retour. Même de la part du Christ. Mais quelle joie quand je vis l’hospitalité comme une rencontre réciproque qui me fait quitter toute agitation pour savourer ce qui m’est donné de goûter ! La parole que je prenais pour un reproche se fait ressourcement, elle m’ouvre à une délicieuse invitation : savourer la rencontre puis tout ce qu’elle permettra ensuite de réaliser, de recevoir, bien loin des tensions qui m’agitaient aussi.
Alexandra N.
Temps de partage
Intro au partage
L’été, un temps pour se laisser visiter ?
Méditation en musique
https://music.youtube.com/watch?v=xtOC8BOcNFE&feature=share
Antonio Vivaldi, L’été
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Chant : Emmaüs / enregistrement Groupe chant
1/ Pourquoi mes mains ne s’ouvrent plus ?
Pourquoi mon corps se traîne ?
Pourquoi mes mains ne s’ouvrent plus ?
Dis moi dis qui tu es (bis)
Puisqu’il se fait tard, préparons un feu
Et reste avec nous.
Parle encore un peu, raconte nous Dieu
Et reste avec nous.
2/ Pourquoi mon cœur ne comprend plus ?
Pourquoi mes yeux se ferment
Pourquoi mon cœur ne comprend plus ?
Dis moi, dis qui tu es (bis).
3/ Pourquoi ce soir tu m’as parlé ?
Pourquoi tes mots m’apaisent ?
Pourquoi ce soit tu m’as parlé ?
Dis moi, dis qui tu es (bis).
4/ Et puis tu as rompu le pain
Pour le manger ensemble
Et puis tu as rompu le pain
Oui je sais qui tu es (bis)
5/ Mes mains tu les as ouvertes
Mon corps danse la fête
Et mon cœur brûle à tous tes mots
Oui, je dis qui tu es (bis)
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Quelles intentions de prière avez-vous le désir de confier à la communauté ?
♫ Refrain : Dieu qui est l’amour, Dieu qui me rends fort, Donne-moi d’aimer
Notre Père (récité)
Chant :
Prenons la main que Dieu nous tend
https://music.youtube.com/watch?v=wOKSQwu5FZA&feature=share
1. Prenons la main que Dieu nous tend.
Voici le temps, le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
Jésus est mort un jour du temps,
Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
L’unique Esprit bénit ce temps.
Prenons le temps, le temps de vivre en grâce avec nos frères.
2. Prenons la paix qui vient de Dieu.
Voici le temps, le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
Jésus est mort pour notre vie.
Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
Son règne est là : le feu a pris.
Prenons le temps, le temps de vivre en grâce avec nos frères.
3. Prenons les mots que dit l’Amour.
Voici le temps, le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
Jésus est mort, le Livre est lu.
Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
Un même Esprit nous parle au cœur.
Prenons le temps, le temps de vivre en grâce avec nos frères.
4. Prenons le pain qui donne tout.
Voici le temps, le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
Jésus est mort, Jésus nous vient.
Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
Soyons du corps où tout se tient,
Prenons le temps, le temps de vivre en grâce avec nos frères.