« Il n’y a plus le barbare ou le primitif, l’esclave et l’homme libre »

Michel M. nous adresse une carte postale depuis l’Arsenal de Venise, la sculpture de Simone Leigh  lui a fait penser à ce verset de la lettre de saint Paul aux Colossiens « Il n’y a plus le barbare ou le primitif, l’esclave et l’homme libre ». (Texte du dimanche 31 juillet)
Jean Deuzèmes a fait un commentaire ci-dessous sur cette œuvre emblématique.

Simone Leigh. Brick house, bronze, 2019 –Biennale de Venise 2022. Photo de Michel M.


« Il n’y a plus le barbare ou le primitif,
l’esclave et l’homme libre ; mais il y a le Christ : il est tout, et en tous. ». 

Paul Col. 3 11

Quelques mots d’explication sur cette étrange carte postale de Venise

Ce monumental buste vous accueille en 2022 dans le grand lieu de la Biennale de Venise : l’Arsenal. Il témoigne de la tonalité d’ensemble de l’évènement, rendre hommage à la place des femmes dans l’art. Cette femme noire a les traits d’une déesse hiératique et douce dont le corsage ressemble à une maison traditionnelle mousgoum en argile du Tchad ou du Cameroun ; mais elle fait aussi référence aux anciennes représentations (sculpture, dessin de vaisselle) domestiques et racistes du sud des États-Unis (La Mammy). Comme dans toute son œuvre, Simone Leigh, artiste américaine née en 1968 de parents jamaïquains, parle de l’expérience de la femme noire, « une architecture aux multiples possibilités », de l’affirmation de sa propre humanité.

Les yeux n’interpellent pas directement le visiteur, mais l’attirent, le regard est lisse comme un miroir reflétant le monde. Dans les années 1920, les surréalistes aimaient se faire prendre en photo dans les photomatons nouvellement créés en fermant les yeux pour signifier que la vérité venait de l’intérieur.  

Ici, comme dans le pavillon américain, cette artiste, Lion d’or 2022 de la Biennale, va au-delà de la figure de résistance à l’oppression sexiste et raciste. Elle affirme que la femme est autonome et est l’auteure de sa propre histoire. Elle dépasse l’époque metoo, et relie le plus ancien au contemporain, ainsi que tous les territoires du monde. « Il n’y a plus… ». 

La statue trônait d’ailleurs à New York au-dessus d’un grand axe routier en 2019. 

Jean Deuzèmes.


Adressez par mail à photosdelete2022@saintmerry-hors-les-murs.com la phrase retenue, ses références, et joignez la photo que vous aurez faite. Ce sera votre carte postale, qui paraîtra comme celle-ci sur le site.
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