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Dimanche 28 janvier 2024. « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? »

Dieu “fera lever des prophètes” et nous, écoutons ceux de notre temps.
“Un enseignement nouveau donné avec autorité” qui donne importance d’abord à la personne, s’instaure – sans surplomb – en réponse à une démarche individuelle et cherche avant tout à dénouer, à libérer. Une parole d’autorité, agissante, qui transforme, fait surgir quelque chose (en nous) et produit de l’existence, de la vie. Oui, sa parole, permet que nous portions du fruit.

VERDI -Requiem

Bonjour à tous et bienvenue à ceux qui ont fait le pas de se joindre à nous pour la première fois. Une fois encore la joie de nous retrouver ne nous rend pas sourds aux cris du monde et nos intentions de prière en témoigneront tout à l’heure.

Chaque dimanche nous nous réunissons “en son nom”, à l’écoute de la Parole, celles des prophètes de l’Ancien Testament, celle de l’un ou l’autre des évangélistes, celle d’un témoin des débuts de la vie des premiers chrétiens. Cette Parole nous bouscule, nous interpelle et est chemin de Vie. Pourtant, lundi, nous avons, une fois encore, réagi vivement à la proposition qui nous était faite lorsque nous avons lu dans Paul : « La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, afin d’être sanctifiée dans son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de ce monde, elle cherche comment plaire à son mari. » D’aucuns diront que nous ne savons pas mettre ces écrits en perspective, qu’il faut contextualiser … Il n’empêche. Pour la femme (et j’ose penser, l’homme), du XXIe siècle ces paroles sont difficiles à entendre au point que nous nous demandons pourquoi on nous les propose parfois le dimanche, alors qu’il y a tant d’autres textes, plus faciles à aborder pour les jeunes et moins jeunes de nos contemporains.
Nous avons donc abandonné Paul car l’essentiel nous a semblé résider dans cette interrogation  : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth » quand tu nous dispenses ton enseignement, lorsque ta Parole se veut féconde ?

Laissons nous éveiller à la vie par la Parole qui se veut Bonne Nouvelle au nom du Père, du Fils et de l’Esprit

Bénédicte I.-R.

(Paroles : C. Bernard – Musique : M. Wackenheim)

1-Prophète à la croisée de nos chemins,
Tu parles vrai, Jésus de Nazareth.
Pour tous tu as les mots les plus humains ;
Le temps du Fils de l’homme est-il venu ?

Bonne nouvelle ! Bonne nouvelle !
Seigneur, tu nous rencontres aujourd’hui.
Bonne nouvelle ! Bonne nouvelle !
Par toi Dieu nous éveille à sa vie
.


2-Prophète méprisé dans ton pays,
Qui sait te voir, Jésus si près de nous ?
Scandale pour tes frères et tes amis,
Suscite dans nos cœurs un peu de foi !

3-Prophète parcourant nos Galilée,
Tu nous surprends, Jésus Messie de Dieu.
Heureux qui te découvre en vérité,
Jésus, parfaite image du Vivant.

Rembrandt Moise Brisant Les Tables De La Loi 1659 Gemaldegalerie Berlin
Rembrandt, Moïse brisant les Tables de la Loi, 1659, Gemäldegalerie, Berlin

Moïse disait au peuple :
« Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez. C’est bien ce que vous avez demandé au Seigneur votre Dieu, au mont Horeb, le jour de l’assemblée, quand vous disiez : “Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir ! “
Et le Seigneur me dit alors : “Ils ont bien fait de dire cela. Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai.
Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même, je lui en demanderai compte.
Mais un prophète qui aurait la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autres dieux, ce prophète-là mourra.” »

Ce passage me réjouit car, dans le Deutéronome, à qui Dieu donne-t-il raison ?
À ceux qui disent :
“Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur (…) je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir !”
Et le Seigneur en rajoute : « Ils ont bien fait de dire cela. »
Et qui envoie-t-Il ? Un messager venu des flammes ? Une parole ex-cathedra ?
Un Grand maître du destin qu’on ne peut voir sans mourir ?  Non, nous dit-il.
« Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète. »
Qui est porteur de sa parole ? Un humain comme nous.
Et ceux qui remettent en cause des visages de Dieu sentencieux, des voix divines inaudibles et porteuses de mort, peut-être des athées refusant ces visages de Dieu, ce sont ceux sont qui sont désignés comme les porteurs d’une parole prophétique !

Alexandra N.

Prophète à la croisée de nos chemins

Prophetes De Notre Temps 2
Prophètes de notre temps – à base d’images Creative Commons Wikipédia LDD

Alléluia dit de Taizé

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm.
Aussitôt, le jour du sabbat,
il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement,
car il enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue
un homme tourmenté par un esprit mauvais,
qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement :
« Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit mauvais le fit entrer en convulsions,
puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur
et se demandaient entre eux :
« Qu’est-ce que cela veut dire ?
Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité !
Il commande même aux esprits impurs,
et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout,
dans toute la région de la Galilée.

  • Il nous est dit, ici, que son enseignement n’est pas comme celui des scribes, gouverné par des règles, attaché à la lettre. Là, nous voyons Jésus entendre et répondre à une question importante, essentielle même, à celui qui la lui a posée.
  • Son enseignement n’utilise pas son ascendant pour faire bouger son vis-à-vis. Il répond à une démarche de l’autre. Ici, c’est la question : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? »..
  • Il est attentif à ce qui ficelle la vie, à ce qui la noue dans la douleur. Son écoute ne trouve-t-elle pas son efficacité dans l’amour infini donné par celui qu’il nomme son Père ?

Michel M.

« Un homme tourmenté par un esprit mauvais ».
Ne sommes-nous pas, chacun de nous, à des moments de nos vies, tourmentés par un esprit mauvais qui perturbe notre vision des choses ? « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? es-tu venu pour nous perdre ? », fait dire l’esprit malin au possédé. Jésus, lui, replace dans un face-à-face juste l’homme qui était possédé- car il a choisi résolument le côté de la vie. Il a autorité sur l’esprit mauvais. Sa manière d’être amène à rendre toute personne à elle-même, à lui redonner de pouvoir agir librement. Jésus peut alors s’adresser à cette personne libre. Mais  contrairement à cette réaction immédiate par le cri, retrouver la pleine liberté demande du temps, un cheminement…

Alors, nous nous demandons parfois, comme dans cet Évangile : « Qu’est-ce que cela veut dire ? » Nous sommes ainsi appelés à ne pas juger trop vite, à prendre le temps de recevoir, de comprendre, de voir, de revenir… de réaliser qu’une parole m’est adressée, qu’à travers ce qui m’arrive autre chose m’est dit, quelque chose de nouveau, pour que je puisse cheminer moi-même.

Autorité : le mot vient de « augere » qui signifie augmenter et a la même racine que « augustus » qui est notre mois d’août, la saison des moissons, des fruits ; c’est donc ce qui permet de grandir. La parole de Jésus est ressentie par la foule comme une parole d’autorité, car elle est agissante, elle transforme, elle fait surgir quelque chose (en nous) et elle produit de l’existence, de la vie. Sa parole, permet que nous portions du fruit.
Mais qu’est-ce qui fait autorité, pour chacun de nous, dans l’enseignement de Jésus ?

Bernadette C.

Photo Brad Switzer Unsplash
Une parole féconde – Photo Brad Switzer sur Unsplash

Hiromi : Silver Lining Suite

  • J’ai aimé cette corne d’abondance, car l’autorité, c’est l’abondance que le Christ nous donne (…)
  • Le message essentiel de l’évangile, c’est l’amour, qui prime sur tout les dogmes.
  • “Prends ton grabat, et marche”… remis debout, il part mais avec tout ce qu’il est et tous ses problèmes…
  • Qui peut se targuer d’autorité ? …. liée avec le pouvoir, cette association est étrange entre autorité et amour, un peu contradictoire au premier abord. D’autres mots prononcés sont confiance, don, générosité.
  • Merci de nous permettre de réfléchir sur cette question complexe… étrange association en effet. Quelle parole pourrait faire autorité pour moi ? “avance en eau profonde”, là où l’on n’a pas pied, où nos repères sont perdus, où nous sommes libres certes, mais tout n’y est pas facile. Je suis aussi rattrapé par cette phrase paradoxale : ” mon joug est léger “… quelque chose qui se propose et se veut un guide.
  • C’est la cohérence entre les paroles et les actes, c’est ça pour moi l’autorité de Jésus.
  • Ce qui fait l’autorité de Jésus, c’est qu’il ne ramène pas à lui; il est comme un rayon lumineux qui renvoie vers les autres.
  • La seule chose qui fait autorité pour moi, c’est le fait d’entendre cette parole du Christ à travers vous !
  • Une parole qui se dit avec justesse (…) importance d’être toujours en recherche, de savoir discerner.
  • Autorité n’est pas autoritarisme. Jésus propose, il n’impose pas.
  • Une phrase résume tout : ” Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés”.
  • L’autorité n’est pas le pouvoir; l’autorité est du côté du savoir, de l’éthique, de la liberté, de l’amour et avant tout… l’écoute.
  • Je voudrais souligner le lien entre autorité et pauvreté : quelque chose de l’autorité est enraciné dans la pauvreté des moyens

Paroles : A. Cabantous – Musique : L. Boldrini

Pourquoi enfermer ta Parole
Dans ces langages fatigués
Pourquoi s’étonner qu’elle s’envole
Pour dessiner ta liberté.


1-Face aux palais, face aux déserts
Des prophètes, miroir du Livre,
Ont proclamé à ciel ouvert
Que ta vérité rendait libre.

2-Tu as semé en pleine terre
Dans les broussailles et les fossés
Les espérances de ton Père
Qui, malgré le froid, ont germé.


3-L’Esprit soufflant vers nos rivages
Bouscule nos corps assoupis
Comme ces vents venus du large
Poussent la voile après la nuit.

4-Il faut ouvrir aux mots de Dieu
Tous nos temples et leurs chœurs de pierre
Avant que l’homme ne soit vieux
Avant qu’ils ne soient ruine et lierre.

Photo Steven Erixon Unsplash
Photo Steven Erixon Unsplash

Quelles intentions de prière souhaitez-vous que porte la communauté ?

Que ta volonté soit faite, Seigneur des temps nouveaux
Et que ton royaume vienne au milieu de nous

La communauté a porté dans sa prière :

  • l’Arc-en-ciel qui vit un tournant avec une nouvelle équipe à sa tête… et des difficultés financières. Des liens à renouer avec Saint-Merry ? Certainement.
  • Les enfants abusés qui ne parlent pas et n’osent pas dire et dont la vie est démolie. Qu’ils trouvent sur leur chemin des gens pour les aimer et les aider à se reconstruire.
  • L’élan des 50 personnes venues voir le film “La lettre” sur l’écologie et le pape François. Cela fait chaud au cœur de voir toutes ces personnes dans une même sensibilité.
  • François, notre pape, qui porte seul tant de choses sur les épaules avec beaucoup de courage.
  • Notre équipe pastorale réunie en ce jour, pour leur rencontre… réfléchissons à la façon dont nous gouvernons !
  • un jeune couple qui se sépare… avec des petits enfants qui les ont aidés à mettre des mots sur ce qu’ils vivaient. Pour que nous sachions prendre soin et apporter beaucoup d’attention à ce que vivent ces petits enfants.
  • tous ceux qui ont une autorité par statut. Qu’ils sachent travailler sur eux, se former afin de n’être pas surplombant mais de vraies contributions pour faire grandir les autres
  • le Conseil Constitutionnel qui a fait son travail cette semaine, en redonnant un peu de dignité à cette Loi sur l’immigration
  • Les centres sociaux, leurs salariés qui appellent à une grande manifestation mercredi. Pour que les politiques prennent une exacte mesure du travail fait au quotidien par ces personnes
  • Alain, très malade et toute sa famille
  • les morts de notre communauté Marie-Louise, Dominique, Jean.
  • les conflits en cours que nous portons dans nos prières, mais aussi ces signes d’espoir, comme jeudi soir, au Dorothy, où une historienne et un philosophe juif dialoguaient sur le thème :  En quoi la Bible hébraïque est-elle – ou non – une nouveauté radicale, dans l’histoire, quant à sa conception du Dieu unique ?
Construire

Que ces mots entendus lors du partage soutiennent notre semaine :
L’autorité,  c’est le commandement de l’amour…L’autorité de Jésus : c’est l’abondance, c’est ne pas parler comme un scribe, c’est une invitation ferme… peut-être d’aller là où on n’a pas envie. Son autorité c’est sa cohérence entre ses paroles et ses actes, c’est de ne pas tout ramener à lui. C’est une parole qui se dit avec justesse, une autorité qui libère, qui donne sens et non qui enchaîne et cela dans la pauvreté des moyens.
Et que le Dieu d’amour nous bénisse, Lui qui est Père, Fils et Esprit.

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