” Quant à Dieu, il est clair qu’il s’en bat l’oeil. “
C’est la dernière phrase du roman Contrefeu d’Emmanuel Venet qui décrit les faits et gestes des habitants de Pontorgueil alors que leur cathédrale, Saint-Fruscain vient de brûler.
L’auteur nous offre une chronique douce-amère et drôle de la petitesse ordinaire.
Présentation sur le site de l’éditeur à retrouver ICI
Laurence D.
Vu dans le métro
J’adore ce poème pour sa simplicité et la force de ses lignes, surtout quand on remarque l’âge du poète.
Joséphine de L.
Je vous partage ce livre de Jacques Lusseyran, résistant aveugle, déporté à Buchenwald. Un hymne à la vie qui parle beaucoup de rencontre, de vision et de regard.
« Les yeux font les couleurs. Bien sûr, pas les yeux physiques, ceux de l’ophtalmologie. Ces deux organes confus et fragiles en avant de la tête ne sont, après tout, que des miroirs. Les deux miroirs brisés, les yeux continuent de vivre.
Ceux dont je veux parler, les vrais yeux, travaillent au dedans de nous. Tant pis si le vocabulaire fait défaut, s’il est faible : voir, c’est un acte fondamental de la vie, un acte indéchirable, indestructible, indépendant des outils physiques dont il se sert. Voir, c’est un mouvement de la vie fait en nous avant les objets, avant toute détermination extérieure. Avant les objets et après eux si, par accident, les instruments matériels de la rencontre viennent à manquer. C’est au dedans de vous que vous voyez.
Si la lumière intérieure ne nous était pas donnée d’abord, et par conséquent les couleurs aussi qui sont la monnaie de la lumière, jamais nous ne pourrions admirer les couleurs du monde.
Voilà ce que je sais, après vingt-cinq ans de cécité. »
Bon avent à toutes et tous !
Didier P.