En ce premier dimanche après la Résurrection, en écoutant la Parole sachons reconnaître les signes qui nous donnent à croire et marcher dans les pas de Thomas, ainsi nous pourrons comme lui, cesser d’être incrédules et nous ouvrir à la foi.
Entrée en prière : Psaume 117
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
On m’a poussé, bousculé pour m’abattre ;
mais le Seigneur m’a défendu.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Clameurs de joie et de victoire
sous les tentes des justes.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle ;
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Accueil
La paix soit avec vous ! La paix soit avec vous ! La paix soit avec vous ! La paix soit avec vous !
Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés un dimanche matin pour notre Rencontre habituelle ! Alors ce « jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! » puisque nous sommes réunis en son nom. Qu’il soit jour de fête également pour les détenus de Fleury avec lesquels Éliane et Marc célèbrent aujourd’hui.
Depuis « notre dernière fois », nous avons fêté la Résurrection, nous avons fait l’expérience du tombeau vide, à partir duquel tout commence. Irréfutablement vide pour les femmes au matin de Pâques, à qui le Christ laisse d’abord son absence. Tout aurait pu s’arrêter là. Mais elles, puis les disciples avec elles, se sont mis à croire que l’on pourrait bien les croire.
Comment ne pas rendre grâce pour cela ?
Sur nos chemins de foi où Jésus nous envoie, il nous arrive d’être Thomas, voire de rencontrer des Thomas.
À travers la Parole, sachons reconnaître les signes qui nous donnent à croire, promesses d’a-venir, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Bénédicte
Méditation en musique
Résonance
Entre le signe et la preuve
De l’évangile du tombeau vide à celui de ce matin, il est une cohérence explicite : c’est encore le temps à peine dévoilé de Pâques donc celui de l’incertitude et de la peur. Mais ces récits révèlent simultanément une opposition implicite à travers les chemins qui nous permettent d’approcher le sens de la Résurrection. Un affrontement entre le signe et la preuve.
La preuve est de l’ordre de l’attente, de la demande, celle de Thomas, de l’intervention des sens, ici la vue et le toucher ; bref de l’ordre de la démonstration, d’une certaine rationalité parfois irrationnelle comme les apparitions célestes ou de leurs miracles afférents. Le signe, lui, participe de l’inattendu, de l’impalpable (le tombeau est vide), se nourrit du témoignage et de la parole. D’ailleurs lorsque Jésus offre à Thomas la preuve qu’il réclamait, celui-ci croit non parce qu’il touche mais parce qu’il accepte de recevoir le signe d’une Parole.
Cette dialectique entre preuve et signe ne cesse d’être au creux de notre foi qui oscille entre l’irréfutable et l’incertain, l’argument et le doute. Nous le savons, il n’y a aucune preuve de la Résurrection, il n’y a que des signes à transmettre à condition que nous les ayons accueillis, reconnus, vécus. Des signes qui nous révèlent quelque chose de Dieu malgré les horreurs dont nous sommes si souvent entourés. Et comme Dieu ne peut être l’addition de nos peurs, le Christ vivant ne peut être que l’addition des signes qu’Il nous donne, si infimes soient-ils, et que nous nous donnons les uns les autres.
Alain
Évangile de Jésus-Christ selon Jean (20, 19-31)
C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! » De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Résonance
« À qui vous remettrez ses péchés ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés ils seront maintenus. »
Dans ce récit de Pentecôte, pour moi, Jean donne une autre signification que celle retenue par l’Église quand ces paroles ne s’adressaient qu’à Pierre « Tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux… »
Ici Jésus s’adresse à tous ses amis verrouillés dans leur maison, donc à nous.
Je le comprends comme un éclairage particulier du : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé », clé de voûte de notre foi.
Jésus délie quand il guérit, remet debout, mais toujours après avoir demandé : « Que veux-tu que je fasse ? » Il ne choisit pas à la place de l’intéressé. Et ensuite il envoie : « va », il ne retient pas !
Jésus délie mais, étonnamment il adresse les critiques les plus vives aux pharisiens, hommes pieux, des “sachants” du bien et du mal. Ils observent scrupuleusement règles et codes et exigent ces pratiques pour tous.
Jésus reproche leur pouvoir, leur règlement sur la vie des autres les obligeant à une docilité mortifère.
J’entends ce matin un conseil de Jésus : pour aimer les autres comme je l’ai fait, n’essayez pas d’avoir un pouvoir sur eux, même “pour leur bien”, ne jugez pas les comportements différents de la norme établie, n’agissez pas pour maintenir l’autre dans sa situation. Il est bien connu que de conforter quelqu’un dans son incompétence, ne lui permettra pas d’en sortir, par contre, avoir confiance dans les potentiels des enfants par exemple, décuple leurs possibilités
Quelle responsabilité Jésus nous donne ! Un peu du mieux-être de l’humanité est entre nos mains !
Soit, maintenir nos privilèges en contraignant une partie des humains pour qu’ils restent à notre service et assurent notre confort, soit, agir chacun à sa façon, pour que s’ouvrent frontières et prisons, que les asservissements cessent, la dignité de tous soit préservée.
Tant pis pour l’Église engluée dans ses certitudes, sa volonté de diriger à sa façon tous et chacun. Détachons nos liens, libérons les menottes de nos frères, soyons vivants !
Je ne peux m’empêcher d’évoquer Jacques Gaillot qui vient de nous quitter, ancien hiérarque dans notre Église, qui a su se libérer et libérer les autres. Banni, il était en paix et allait à la rencontre, devant.
Marie-José
Méditation en musique
Danses roumaines, Sz 56-Buciumeana
Partage
Que veut dire pour moi : la paix soit avec vous ?
Quelques interventions lors du partage :
- La paix suppose la confiance : elle doit se vivre à l’intérieur avant de se vivre avec d’autres.
- Jésus donne la paix immédiatement avant d’envoyer ses disciples en mission (pas pour leur tranquillité…).
- Avoir la paix en soi : sentir la présence de Jésus.
- Beauté et vérité du geste de la main sur le cœur qui accompagne le Salam ou le Shalom.
- La paix, c’est le refus de la concurrence avec l’autre, c’est accepter d’être qui je suis au milieu des autres.
- La paix : les soldats de l’ONU, neutres au milieu des guerres ?
- La paix soit avec vous : un appel à la paix intérieure, avant de pouvoir être en paix avec les autres.
- À partir d’un trouble, la paix comme un chemin, comme un don, comme une invitation.
- Comment les chrétiens Ukrainiens entendent-ils aujourd’hui cette parole de paix ? Et les Soudanais ? Comment la foi ne vacille-t-elle pas ?
- On peut aussi traduire : la paix est avec vous (plutôt que soit), et Jésus nous fait confiance pour la prolonger par nos actes.
- « La paix est avec vous », « N’ayez pas peur », deux paroles liées, à répandre autour de nous sans attendre.
♫ Chant : Ta paix sera leur héritage
(Scouarnec/Akepsimas/Studio SM)
Ta paix sera leur héritage,
Ta joie sera leur avenir,
Ta paix sera leur héritage,
Ta vie en eux vaincra la mort.
1/ Heureux ceux qui mettront leurs mains
Sur les blessures de ton corps,
Seigneur ressuscité.
Heureux ceux qui croiront sans avoir vu.
2/ Heureux ceux qui prendront ta croix
Pour annoncer le Dieu vivant,
Seigneur ressuscité.
Heureux ceux qui croiront sans avoir vu.
3/ Heureux ceux qui tiendront debout
Dans l´espérance de ton jour,
Seigneur ressuscité.
Heureux ceux qui croiront sans avoir vu.
Qu’avez vous vécu ces derniers temps ?
Quelles actions de grâce avez-vous envie de partager ce matin ?
(Bernard/Akepsimas/Studio SM)
Quelques intentions de prières
- Merci d’avoir mis Jacques Gaillot sur notre route.
- Merci pour ceux qui prennent soin des sans-abris, des souffrants, des marginaux.
- Merci pour tous ces signes de résurrection : vos visages sur l’écran.
- Merci pour les retrouvailles familiales à l’occasion de Pâques – en y associant ceux qui n’ont pas eu cette chance.
- Merci pour ceux qui ont osé parler et aller de l’avant, dans l’affaire des abus sexuels en Église, pour que les choses changent.
- Merci pour le témoignage de foi de notre communauté, dans cette période particulière que nous vivons.
- Merci pour ces quatre familles relogées depuis 1995 par la communauté de Saint-Merry.
- Merci pour le printemps, la nature, la création.
- Merci pour l’implication humaine des professionnels dans leurs métiers.
- Merci pour l’amitié, pour les liens retissés.
- Merci pour la Résurrection, révélation de ce qui est caché dans la vie présente, l’amour et la communion avec Dieu.
- Merci pour la présence d’Élisabeth avec nous dans ce zoom, depuis son centre de soin.
- Merci pour les chercheurs qui travaillent à des solutions pour nous nourrir, en préservant la vie animale.
- Merci pour les artistes, ce qu’ils nous apportent : joie et ouverture les uns aux autres.
Notre Père
📖 Lecture du livre des Actes des Apôtres (2, 42-47)
Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.
♫ Moustaki- Hiroshima
1/ Par la colombe et l’olivier
Par la détresse du prisonnier
Par l’enfant qui n’y est pour rien
Peut-être viendra-t-elle demain
2/ Avec les mots de tous les jours
Avec les gestes de l’amour
Avec la peur, avec la faim
Peut-être viendra-t-elle demain
3/ Par tous ceux qui sont déjà morts
Par tous ceux qui vivent encore
Par ceux qui voudraient vivre enfin
Peut-être viendra-t-elle demain
4/ Avec les faibles, avec les forts
Avec tous ceux qui sont d’accord
Ne seraient-ils que quelques-uns
Peut-être viendra-t-elle demain
5/ Par tous les rêves piétinés
Par l’espérance abandonnée
À Hiroshima, ou plus loin
Peut-être viendra-t-elle demain
La Paix !