Comment penser la résurrection ? Après avoir détaillé la pensée chrétienne de la résurrection, à partir de ce qu’en disent les Évangiles, y compris une certaine ambivalence des terminologies de la résurrection dans l’ensemble du Nouveau Testament, nous voici maintenant confrontés aux récits de la résurrection, en particulier dans Marc et Matthieu. Une relecture et un commentaire des textes par Colette Deremble.
Introduction
Jésus meurt, accomplissant la vocation d’humilité radicale et de don de soi du Serviteur souffrant, dont le portrait a été dessiné par Isaïe : « Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort […].
Mais Yahvé a agréé celui qu’il a broyé […] et il prolongera ses jours, et la volonté de Yahvé, par lui, triomphera. Après les épreuves de sa vie, il verra la lumière » (Is 52, 8-11).
Voici donc le moment du « triomphe » de Dieu. Nous nous proposons d’en lire le récit en croisant ceux que donnent Marc (schéma le plus ancien, matrice des Évangiles de Luc et de Matthieu) et Matthieu.
Les récits de la résurrection chez Marc et Matthieu
1. Dans l’évangile de Marc
Chez Marc, la Passion se déroule en six jours : « six » a non seulement une valeur liturgique (le temps par lequel les chrétiens revivent liturgiquement la passion) mais un sens théologique : c’est une allusion au mythe de la Genèse. Marc écrit donc une nouvelle « Genèse », ce grand mythe qui énonce pour l’humanité des paroles salvatrices. Marc, loin de chercher à retracer l’histoire telle qu’elle se serait passée, nous fait comprendre que le Christ, en allant jusqu’au bout du don de soi, nous ouvre à une nouvelle forme de vie.
Ce cycle se termine par « le premier jour » d’une nouvelle semaine. On est de grand matin ; le soleil se lève, allusion au « soleil de Justice » dont parle Malachie 3 pour évoquer symboliquement la venue du Messie. Marc conclut donc avec force : Jésus est bien le Christ et le nouveau temps de Dieu, son « Royaume » est là, puisque l’humanité sait désormais qu’elle peut vivre selon les Béatitudes.
Au tombeau viennent trois femmes. L’évangéliste avait pris soin, déjà, de nous dire que ces trois femmes avaient été témoins de la mort : c’est en accompagnant la démarche du don de soi jusqu’à son accomplissement qu’on peut comprendre le « triomphe » de Dieu. Trois est le chiffre symbolique de la plénitude, de la totalité. Elles sont la figure de l’humanité à qui Jésus veut adresser son message universel.
Elles se questionnent sur leur incapacité à rouler la pierre. Il y a peu de crédibilité historique à ce détail :
- d’abord pour une question de vraisemblance : puisqu’elles savaient que la pierre était trop lourde, elles auraient dû venir avec du renfort. Par ailleurs, Jésus ressuscité a-t-il besoin de sortir par la porte du tombeau ? N’acculons pas le texte à ses impasses logiques : il s’agit d’un mythe, qui a une ampleur infiniment supérieure et une résonance vitale et universelle due à son écriture symbolique, tissée de réminiscences bibliques. Marc reprend les textes fondateurs de l’Ancien Testament, comme il le fait partout ailleurs dans son écrit. On pense à Job : « Les portes de la Mort t’ont-elles été ouvertes ? As-tu vu le portier du pays de l’Ombre ?» (Job 38, 17). On pense aussi au texte des ossements desséchés d’Ézéchiel et de la métaphore des « tombeaux » du désespoir qui s’ouvrent.
- Concernant la pierre « roulée », des études faites sur les tombes de cette époque montrent que sur neuf cents tombes de la période du 1e siècle du côté de Jérusalem, on n’en connaît que quatre qui utilisaient des pierres de fermeture rondes. Ce sont des tombes de rois (tombe de la famille d’Hérode, sa voisine près de l’hôtel King David, une autre située dans la vallée du Cédron). Quatre-vingt-dix-huit pour cent des tombes étaient équipées de pierres rectangulaires amovibles profilées pour s’encastrer comme une capsule dans l’orifice de la porte. Les tombes à fermeture par meule ne se généralisent qu’à partir de la fin du 1e siècle. Lorsque Marc écrit son Évangile, vers 60, ses lecteurs savent qu’être enterré dans une tombe à pierre roulée, c’est appartenir à la famille royale. Marc utilise donc ce code pour dire que le Christ, enterré dans une tombe royale, est vrai roi: c’est une manière de rendre compte de sa royauté messianique.
2. Dans l’évangile de Matthieu
À ce préambule, Matthieu ajoute un scénario apocalyptique : « Et voici qu’il y eut un grand tremblement de terre ». La terre tremble, comme jadis à l’arrivée des mages et comme à la crucifixion : le langage est codé, signe des liens que l’écrivain invite à faire entre ces différents moments du récit.
« L’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus ». Selon Matthieu, c’est l’« ange » qui roule la pierre, cette pierre si lourde du deuil et que nous ne pouvons déplacer sans aide, cette pierre de toutes les fermetures, et qui désormais restera ouverte, invitant à abandonner nos replis sur nous-mêmes. Pourquoi ce détail de l’ange qui s’assied sur la pierre ? La position assise est, dans la Bible, le signe de la puissance, de la victoire. Jésus a vaincu la mort, qu’on peut entendre, comme dans le reste du texte, comme la mort spirituelle. Son trône est la pierre de nos esclavages, de nos prisons. Tout, ici, relève du poétique ; tout est allusif.
« Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, pris de crainte, furent secoués comme par un séisme et devinrent comme morts. » Marc parle d’un« jeune homme ». Matthieu lui donne les traits du Fils de l’homme de Daniel : « Il y avait un homme vêtu de lin […]. Son corps était comme de la chrysolithe, son visage avait l’aspect de l’éclair » (Dn 10, 6). Il guide, donc, son lecteur vers l’ambiance littéraire de la vision de Daniel, qui a traversé de part en part son écriture. L’ange, qui a la fulgurance de l’éclair et dont le trône est une pierre tombale, serait-il ce « Fils de l’homme », celui que Daniel donnait comme le sauveur du monde ?
Les gardes sont secoués par le tremblement cosmique. Ils sont « comme morts ». Matthieu n’utilise pas par hasard cette image. La mort est du côté de ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas voir, contrairement aux femmes qui, elles, viennent « voir ». Voici donc, comme tout au long du livre, brouillées les catégories de la mort et de la vie. L’« éveil » relève d’un acte de foi, d’une vision intérieure, non d’une évidence qui s’imposerait de manière objective, sinon les gardes croiraient.
Il fallait ce langage poétique, chargé de résonances multiples, d’évocations subtiles, évanescentes, à l’opposé de tout dogme et de toute certitude, pour dire le renversement auquel les évangélistes nous introduisent et qui reste de l’ordre de l’indicible : ce langage symbolique permet à chacun de s’y engouffrer avec son imaginaire, sa culture, sa sensibilité, son expérience douloureuse de la mort. Les Apocalypses réservaient le langage de la Résurrection pour les temps derniers : on comprend ici que la naissance à la vie nouvelle est pour aujourd’hui. Telle est la rupture, immense, que suggère l’évangéliste, sans pour autant contraindre son lecteur.
3. Matthieu ensuite rejoint Marc pour les paroles essentielles.
« L’ange prit la parole et dit aux femmes : Ne craignez pas ! Je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n’est pas ici. »
Les femmes sont en quête : « Vous cherchez Jésus ». Tout s’origine en cette démarche. Elles cherchent le crucifié : seule la recherche du crucifié permet d’entrer dans la pensée de la vraie vie. Le christianisme ne fait pas l’impasse de la mort physique. Il n’en élude pas le caractère tragique, éminemment douloureux : il ne s’agit pas de l’effleurer comme si elle était simple passage par lequel on glisserait vite vers une consolation éternelle.
Le message de l’ange est minimal, d’un laconisme impressionnant. La formule est négative : « il n’est pas ici ». La voix intérieure, après avoir dirigé le regard vers la mort brutale et son déchirement, aide à entendre que ce n’est pourtant pas auprès de la tombe que s’articulera la relation au défunt. Lorsqu’on se souvient de la formidable énergie déployée par les civilisations antiques autour des tombeaux et de leurs rituels funéraires, des pyramides égyptiennes aux falaises invulnérables des Achéménides ou aux mausolées gréco-romains, la parole évangélique paraît d’autant plus forte, voire scandaleuse : elle demande de sortir des espaces funéraires pour aller vers la vie. Le tombeau est un lieu ouvert, vide.
Faut-il l’entendre comme une réalité matérielle, ce qui obligerait à imaginer les modalités de transformation du corps charnel en corps glorieux ? Peut-être. Chacun est libre de sa foi : comment oser dire quoi que ce soit d’assuré en ce domaine ? On peut néanmoins s’aider en relisant le récit de la Cène, autre moment où on nous parle du « corps » du Christ. Il a donné son corps à manger à l’humanité, l’invitant à se nourrir de sa vie, de ses actes, de ses paroles, à les faire siennes. Comment ce corps et ce sang, au sens où l’on désigne ainsi métaphoriquement la vie plénière, la vie accomplie (car qui pourrait imaginer qu’au dernier repas les disciples ont mâché la vraie chair ?) pourraient-ils être emprisonnés dans un tombeau ? Le Christ a rompu sa vie comme on rompt le pain pour le partager, et ce pain, selon une autre métaphore biblique, est Parole de Dieu incarnée : chacun est invité à la digérer, à la faire sienne. Il ne s’agit pas de la laisser enfermée mais de la partager à notre tour. Le corps partagé du Christ n’est donc pas dans le tombeau mais en nous.
« Il a été éveillé, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il était couché. Vite, allez dire à ses disciples : “Il a été éveillé d’entre les morts ».
Le verbe qui désigne cet état auquel la tradition chrétienne a réservé le terme technique de « résurrection » est au passif (il se reçoit comme un don) et au passé (non comme un événement à attendre, mais comme une réalité déjà actée). Le registre sémantique est celui de l’éveil, qui a traversé tout l’Évangile. Il convient de se souvenir de ce qui a été dit concernant l’ambivalence de la thématique du sommeil et de la mort. De quel sommeil sommes-nous éveillés ? Jésus n’a cessé de demander aux uns et aux autres de se lever, de sortir des léthargies égoïstes : c’est peut-être le moment de l’entendre vraiment. C’est, d’ailleurs, au reste du livre que Matthieu renvoie : « comme il l’avait dit ». Il s’agit de se lever, de se mettre debout, d’aller vers les autres. Notre foi personnelle nous suggère de le comprendre ainsi : la mort physique est une réalité qu’il ne sert à rien de nier. Mais le christianisme parle surtout d’une autre mort, qui est fermeture sur soi, léthargie spirituelle, et de cette mort-là, nous pouvons être vainqueurs, à la suite du Christ.
La visite des femmes au tombeau a articulé trois étapes spirituelles : l’acceptation douloureuse de nos limites physiques (les femmes cherchent le crucifié), l’expérience du tombeau vide (la vie ne peut être enfermée), enfin le nécessaire départ vers les autres (il faut témoigner et partager cette vie).
« Voici qu’il marche devant vous en Galilée. Là vous le verrez.
Matthieu, 28, 7
Voilà, je vous l’ai dit. »
Sous quelle forme reconnaître l’« Éveillé ? Matthieu se contente de quelques mots, denses, laconiques, dont la concision contraste avec la longueur du cheminement de la Passion. Il convient de s’en tenir à ces mots, d’entendre leur résonance et leur dépouillement. Le Christ « marche devant » nous. L’image est biblique, empruntée au registre pastoral : on parle ainsi du berger qui précède son troupeau. Le Vivant est ce Berger qui marche devant l’humanité. Seule, la conscience que l’Amour absolu nous précède sur le chemin permet d’avancer.
Il faut aller en « Galilée ». On sait que ce terme symbolise le carrefour du monde. C’est le lieu de vie des disciples. C’est en ce quotidien que tous sont appelés à cheminer. L’Exode recommence, déconcertant. Le croyant quitte les lieux vides du sommeil, de l’immobilisme, de l’enfermement, pour aller vers la vie, la vie ordinaire, y « voir » le Christ vivant qui marche devant lui. C’est du moins ainsi que nous lisons ce texte, avec toute l’amplitude de tâtonnement qui s’attache à ce point fragile, douloureux et mystérieux de notre relation à la mort.
Dans la Galilée de notre vie quotidienne, l’itinéraire évangélique va se rejouer : il s’agit d’entendre l’appel à se convertir, à guérir, à s’éveiller. Chacun est invité à « voir » le Christ vivant en l’autre, à le reconnaître dans les gestes de fraternité, dans les repas subversifs. Croire en la résurrection se vérifie en ces trois propositions, indissolublement liées : habiter pleinement le quotidien de nos « Galilées », apprendre à y « voir » le Christ en chaque geste de partage, savoir qu’il nous précède sur ce chemin.
Ce texte de l’Évangile a pour fonction de clore la révélation du Salut. Elle avait commencé par le récit de la Genèse : elle se termine, comme le signifie l’allusion aux 6 jours, par une reprise de la Genèse. La porte du paradis s’était ouverte pour laisser sortir l’homme, car l’homme n’avait pas accepté la limite qui le séparait de la toute-puissance divine. Une autre porte s’ouvre : elle nous oblige à ne pas nous laisser fasciner par cet autre lieu qu’est la mort. Nous ne retournerons pas à Dieu par cette porte-là. Et c’est une des clefs essentielles pour comprendre la nouveauté radicale des Évangiles par rapport aux conceptions anciennes. Dans les religions contemporaines du Christ on entre au paradis par le tombeau : les égyptiens passaient littéralement leur vie à préparer ce tombeau. À Pétra, chez les Nabatéens au temps du Christ, on construit des tombeaux monumentaux. Toute l’Antiquité a vécu une sorte de fascination pour le culte des morts : le Christ nous détourne de cette contemplation de la mort, et il nous demande de retourner vers la vie. Notre chemin se trace entre ces deux pôles qui nous fascinent en vain, le paradis originel et le paradis du futur : c’est dans l’aujourd’hui qu’on nous invite à vivre pleinement de la vie avec Dieu, en Dieu.
Apparitions ou révélations ?
Dans les éditions actuelles de l’Évangile de Marc, le récit se poursuit, en Mc 16, 9, par l’évocation rapide d’apparitions à Marie-Madeleine, aux deux pèlerins, enfin aux disciples. Il se trouve que ce paragraphe est absent des plus anciens manuscrits conservés de l’Évangile, qui datent du IVe siècle. La plupart des exégètes contemporains estiment donc que ce dernier paragraphe est un ajout postérieur. L’Évangile de Marc se terminait vraisemblablement de manière abrupte par la stupeur des femmes découvrant qu’il faut totalement changer leur perspective, se convertir, comprenant ce que Jésus enseignait depuis le début : le Royaume de Dieu, la Vie en Dieu, n’est plus à attendre ou à espérer : il est à construire aujourd’hui et c’est à nous de le faire, maintenant.
Concernant les « apparitions », faut-il les interpréter de manière littérale, avec toutes les difficultés attenantes (Jésus apparaît donc avec un corps humain, une voix humaine, mais un corps qui apparaît et disparaît, passe à travers les murs…. Compliqué !), ou comme des « visions », selon la grande tradition biblique des visions intérieures ?
S’il s’agit de visions intérieures, il faut comprendre chaque fois la visée théologique de ces « apparitions » :
- celle à Thomas est une invitation à aller jusqu’au bout de la mort, à « enfoncer nos mains » dans la souffrance de Jésus pour comprendre comment il est « vivant » par cette compassion inouïe.
- celle à Marie Madeleine, est une invitation à ne pas « toucher » Jésus, à ne pas le retenir pour nous, mais à le laisser aller vers son Père, c’est-à-dire vers son rayonnement universel.
- celle aux pèlerins d’Emmaüs est une invitation à relire les textes pour mieux comprendre le sens de la vie de Jésus.
- celle au bord du lac est une invitation à comprendre que c’est dans le partage du pain que nous verrons Jésus…
Le fil directeur de ces récits est la fondation d’une église missionnaire et non la valorisation du caractère merveilleux de la vie de Jésus après la mort : le Christ n’est plus là, on ne doit pas le retenir, pas non plus pleurer, pas le chercher parmi les morts… On est invité à abandonner ces attitudes de repli mais plutôt à avancer, à partager sa présence eucharistique et à annoncer la bonne nouvelle que nous pouvons désormais aimer pleinement, comme Lui.
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La compréhension des « apparitions », interprétées de manière littérale, a encore de beaux jours devant elle ; comme si les visions intérieures, dont il faut comprendre chaque fois la visée théologique, ne suffisaient pas (aux croyants ?) ; en oubliant les existants humains qui ne pourront pas entrer dans la compréhension des « apparitions » mais pourront entrer dans « la révélation/les visions/les inspirations » du salut :
– de Thomas
– de Marie-Madeleine
– des Pèlerins d’Emmaüs
– au bord du lac
Or, le travail de Colette Deremble conduit à articuler la compréhension des « apparitions », interprétées de manière littérale, avec l’évidence que cet état de « ressuscité » n’est pas autre chose qu’un état contre-factuel qui n’a jamais été actualisé dans l’histoire passée de l’humanité, sans pour autant porter atteinte à l’état de « réveillé » et de « relevé » de la création toute entière qui attend avec impatience la révélation des enfants du Dieu de Jésus et notre Dieu.
J’apprécie grandement ces contenus, belle approche du mystère
Merci, je me rends compte que ce tombeau vide peut signifier qu’il n’y a rien à voir après la mort. Il n’est pas comme un trou de serrure par laquelle je peux essayer de découvrir un autre monde. Cela me rends libre pour vivre pleinement aujourd’hui les distorsions d’aujourd’hui.
HYMNE
“Sois fort, sois fidèle
Oublie les soutiens du passé,
En lui seul ton appui !”
“La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles,
mais d’échapper aux idées anciennes.” (John Maynard Keynes)
“Que de larmes dans le passage de l’évangile de ce dimanche ! Même Jésus pleure la disparition de son ami.
L’aspect décousu de ce récit nous met sur la voie : il s’agit d’un épisode théologique.
C’est-à-dire que ce qui compte d’abord, c’est de découvrir qui est Jésus.
La valeur théologique de cette histoire ne minimise pas pour autant les émotions et les détails sensoriels de la mort de Lazare.”
(Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église, page 191 du Dimanche 26 mars 2023)
“Le retour à la vie de Marthe est un premier pas. Elle expérimente dans son désespoir et pour elle cette force qui touchera Lazare.
Elle reprend pied. Elle fait confiance à Jésus comme le Fils fait confiance au Père. Jésus ne réalise pas de miracle.
Il remet au centre le fait de croire que ce monde a un sens et que Dieu en est le garant.
Nos abîmes, nos tombeaux, nos désespoirs sont des occasions de réentendre
que la confiance est le chemin vers la vie.”
(Marie-Laure Durand, bibliste – Prions en Église, page 195 du Dimanche 26 mars 2023)
Voilà ce qu’il m’est offert
en matière de “résurrection”
et en matière de “miracle.”
Pour tout vous dire :
Par Jésus, nous obtenons la victoire sur la haine, la jalousie, l’orgueil, le mensonge, l’assassinat (voir les 10 paroles/promesses de la Torah).
Dieu d’infinie bonté, nous t’en prions : accorde à ton Église rassemblée par l’Esprit Saint de se dévouer de tout coeur au service de la justice, et d’être unie dans l’accomplissement de Ta volonté de justice.
Pour ce qui est de la victoire sur la mort, (par une compréhension de la « résurrection » de ton fils), je peux y parvenir aussi par un autre chemin :
Qui est ce « je » qui déclare avoir le pouvoir de mourir alors que ce « je » n’a pas eu le pouvoir de naître ?
« Nul humain ne se détruit. Pas plus que quiconque ne se crée. Ce « je » qui n’était pas, d’où tirerait-il en lui-même pouvoir de se faire cesser d’être ? Dès l’instant qu’il est, pas plus qu’il n’a pu choisir d’être, il ne peut choisir de ne plus être. » (Une année avec l’Abbé Pierre – Une pensée par jour pour mieux vivre – page 104 – ISBN : 978-2-7509-0373-2)