Célébration des Rameaux à la chapelle Notre-Dame-des-Anges
Entrée en prière : ♫ Jésus le Christ, lumière intérieure (Taizé)
Accueil
Bonjour et bienvenue à cette quatrième Messe en plein monde.
Bienvenue à cette célébration de la fête des Rameaux qui marque une étape dans la montée vers Pâques, le retour final du Christ à Jérusalem.
Le thème d’actualité que nous avons choisi pour aujourd’hui, « De quel pouvoir avons-nous besoin ? », a pu surprendre ou déranger, tant le concept de pouvoir, sans parler de besoin de pouvoir, semble étranger à ce que le Christ nous dit et nous donne.
L’actualité autour de nous parle de pouvoir fort, d’une attente ou besoin d’autorité. Autant de sujets qui nous interrogent, notamment parce que précisément, dans ce chemin vers Pâques, le Christ Seigneur se fait serviteur, jusqu’au bout, lui qui est acclamé comme roi et seigneur à son entrée dans la ville de David.
Le ministre est celui ou celle qui gouverne. N’est-il pas aussi une personne au service des autres ?
Entrons ensemble dans cette célébration, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Jean-Baptiste M.
📖 Lecture de l’évangile des Rameaux selon saint Jean (Jn 12, 12-16)
En ce temps-là, quelques jours avant la Pâque, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! »
Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus, comme il est écrit : Ne crains pas, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse. Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait.
Bénédiction des rameaux
Hosanna,
Hosanna,
Hosanna au plus haut des Cieux !
📖 Lecture de la lettre de Saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph 2, 6-11)
Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.
Introduction à la thématique du pouvoir
>> Qu’est-ce que la notion de pouvoir si souvent décriée vient faire dans une célébration d’entrée de la Semaine-Sainte ?
Pourtant n’y a-t-il pas des pouvoirs nécessaires ? Pour la marche démocratique d’un pays, les pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, sont importants. Il est des pouvoirs légitimes fondés sur la compétence, la prise de responsabilité, le souci du bien commun. Mais quand ces rôles sont pervertis dans leur exercice, ils sont décrédibilisés.
Par ailleurs dans les textes religieux et dans nos prières il est souvent question de « Dieu Tout Puissant », du « Royaume de Dieu » … Ces formulations ne sont plus comprises aujourd’hui.
Au quotidien, la souffrance, les conflits dans les familles, les injustices, la guerre… nous laissent impuissants. Nous aimerions pouvoir faire quelque chose. Et quand nous trouvons le pouvoir, la capacité d’agir, cela peut donner du sens à nos vies.
Mais comment s’assurer que l’exercice de nos pouvoirs d’agir et nos services ne se transforment pas en quête du pouvoir pour lui-même, de toute puissance sur les autres qui conduisent à tous les abus possibles ? Le pouvoir que nous contestons c’est souvent celui des autres. Savons-nous reconnaître nos propres besoins de pouvoir jusque dans nos situations de parents, de bénévoles, et même dans l’exercice de nos contre-pouvoirs ?
Quel type d’exercice du pouvoir nous attire,
nous pousse à soutenir, élire, contester, et pour l’exercice de quel pouvoir individuel ou collectif ?
Les textes que nous lisons aujourd’hui sont traversés par la question du pouvoir et la renversent.
Que comprenons-nous dans la manière qu’a
le Christ de se laisser acclamer par les foules
puis – renversement de situation – de se laisser condamner en tant que roi ? Comment cette bascule nous éclaire-t-elle ? Comment comprenons-nous ce renversement ?
À quel pouvoir nous invite-t-il ?
Odile G. et Alexandra N.
>> La foule versatile qui acclame Jésus lors de sa montée vers Jérusalem ne sait pas qu’elle choisira peu après de le condamner à mort à la place de Barabbas, le repris de justice.
Elle s’est méprise sur le sens du pouvoir qu’elle prête à Jésus : ce n’est pas le grand insurrectionnel qui chassera l’occupant romain mais l’humble prince de la paix.
Pour le Christ, le pouvoir trouve sa légitimité dans la pleine cohérence entre ce qu’il dit, ce qu’il fait et l’objectif de sa mission : annoncer le Royaume de Dieu, en devenant le serviteur de tous jusqu’au don total de sa vie.
Comme l’a dit le pape François dans une méditation en 2013 :
« (…) la lutte pour le pouvoir véritable, c’est-à-dire celui que Jésus,
à travers son exemple, nous a enseigné, c’est le pouvoir du service.
Le véritable pouvoir est le service.
Comme il l’a fait lui, qui n’est pas venu se faire servir, mais pour servir. »
Orienté exclusivement vers cet objectif de servir pour le bien de tous, indépendamment de ce que chacun voudrait y trouver pour son bien propre, le pouvoir exercé par le Christ manifeste une telle autorité qu’il provoque adhésion intime et confiance totale chez ceux dont le cœur est prêt, comme ce centurion au pied de la croix.
Aujourd’hui, pouvons-nous restaurer,
chacun à notre place, la confiance
dans un pouvoir exercé clairement
en vue du bien commun,
dans les différents domaines de notre vie sociale : famille, école, entreprise, église,
action sociale, action publique ?
Béatrice B.
Partage
Après avoir entendu ces premiers textes et ces deux échos de la question,
nous vous la relayons maintenant : De quel pouvoir avons-nous besoin ?
♫ Acclamation de l’Évangile : Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant !
📖 Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Marc (Mc 15, 1-39)
Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. » Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. » Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné. À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute. La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude. Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas. Et comme Pilate reprenait : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? », de nouveau ils crièrent : « Crucifie-le ! » Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! » Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.
Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.
Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! »
L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »
Mais Jésus, poussant un grand cri, expira. Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
♫ Chant : Voici l’homme
H18-36 Paroles : Raoul Mutin – Musique : Jo Akepsimas
Jésus-Christ, roi blessé,
Dieu couronné de nos épines,
Ô Seigneur, prends pitié,
Que ton pardon nous illumine !
1/ L’homme, voici l’homme,
Jamais homme n’a parlé comme cet homme.
Roi de silence,
Roi qui se tait devant l’offense,
Roi de patience et de bonté.
2/ L’homme, voici l’homme,
Jamais homme n’a aimé comme cet homme.
Roi de largesse,
Roi qui console nos détresses,
Roi de tendresse en nos duretés.
Introduction à l’offertoire
Père, sois béni pour les fruits de ta bonté.
Voici les fruits du travail des femmes et des hommes de ce temps :
à ta Parole ils deviendront sources de vie.
Avec ce pain, avec ce vin voici quelques fruits de nos échanges.
Nous présentons aussi en offertoire les prières pour le monde qu’ils nous ont inspirés…
Sanctus AL179
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des Cieux (bis)
Saint, saint, saint le Seigneur Dieu de l’univers.
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des Cieux (bis)
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des Cieux (bis)
Anamnèse C89 : écouter
Tu as connu la mort, tu es ressuscité,
et tu reviens encore pour nous sauver
Notre Père D353 : écouter (Guy Vincent)
Notre Père, que ton règne vienne (bis)
Notre Père, que ton règne vienne sur notre terre !
Agnus : écouter (Raymond Fau)
La paix, la paix, donne-nous Seigneur la paix,
Non pas celle qui vient du monde,
mais la paix qui vient de Dieu !
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix
Si vous changez votre cœur alors la paix fleurira !
📖 Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 50, 4-7)
Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.
Prière
Dieu notre Père, nous avons célébré le don que tu nous fais en ton Fils et nous avons communié au pain de sa vie donnée. Nous l’acclamons comme le Seigneur de nos vies et notre coeur se fait brûlant lorsque nous écoutons le récit de sa Passion.
Nous te prions encore, nous qui allons le suivre au long de cette Semaine sainte.
Donne-nous de faire de nos vies un signe de ton amour sans limite,
toi qui es vivant pour les siècles des siècles.
Et que le Dieu Père qui nous adonné dans la Passion de son Fils la plus belle preuve de son Amour,
nous bénisse et nous accompagne, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, AMEN.
Allons dans la paix du Christ.
♫ Chant : Le chemin du serviteur
G291
Paroles : Michel Scouarnec – Musique : Jo Akepsimas
Ravive en ton peuple, Seigneur, la soif et la faim.
Rappelle à ton peuple, Seigneur, le chemin du serviteur.
Est-ce de voir ton Fils se montrer le plus fort,
que nous croirons en toi ?
Est-ce de voir ton Fils échapper à la mort,
que nous suivrons tes pas ?
Est-ce de voir ton Fils sur le trône des rois,
que nous croirons en toi ?
Est-ce de voir ton Fils refuser une croix,
que nous suivrons tes pas ?