Après la soirée du 11 janvier, l’Atelier vous donne rendez-vous le 31 janvier.
Tout le monde peut se joindre à cette rencontre. Voici une présentation de la première soirée, permettant d’en retrouver les grands lignes.
Prochaine soirée le mercredi 31 janvier à 20 h en visio
Cette deuxième soirée de l’atelier permettra aux participants de partager leurs questions et leurs attentes, et elle sera ensuite consacrée à des échanges sur le thème :
Comment comprendre aujourd’hui le Dieu créateur du ciel et de la terre ? à la suite de l’intervention de Philippe Deterre le 11 janvier dernier. En complément, des textes et résumés seront proposés sur « la théologie de l’écologie » (François Euvé), « la théologie du process » (protestante), la théologie de Jacques Ellul et quelques autres mises en perspective.
> Participation libre ouverte à tous.
> Présentation de l’atelier ICI et compte-rendu du 11 janvier ci-dessous.
> Inscription préalable souhaitée pour recevoir les textes et le lien de connexion
à jacq.debouverie@gmail.com
Ou : https://us06web.zoom.us/j/86964522411?pwd=WuxKvNEItLVKvRGXhBXvFxBDxh3kn2.1
Première soirée du 11 janvier avec Philippe Deterre : résumé succinct
Dans son livre [1]Philippe Deterre et Jean Marie Ploux, Un Dieu créateur : quel sens face à la science et la souffrance ? Salvator, 2020 Philippe est docteur en physique et en biologie, Jean-Marie est théologien, tous deux sont prêtres de la Mission de France. Coécrit avec Jean-Marie Ploux, Philippe Deterre s’insurge contre l’assimilation fréquente des chrétiens aux créationnistes (le créationnisme est une doctrine stipulant que l’univers et en particulier chacune des espèces vivantes ont été créés ex nihilo par Dieu. Elle contredit le processus de l’évolution). Ces derniers restent nombreux dans beaucoup de pays.
Il souligne que notre Église a (eu ?) du mal à se défaire de cette doctrine. En tant que scientifique, il récapitule les données les plus récentes et avance que la notion classique de « création comme « fabrication » « maintien » ou « sauvegarde » par Dieu de tout ce qui est, n’est plus tenable. « Ni de près ni de loin les connaissances scientifiques ne conduisent au concept de création comme œuvre ou fabrication par Dieu à partir de rien ou à partir d’une matière-énergie qu’elle soit noire ou pas…
Pour expliquer l’histoire cosmique et planétaire, l’apparition et l’évolution du vivant, il n’est pas utile, même comme croyants, de faire appel à une quelconque intelligence supérieure ou à un attracteur divin » (p. 49).
Dans ce livre, les auteurs montrent l’impasse des tentatives contemporaines de démontrer l’implication obligatoire de Dieu dans la création, ils évoquent aussi l’ambivalence du darwinisme et détaillent quelques thèses philosophiques en rapport avec la création.
Philippe Deterre poursuit son développement avec la question du mal et de la souffrance, absente selon lui de la plupart des théologies de la création. Basile de Césarée (4e siècle) avançait déjà des arguments pour disculper le créateur de l’existence incompréhensible du mal. Le livre de Job évoque le mal comme faisant partie de la création, un Dieu qui le combat et attend de l’être humain qu’il en fasse de même. Pour Philippe, l’interprétation du Dieu Père par Jésus indique un Dieu qui partage la souffrance des humains et les accompagne dans leur libération du mal. « Si l’on ne renonce pas à Dieu, si l’on consent à vivre et penser sa vie personnelle et le destin de l’humanité tout entière dans une relation à Dieu qui soit source de sens, alors il faut se tourner vers une autre conception de Dieu, celle d’un Dieu sauveur [qui dans la Bible] précède en fait celle du Dieu créateur » (p. 116). Le verbe utilisé dans la Genèse pour désigner l’action créatrice est bara (susciter) et c’est le verbe utilisé dans le contexte du retour d’exil. « C’est par une conséquence en quelque sorte logique que le Dieu unique et universel, sauveur d’Israël, devait être aussi celui qui est à l’origine de tout » (p. 118). « S’il faut retenir quelque chose des récits de la création, c’est bien l’altérité fondamentale qui pose Dieu et l’être humain en une relation de liberté, sans quoi tout ce que nous appelons la révélation biblique et chrétienne s’effondre […] Dieu n’est pas le tout, Dieu n’est pas en tout. Il s’approche, il se fait proche » (p. 119).
Notes
↑1 | Philippe Deterre et Jean Marie Ploux, Un Dieu créateur : quel sens face à la science et la souffrance ? Salvator, 2020 |
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