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Dimanche 23 juin 2024. « Survient une violente tempête »

Personne ne traverse une vie sans connaître des tempêtes ! il est humain d’avoir peur et de perdre confiance et, comme les apôtres, d’interpeller Dieu. « Nous sommes perdus ; cela ne te fait rien » ?
Comment la réponse du Christ « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » nous invite-t-elle à traverser ces temps troublés ?

Tempête – Duo Brady au violoncelle – Mathias Duplessis

Bienvenue à tous.
Alors que certains ont commencé à faire leurs valises en espérant trouver un rayon de soleil pour échapper au déluge, que d’autres tremblent avec les plus jeunes en attente de résultats d’examens ou de concours, que presque tous sommes suspendus aux derniers rebondissements de la vie politique après le séisme du 9 juin, nous sommes ce matin heureux de nous retrouver à l’écoute de la Parole et d’accueillir ceux qui se connectent pour la première fois.

Quand survient une tempête, il est humain d’avoir peur, de réagir vivement, et de perdre confiance et, comme les apôtres, d’interpeller Dieu. « Nous sommes perdus ; cela ne te fait rien » ?
Comment la réponse du Christ « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » nous invite-t-elle à traverser ces temps troublés ?

Entrons maintenant dans notre célébration, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit, Amen

Bénédicte I.R.

Le livre de Job ne prétend pas raconter une histoire vraie. Elle relate l’histoire d’un homme juste qui réagit avec fidélité à Dieu malgré les épreuves difficiles qu’il rencontre. Comment réagissons nous face au Mal que représentent la maladie, la souffrance, la mort, l’échec de nos projets. N’entendons nous pas souvent cette phrase « mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ?».
L’expérience de Job nous invite à méditer sur ces questions délicates que sont les causes de la souffrance, la fragilité de l’existence humaine et les raisons de faire confiance à Dieu. Job, fidèle à Dieu jusqu’au bout, finira par retrouver sa famille et sa richesse.

Le texte que nous allons lire se situe vers la fin du récit. Après avoir tant attendu, Dieu répond en direct à Job, mais pas comme Job l’aurait espéré. Dieu rappelle à Job, qu’il est le Dieu de la Création, et toi Job, qui es-tu ?

« Tout ce qui a été écrit, jadis, l’a été pour notre instruction, afin que, par la persévérance apportée par les écritures, nous possédions l’espérance. » C’est peut-être une réponse de Paul dans l’épître aux Romains

Claire B.

” Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! “

Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
« Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ; quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ; quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ? Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! Tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” »

Photo De Julian Ackroyd Sur Unsplash
Mer déchaînée – Photo de Julian Ackroyd – Unsplash

VIVALDI – Les éléments – La tempête

Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ?

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Rembrandt, Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée, 1633, Musée I. Stewart Gardner, Boston
Rembrandt, Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée, 1633, Musée Stewart Gardner, Boston (volé)

Jésus et ses disciples traversent le lac pour passer sur l’autre rive et voilà que se déclenche une tempête.
Personne ne traverse une vie sans connaître des tempêtes !
Quand la vie nous malmène et qu’on tangue.
Quand des tourbillons nous débordent, nous font passer par-dessus bord.
Quand on s’affole car on a l’impression d’être engloutis.
Quand on panique parce qu’on ne maîtrise plus rien.
Tempêtes à l’intérieur de nous, à l’extérieur aussi.
Beaucoup ressentent les semaines que nous traversons comme une violente perturbation. Les mauvaises nouvelles du monde et de notre pays nous tourmentent.
Tant de nos concitoyens se sont sentis oubliés, incompris, humiliés depuis parfois des années qu’ils veulent sortir la tête de l’eau, qu’elles qu’en soient les conditions.
Dans sa barque, Jésus dort.
Qui est-il ce Jésus ?
Les bourrasques ne l’empêchent pas de dormir
Il n’a pas peur des vents mauvais, des vents de malheur.
Il n’a pas peur d’être submergé par les vagues du mal.
Il est, en tout cas, quelqu’un qui souhaite que chaque personne soit heureuse. Il calme la tempête. Il calme ses amis. Il leur parle de foi.
Comme eux, nous n’avons pas envie de nous accommoder de tout ce mal. Avec cette histoire, on peut peut-être deviner la force de la foi. Elle n’est pas une compensation. Elle n’est pas une consolation. Elle est protestation contre le mal. Elle est opposition à l’humiliation. Elle est confiance en un Dieu humain qui est avec nous, dans le même bateau, dans notre misère, et la combat.

Joëlle C.

Des tempêtes, nous en traversons dans nos familles, dans nos couples peut-être, sur nos lieux de travail et même dans les cercles associatifs que nous fréquentons. Celle que nous vivons actuellement à l’échelle nationale suscite pour beaucoup d’entre nous colère, crainte, interrogations. Souvent les 3 à la fois. Comme les apôtres sur le lac.
Que ce soit dans ce contexte politique si particulier, dans notre vie quotidienne, comment maintenir le dialogue, c’est-à-dire l’écoute et le partage afin que la parole puisse encore et toujours circuler ?
Sans être méprisant. Que savons-nous réellement de l’autre, de sa vie et de ce qui l’amène là ?
Sans dresser les uns contre les autres. La fraternité à laquelle nous invite le Christ nous oblige
Sans ostraciser. N’est-ce pas là que se jouerait l’accueil inconditionnel ?
Sans condamner…  Qui suis-je pour juger ?
Sans vouloir que l’autre ne devienne comme moi. Suis-je détenteur de la vérité ?
En effet, comme nous l’avons entendu dans le débat de jeudi soir il ne s’agit pas de rencontrer l’autre pour l’annexer mais pour en faire son hôte
Oui, comment dans ces moments faire advenir, ou tout simplement maintenir des liens de qualité ?

Voilà pourquoi nous vous proposons d’échanger autour de la question suivante :

Bénédicte

En ces temps de tempêtes, comment mettre de l’écoute et de la paix dans nos rencontres ?

Calling you /instrumental

Photo Hannah Busing Sur Unsplash
Photo Hannah Busing sur Unsplash
  • Malgré des choix politiques opposés, j’ai pu avoir une discussion apaisée avec mon interlocuteur, en faisant référence à l’amour de Dieu dans nos vies, ce qui nous a permis d’échanger sur notre foi commune ;
  • L’écoute n’est pas spontanée, elle s’apprend, il faut mettre des règles dans le partage et renoncer aux étiquettes, lâcher prise ;
  • La bienveillance : ne pas affirmer ses opinions comme des faits ou vérités objectives, essayer de « sauver la proposition de l’autre », entrer en relation avant d’avoir raison ;
  • La panique empêche de raisonner, la parole est fragile ; l’autre est notre hôte, il faut aimer sans dévorer ;
  • Il faut aller au milieu de la tempête pour comprendre ce qui nous fait peur ;
  • L’empathie : recevoir la souffrance de l’autre (Dominique Eddé, à propos d’Israël-Palestine);
  • Je connaissais les petites tempêtes personnelles, maintenant la France en traverse une grosse, il faut se serrer les coudes ;
  • Savoir changer de registre pour calmer un conflit : passer de l’humain au spirituel ;
  • Oser aborder les questions « à éviter » sans se dérober, en établissant la confiance avec ses interlocuteurs ;
  • Confier son impuissance à Dieu, se mettre en retrait ; aujourd’hui, il faut écouter et comprendre les colères que nous n’avions pas entendues ;
  • L’expérience d’une visite de l’exposition Brancusi, dans le silence et la lumière partagés avec les autres visiteurs ;
  • Le film Tehachapi de JR : une expérience artistique qui fait changer la vie dans une prison de haute sécurité pleine de violence aux USA ;
  • Je ne m’entendais pas avec un voisin de village, mais en passant avec des petits-enfants, en lui achetant des œufs, une autre relation s’est nouée : « attraper un fil et dénouer la pelote »

Si j’entendais ta voix à travers les tempêtes
Je quitterais ma peur et les eaux s’ouvriraient,
Je risquerais mes jours pour marcher sur la mer
Pour marcher sur la mer.

1
Laissez là les bateaux qui retournent à la rive
Et posez les filets usés par les marées
Pour aller vers le large et l’inconnu de l’homme
Pour aller vers le large et l’inconnu de Dieu.
2
Ayez le peu de foi qui calme la tourmente
Et fait de l’ouragan un alizé de paix
Pour aller vers le large et l’avenir de l’homme
Pour aller vers le large et l’avenir de Dieu.

3
Malgré les nuits de veille et de désespérance
Ne rentrez pas au port, l’Esprit vous poussera
Pour aller vers le large, au rendez-vous de l’homme
Pour aller vers le large, au rendez-vous de Dieu.

Nous avons choisi de ne pas lire le texte de Paul, mais quelques phrases de sa seconde lettre aux Corinthiens nous ont marqués. La prière universelle est ce moment qui élargit nos cœurs aux dimensions du monde… Paul nous dit : “afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes “. Confions à Dieu nos prières, car, en Jésus-Christ, tout être, toute chose sont renouvelés : ” le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né. ” Cette phrase sera notre refrain entre les intentions.

Bernadette C.

Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né,
Nous attendons le jour de Dieu, qui transfigure terre et cieux.

  • Que notre regard change sur les femmes et hommes politiques qui s’engagent ;
  • Que les chrétiens aient conscience des valeurs évangéliques : la parole de Jésus est pour les pauvres et les petits ;
  • Nous rendons grâce pour notre communauté et en son sein pour notre groupe d’éveil à la foi, qui nous permet de réfléchir ensemble depuis 35 ans, à l’occasion de cette semaine qui commence à la montagne pour partager ensemble nos credo ;
  • Prions pour ma fille qui traverse une tempête professionnelle et subit une horrible injustice ;
  • Pour tous ceux qui sont sans voix, dans tous les sens du terme (et en particulier pour notre amie Denise) ;
  • Pour ceux qui ne savent pas ce qu’ils vont donner à manger à leurs enfants ;
  • Toi qui a su apaiser la mer, apaise les guerres de Poutine et de Netanyahu ;
  • Je rends grâce pour notre réunion de famille ;
  • Pour les petits, les fragiles, savoir les rejoindre 

Ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans
se réjouissent de voir les vagues s’apaiser,
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.

version chantée : Glorious

N’oubliez pas la préparation de la prochaine célébration en Visio du 30 juin, qui aura lieu par Zoom lundi 24 juin à 19h.

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