En ces jours de plus en plus courts ou la couleur du ciel et celle de la chaussée se
confondent, mon éphéméride me rappelle que ce matin, nous fêtons sainte-Lucie. Elle est
aujourd’hui patronne des malvoyants, électriciens, opticiens, ophtalmologues, entre
autres. C’est donc la lumière (son prénom vient de lux) qui est à l’honneur lors des
célébrations particulièrement vivaces dans les pays du nord de l’Europe.
À quoi donc correspond cet événement, alors que les jours continuent de raccourcir ?
Comme chacun sait, « À la Sainte-Luce, le jour croît du saut d’une puce ». Si la
formulation laisse à penser que la durée du jour augmente, ce qui est inexact car elle
continue de diminuer jusqu’au solstice d’hiver (20-22 décembre), il est vrai que le soleil se
couche plus tard que la veille à partir du 13 décembre, ce qui signifie que les soirées
s’allongent. À peine, mais suffisamment pour que l’on marque ce phénomène attendu de
diverses manières et depuis fort longtemps…
La fête chrétienne de Lucia, commémore le martyr de Lucie de Syracuse, qui, comme le
dit la légende, apportait des vivres aux chrétiens se cachant dans les catacombes
romaines, éclairant leur chemin avec une couronne de chandelles sur sa tête.
En Suède, de nombreuses festivités ont cours le 13 décembre, comme pour rappeler que
cette nuit, qui devait être la plus longue de l’année pouvait être dangereuse, habitée par
des esprits malveillants et qu’il fallait donc rester éveillé. De là, selon des coutumes plus
ou moins anciennes, des cortèges de jeunes filles vêtues de blanc, ceintes d’une ceinture
de tissu rouge, parées d’une couronne de bougies défilent en procession tout en chantant.
La lumière qui accompagne ces processions contraste avec l’obscurité de la nuit. En
évoquant ces craintes du passé, la nécessité de conjurer les angoisses des hommes, me
vient ce refrain :
« La Ténèbre n’est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière »
Bénédicte I.-R.
(lien pour écouter le refrain, cliquer ICI)