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Dimanche 11 septembre 2022. « Il était perdu et il est retrouvé. Réjouissez-vous avec moi. »

La célébration correspondante a eu lieu à 18 h à Notre-Dame d’Espérance, 47 rue de la Roquette, Paris 11e.

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. 

Psaume 50

Les mots que tu nous dis surprennent nos attentes. Mais qui es-tu Jésus, pour nous parler ainsi ?
Viens-tu aux nuits pesantes donner le jour promis ? Es-tu celui qui vient pour libérer nos vies ?

Les mots que tu nous dis sans cesse nous appellent. Mais qui es-tu Jésus, pour nous parler ainsi ?
Sont-ils bonne nouvelle qui changera nos vies ? Es-tu celui qui vient pour libérer nos vies ?

Les mots que tu nous dis nous mènent jusqu’au Père. Mais qui es-tu Jésus, pour nous parler ainsi ?
Saurons nous vivre en frères que son amour unit ? Es-tu celui qui vient pour libérer nos vies ?

Les mots que tu nous dis dépassent nos frontières. Mais qui es-tu Jésus, pour nous parler ainsi ?
Alors dans la lumière, ils disent “me voici”. Tu es celui qui vient pour libérer nos vies

Accueil : se laisser habiter par la Parole

Bonjour à tous et mes amitiés à chacune et chacun. Je suis heureux de vous revoir en chair et en os ! Retour d’été, retrouvailles, redémarrage, réenracinement… Nous voici revenus, comme des ”addicts”, comme des drogués, des passionnés surtout, à ce Jésus qui nous nourrit, nous interpelle, nous dérange…
Nous nous retrouvons là ce soir rassemblés autour de la parole de Jésus, comme l’étaient, il y a 2000 ans les publicains et les pécheurs, les pharisiens et les scribes, étonnés et dérangés par Jésus et ses dire, ses prises de parole. Il va être question de récupérer ce qui était perdu, du prix infini de chacun, de retrouvailles festives…
Alors, comme eux, écoutons Jésus, laissons-nous habiter par sa parole.
Laissons-nous rejoindre et réjouissons-nous des relations restaurées. 

Jean-Luc LD

Alléluia de Schütz
Le bon berger, icône de
Bessarabie, 18e s.

Évangile (Lc 15, 1-32)

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !’ Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. 

Godfried Schalcken, La drachme retrouvée, 1675-80, coll. privée

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Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. » 

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Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’ Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : ‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il se leva et s’en alla vers son père.

Rembrandt, le retour de l'enfant prodigue, 1668, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Rembrandt, le retour de l’enfant prodigue, 1668,
Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’ Mais le père dit à ses serviteurs : ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à festoyer. Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : ‘Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’ Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! 

Passer de l’égarement à la joie

Le second fils de la parabole jugeait l’égarement de son frère sans voir le sien : pour son père c’est le lien retissé à neuf qui compte, pas le mérite. « Mon fils était perdu. Il est retrouvé. Réjouissez-vous avec moi. »
Paul aussi témoigne de son égarement dans le passage que nous allons lire. Mais dans une tonalité profondément joyeuse. Ce passage de l’égarement à la joie peut nous éclairer sur la visée des trois paraboles que nous venons d’entendre comme autant d’insistance sur ce qui est en jeu pour les scribes et les pharisiens de l’époque, pour chacun de nous maintenant. Vous allez entendre Paul évoquer la période où il n’avait pas foi, où il était blasphémateur. Sa pratique zélée était pourtant de notoriété publique. Alors de quelle non foi parle-t-il ? De quel blasphème ? 
Pour ma part je crois comprendre qu’avant il ne voyait en Dieu qu’un juge sans miséricorde. C’était là son « blasphème » mais il l’ignorait. En face de ce juge il ne pouvait que compter sur son seul mérite. Forcément sa cible était sans cesse manquée. Dans ces dispositions, il était toujours pris en défaut par son propre jugement. Et dans la même logique il était toujours prêt à condamner les autres exactement comme les pharisiens avec les publicains de l’Évangile.

En préparant cette célébration certains étaient gênés de la récurrence du mot pécheur dans le passage que nous allons lire. Je crois pour ma part que mot revient pour mieux insister sur son retournement. Paul était pécheur obnubilé par son rapport culpabilisant au péché. Il était donc perdu loin de Dieu même s’il n’avait que la loi divine à la bouche. Mais tout blasphémateur qu’il était sans le savoir dans son empressement à châtier ceux qu’il ceux qu’il accusait de blasphème, la divine tendresse l’a saisi dans ses bras comme le père de la parabole aimerait pouvoir accueillir ses deux fils pour festoyer, comme le Christ aimerait prendre dans les bras de son accueil aussi bien les pharisiens que les publicains (ceux d’hier, ceux que nous sommes aujourd’hui). 

Alors j’aime la joie de Paul. Il est passé de la loi à la foi, la confiance. Écoutons-le, et si cela nous est donné, puissions-nous nous réjouir comme lui ! Sans nier errances et souffrances de nos quotidiens. Mais dans la reconnaissance pour la divine tendresse toujours prête à fêter le renouvellement de nos relations perdues.
Nous serons joyeusement délogés de la croyance en une tendresse qui ne se gagne qu’au mérite.

Alexandra N.

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Lecture de Paul (1 Tm 1, 12-17)

Bien-aimé, je suis plein de gratitude envers celui qui me donne la force, le Christ Jésus notre Seigneur, car il m’a estimé digne de confiance lorsqu’il m’a chargé du ministère, moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent. Mais il m’a été fait miséricorde, car j’avais agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi ; la grâce de notre Seigneur a été encore plus abondante, avec la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus. Voici une parole digne de foi, et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi, je suis le premier des pécheurs. Mais s’il m’a été fait miséricorde, c’est afin qu’en moi le premier, le Christ Jésus montre toute sa patience, pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui,
en vue de la vie éternelle.
Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et unique, honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen.

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Quelles paroles ou quels gestes
m’ont permis de renouveler une relation perdue ?

lutrin_joie

Prière : Que mon cœur ne se taise pas

Que mon cœur ne se taise pas,
Qu’il soit en fête pour Toi,
Et que sans fin je te rende grâce,
Seigneur mon Dieu, je te rende grâce !

Chant : Car depuis qu’il est venu (Robert Lebel)

Quand tu ne gardes plus
Au bout d’un long hiver
L’espoir d’une saison nouvelle
Rappelle toi Jésus
Qui franchit le désert
Conduit par un Amour fidèle.

Car depuis qu’il est venu
En nous tout a changé
Un monde est disparu
Un autre monde est né
Depuis qu’il est venu…

Quand tu ne trouves plus
Sur l’arbre de ta vie,
Ces fruits qui pourtant devaient naître
Rappelle-toi Jésus
Qui vient par son Esprit
T’offrir la chance de renaître.

Quand tu n’arrives plus
À croire en l’avenir
Devant tes luttes infécondes
Rappelle-toi Jésus
Et son règne à venir
Germé déjà au cœur du monde.

Nous avons écouté, partagé, communié… Je vous propose de prendre encore une minute silencieuse pour se demander à soi-même : avec quelle nourriture plus précise je repars ce soir. Et que l’Esprit nous habite au nom du Père et du Fils !

Jean-Luc LD

José à Notre-Dame d’Espérance

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