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Les Baptisé.e.s du Grand Paris, Groupe de la Conférence Catholique des Baptisés Francophones et Saint-Merry Hors-les-Murs ont préparé ensemble cette célébration de Pâques, comme une espérance pour la terre et pour le monde ! Et ce, malgré le visage défiguré que nous présentent la terre et le monde, avec le changement climatique, les guerres, la démocratie qui prend l’eau. Oui, Christ est ressuscité ! Nous sommes invités à nous lever, à partir vers nos Galilées et à œuvrer pour la terre et nos frères.
Nous sommes invités à l’accueil fraternel de nos voisins, avec un geste de paix.
Acclamation à la lumière du cierge pascal
Alléluia, Lumière des nations
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Jésus nous t’acclamons,
Alléluia, Alléluia.
Poème : Contra spem spero
Fuyez au loin, oh mes pensées, lourdes nuées d’automne
Car voici revenu le printemps lumineux
Pourquoi faut-il donc que mes jeunes années
S’écoulent dans la peine et l’écho des sanglots ?
Non, à travers les larmes, je garde le sourire
Et je chante au milieu des malheurs,
Sans espoir, je veux espérer quand même,
je veux vivre : fuyez, pensées qui m’accablez !
Sur notre terre si dure et si aride,
Je m’en irai, semant des fleurs brillantes,
Dans la neige glacée je planterai des fleurs
Et les arroserai de mes larmes amères.
Et l’écorce puissante des glaces
Fondra sous mes pleurs brûlants,
Pour moi alors des fleurs pourront éclore,
M’annonçant enfin un heureux printemps.
Sur la pente abrupte de la montagne,
Comme on porte la croix, je porterai ma pierre,
Et m’élevant avec la charge énorme
J’entonnerai quand même un chant de joie.
Dans la nuit infinie et sombre,
Mes paupières jamais ne s’abaisseront,
Et mes yeux guetteront l’étoile des rois mages
Qui domine les nuits de son brillant éclat.
Oui, à travers les larmes, je garde le sourire
Et je chante au milieu des malheurs,
Sans espoir, je vais espérer quand même,
Je vais vivre : adieu, pensées qui m’accablaient !
Lessia Oukraïnka (Ukrainienne, morte en 1913. Trad. Kaléna Houzar-Uhryn)
On allume le Cierge Pascal.
Alléluia, Lumière des nations
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Jésus nous t’acclamons,
Alléluia, Alléluia.
Évangile de la Résurrection Jean (20, 1-18)
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Ensuite, les disciples retournèrent chez eux.
Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches- tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
Alléluia, Lumière des nations
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Jésus nous t’acclamons,
Alléluia, Alléluia.
Résonances plurielles
Ce premier jour, à l’aube – encore dans le désarroi de la mort de Jésus ( la mort, pour ceux et celles qui l’ont déjà croisée, n’est-ce pas le vide qu’on peuple de nos souvenirs, de nos désirs ?) – ce jour-là donc, quelques-uns, quelques-unes, s’agitent, dans le plus grand désordre : des allers-retours, vers le tombeau, vers leurs amis…
Chacun, chacune, à sa vitesse, à sa manière …
Marie-Madeleine, elle-même, ne le reconnaît pas – faudra-t-il que Jésus lui-même nous interpelle pour que nous, alors, le reconnaissions, Lui, le Ressuscité ?
Laissons-nous interpeller !
Lise-Marie B.P.
Ce jour-là, Marie, Pierre, le disciple et tous les autres, proches ou plus lointains, sont face à eux-mêmes. Ils font certainement remonter à leur mémoire des souvenirs de rencontres, de paroles échangées au long des chemins de Judée, de Galilée, de Samarie, du territoire de la Décapole. Toutes et tous ont eu une relation personnelle avec Jésus, ont exprimé auprès de lui leurs désirs et lui les a poussés à ne jamais s’arrêter, à aller plus loin toujours, sur le chemin de leur vie.
Ce jour là, ils se souviennent de tout. Face au vide du tombeau ils restent les mêmes : l’un court vite, l’autre regarde et ne voit rien, l’autre veut exprimer son amour ; peu à peu il reconnaissent que la Parole de Jésus poursuit son œuvre dans le silence au cœur de leur désir.
Jean-Louis W.
Ce jour-là, les apôtres sont dans la désespérance, face à un mur ou plutôt face à la porte du tombeau ouvert qui mène à un cul-de-sac. Leur espérance ne les mène nulle part, à ce moment-là.
Ne vivons-nous pas quelque chose du même ordre, face à la guerre qui est revenue, face à la démocratie qui prend l’eau de toutes parts et face à l’évolution climatique si inquiétante, même si nous arrivions à faire ce que jusqu’à présent nous n’avons pas su faire ?
Saurons-nous, à la suite des apôtres et des premiers chrétiens, recevoir du Christ le chemin de la Vie dans le Père, devenant pleinement hommes créés à l’image de Dieu, comme décrit dans le sixième jour de la Genèse.
Michel M.
La Création : Lecture du livre de la Genèse (1, 1-31. 2, 1-3)
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la lumière du premier jour. Ce fut l’espérance de nouveaux matins.
Et Dieu dit : « Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux. » Dieu fit le firmament, il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus. Et ce fut ainsi. Dieu appela le firmament « ciel ». Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la lumière du deuxième jour. Ce fut l’espérance de nouveaux matins.
Méditation musicale
Bach : Concerto in ré mineur, BWV 596 : Andante
Et Dieu dit : « Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu’elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi. Dieu appela la terre ferme « terre », et il appela la masse des eaux « mer ». Et Dieu vit que cela était bon. Dieu dit : « Que la terre produise l’herbe, la plante qui porte sa semence, et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. » Et ce fut ainsi. La terre produisit l’herbe, la plante qui porte sa semence, selon son espèce, et l’arbre qui donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. Et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la lumière du troisième jour. Ce fut l’espérance de nouveaux matins.
Et Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel, pour séparer le jour de la nuit ; qu’ils servent de signes pour marquer les fêtes, les jours et les années ; et qu’ils soient, au firmament du ciel, des luminaires pour éclairer la terre. » Et ce fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires : le plus grand pour commander au jour, le plus petit pour commander à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la lumière du quatrième jour. Ce fut l’espérance de nouveaux matins.
Méditation musicale
Bach : Christ, toi qui es la clarté du jour, BWV 1120
Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. » Dieu créa, selon leur espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foisonnent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la lumière du cinquième jour. Ce fut l’espérance de nouveaux matins.
Et Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles et bêtes sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. À tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la lumière du sixième jour. Ce fut l’espérance de nouveaux matins.
Méditation musicale
Bach : Christ, qui es le jour glorieux, BWV 766: Partita VII
Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et tout leur déploiement. Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait faite.
Lecture du livre d’Isaïe (54, 5-14)
Dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse.
Ton rédempteur, c’est le Saint d’Israël, il s’appelle « Dieu de toute la terre ». Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l’on rejette la femme de sa jeunesse ? – dit ton Dieu. Un court instant, je t’avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé, un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, – dit le Seigneur, ton rédempteur. Je ferai comme au temps de Noé, quand j’ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre : de même, je jure de ne plus m’irriter contre toi, et de ne plus te menacer. Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlée, – dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse. Jérusalem, malheureuse, battue par la tempête, inconsolée, voici que je vais sertir tes pierres et poser tes fondations sur des saphirs. Je ferai tes créneaux avec des rubis, tes portes en cristal de roche, et toute ton enceinte avec des pierres précieuses. Tes fils seront tous disciples du Seigneur, et grande sera leur paix. Tu seras établie sur la justice : loin de toi l’oppression, tu n’auras plus à craindre ; loin de toi la terreur, elle ne t’approchera plus.
Profession de foi
Nous croyons en celui que le Christ a nommé Père, en qui nous recevons tout homme comme un frère et qui n’en finit jamais de révéler son mystère.
Nous croyons que son Souffle façonne sans cesse notre terre et nous appelle aussi toujours à le faire.
Nous croyons en Jésus le Christ, aux bras étendus aux dimensions du monde, venu nous rejoindre sur nos chemins et nous montrer à quel point nous comptons aux yeux du Père.
Il nous tire de nos tombeaux vers la vie et appelle chaque femme, chaque homme, chaque enfant par son nom.
Nous croyons au « Souffle vivifiant » qui nous unit, nous relève sans se lasser et ajuste des artisans de fraternité de tous horizons.
Nous espérons en l’assemblée ouverte des veilleurs d’espérance pour les myriades de vies présentes et à venir.
Prière universelle
Dieu de tendresse, regarde ton peuple, écoute-nous, exauce-nous.
Seigneur, avec les mots échangés lors des groupes de carême, nous t’adressons pour nous-mêmes et pour toutes les femmes et les hommes du monde entier, notre prière.
Prions. Que nous sachions discerner les signes d’éveil et de réveil. Le message de Pâques nous entraîne : « Partez dire à ses disciples, Il va au-devant de vous en Galilée ». Seigneur, réveille-nous et inspire-nous un souffle de renouveau, fais de nous tous des chercheurs, des bâtisseurs de fraternité sur tous les carrefours du monde.
Prions. La résurrection de Jésus nous entraîne à délier toutes les chaînes qui enferment les hommes. Déliez-vous, déliez tant vos proches que vos moins proches, chaque fois que vous le pouvez, levez-vous. Donne nous ta force, Seigneur, pour briser tout ce qui nous enferme, tout ce qui enferme nos sœurs, nos frères…
Prions… Des femmes et des hommes sont aujourd’hui dans la nuit de la guerre, nous te prions pour eux qu’ils puissent garder de petites lumières d’espérance que ta résurrection nous donne. Fais que nous ne restions jamais indifférents à leur détresse. Espérons et prions le Dieu de la Paix.
Offertoire
Tout au long de la semaine dernière, la semaine sainte nous avons scruté la nuit… La nuit qui s’est peu à peu installée sur terre, le vendredi à 15 h 00 avec la mort du Verbe, nous dit la tradition… Nuit qui s’empare du tombeau, nuit du Golgotha, nuit sur le monde d’hier et d’aujourd’hui en tant de lieux, en Afghanistan, à Keriya, en Syrie, en Iran, en Ukraine, en République Démocratique du Congo, à Gaza et en tant d’autres lieux…
C’est au cœur de la nuit que nous reconnaissons la lumière qui pénètre les ténèbres… Rien n’arrête la lumière. Cette lumière en ce jour saint de Pâque nous l’avons porté au cœur de notre assemblée sur la table où nous allons déposer le pain et le vin pour le repas…
Toutes ces flammes éclairent le monde, la terre est belle. Elle crie souvent, mais elle reste belle en tant de lieux. Elle reflète la lumière, elle est vivante et nous appelle à la protéger, ce soir nous pensons à toutes celles et ceux qui se battent pour elle pour que sa beauté rayonne pour nous et pour toutes les générations à venir… Nous avons envie, avec l’auteur biblique, autour de cette table éclairée, de reprendre sans fin le refrain de notre Dieu « Cela est très bon » !
En scrutant la nuit, en osant entrer dans le vide du tombeau, nous percevons la lumière en tous ces lieux, en tous les points du monde ; elle éclaire tant de visages. La joie se partage, tous, autour de la table, nous sommes éclairés par elle, les sourires des enfants nous invitent à travailler sans cesse, à bâtir un monde à leur image, leur joie traverse les conflits, ils nous encouragent, ils nous engagent…
Autour de la table, tous doivent avoir accès, les jeunes mais aussi les vieux ; là, nous sommes en terrain plus connu, nous sommes nombreux ce soir, autour de la table, à être âgés, pour faire mémoire, il faut traverser le temps… Le repas de ce soir est un repas du passage, un repas de passeurs… Un repas ouvert à toutes et à tous. Il est impossible d’exclure, la lumière éclaire toute femme, tout homme, rien ne peut l’arrêter… La lumière éclaire les hommes en tous points du monde, elle fait briller les couleurs, les vêtements, les rites, les cultures, elle, pour tous et partout !
Les offrandes de ce soir que nous voulons offrir en action de grâce à notre Dieu ont été produites par les femmes et les hommes, par le travail de leurs mains, par leur réflexion, par leurs échanges. Tant qu’il fait jour, et même en pleine nuit, éclairés par des bougies ou des spots, les hommes vivent, créent, produisent, travaillent la terre, façonnent les objets et instruments du quotidien, guérissent, communiquent, cherchent des nouvelles formes de travail. Seigneur, aide-les à toujours utiliser leur connaissance pour le bien de tous, pour la vie !
La table, que nous avons dressée, que nous avons éclairée, est là pour recueillir les fruits du travail, de nos travaux, des travaux de tous les humains. Des fruits de toutes les couleurs, de toutes les origines, les fruits des marchés, les fruits des cultures, les fruits des peuples, des jeunes, des vieux, de ceux qui ne peuvent plus parler, les fruits de la terre, de la vie.
Seigneur, Dieu de l’univers, ce pain et ce vin paraissent dérisoires ; le pain de ce soir n’est même pas levé, c’est un pain de la route, de la hâte mais éclairé par la lumière pascale ; il sera partagé entre tous et nous dit ta présence. La présence de Jésus, ton Fils, qui nous a dit de poursuivre son geste pour qu’il reste le Vivant en nos vies. Il est notre espérance, il nous entraîne à garder la lumière, au cœur de toutes nos nuits, des nuits du monde. Seigneur, nous t’offrons ce pain, ce vin, fruits de la terre, des travaux des hommes ; qu’ils deviennent, pour nous, le pain et le vin du royaume éternel.
Bénis sois-tu maintenant et toujours !
Jean-Louis W.
Préface
Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et pour nos vies, de te louer, Seigneur, en tous temps, mais plus encore en ce jour où nous célébrons le passage de Jésus le Christ de la mort à la Vie.
Au cœur du silence des tombeaux du monde, tombeaux que les hommes ont bâtis sous des formes diverses, en fonction des cultures, des terres dures ou souples, des temps de l’histoire, tu fais entrer ta lumière qui éclaire leurs ténèbres. Tu veux la vie pour tous. En cela nous osons dire que le monde ancien, en cette nuit de la résurrection s’en est allé. Un nouveau monde naît. Un monde où une place est préparée pour chacune et chacun. Un monde qui ose chanter ton refrain créateur : tout cela est bon, très bon ! Nous te rendons grâce Seigneur pour ce monde. Nous te remercions pour la confiance que tu mets en nous, tu nous invite sans cesse à poursuivre ta création, à la préserver, à la déployer, à faire une terre pour toutes et tous. Ton fils Jésus en éclairant les tombeaux du monde nous entraîne il ouvre nos désirs nous permet de nous relever, d’oser toujours reprendre la route ; il est là et nous attend sur les chemins de Galilée. Nous te remercions et te rendons grâce Dieu notre Père de permettre ces rendez-vous avec ton Fils Jésus le Christ.
Aussi avec toutes celles et ceux qui nous ont précédés et qui ont été des signes d’espérance, au cœur du monde, nous te chantons sans fin nos hymnes de louange.
Sanctus (J. Akepsimas)
Saint le Seigneur, Dieu des vivants, Hosanna au plus haut des cieux (bis)
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire, Hosanna au plus haut des cieux
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des cieux.
Anamnèse
Gloire à Toi, qui étais mort, Gloire à Toi, Jésus !
Gloire à Toi, qui es vivant, Gloire à Toi !
Gloire à Toi, ressuscité, viens revivre en nous,
Aujourd’hui et jusqu’au jour dernier.
Notre Père
Agnus
Agneau de Pâque, agneau de Dieu, prends pitié de nous
Agneau de Dieu de Pâque, agneau de Dieu, donne au monde la paix.
Chant : Il nous précède en Galilée I 26-38
Il nous précède en Galilée, Christ au milieu du monde !
Il nous précède en Galilée, Christ ressuscité !
Dans la Galilée des pauvres set des petits
Nous irons porter des mots qui donnent vie
Au nom de Jésus-Christ, Lève-toi et marche ! (bis)
Marche, marche, marche avec ton Dieu !
Sa parole est forte à jamais !
Dans la Galilée des villes au cœur désert,
Nous allumerons des flammes pour l’hiver
Au nom de Jésus-Christ, Lève-toi et marche ! (bis)
Marche, marche, marche avec ton Dieu !
Il est ta lumière à jamais !
Dans la Galilée des hommes divisés,
Nous inventerons des voies pour l’unité
Au nom de Jésus-Christ, Lève-toi et marche ! (bis)
Marche, marche, marche avec ton Dieu !
Lui qui est l’Amour à jamais !
Texte de Sœur Odette Prévost
Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi. Vis-le en Lui.
Le jour de demain est à Dieu, il ne t’appartient pas.
Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui. Demain est à Dieu, remets-le Lui.
Le moment présent est une frêle passerelle.
Si tu le charges des regrets d’hier, de l’inquiétude de demain, la passerelle cède et tu perds pied.
Le passé ? Dieu le pardonne.
L’avenir ? Dieu le donne.
Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui.
Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un être aimé, regarde-le dans la Lumière du Christ ressuscité.
Amen.
Évangile du soir de Pâques selon Luc (24, 13-35)
Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et entrât dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Chant : Criez de joie, Christ est ressuscité !
Criez de joie, Christ est ressuscité ! Il est vivant comme Il l’avait promis
Alléluia, Christ est ressuscité, Il nous ouvre la Vie !
Au milieu de notre nuit, la lumière a resplendi,
La vie a détruit la mort, Christ ressuscité !