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Dimanche 30 juin 2024. « Ne crains pas, crois seulement »

Dieu nous a créé pour l’incorruptibilité, nous n’avons rien à craindre, seulement croire ; son fils s’est révélé vainqueur de la mort ; lui qui nous a fait le don de lui-même nous invite au partage des dons que nous avons reçus.

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♬ Méditation musicale

Les Éléments – Le Cahos

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Bonjour à tous,

En ce dernier dimanche de juin, nous voici réunis avec des sentiments bien contradictoires : inquiétude sur l’avenir de notre pays, abattement devant le retour de guerres terrifiantes; pessimisme au sujet du réchauffement climatique ; mais aussi joie à l’approche des vacances et des perspectives de retrouvailles familiales ; enthousiasme pour les prochaines compétitions sportives mondiales.

C’est donc bien naturel que nous éprouvions l’envie de nous retrouver ensemble pour cette rencontre dominicale avec Dieu pour lui présenter tous nos soucis et nos projets et recevoir de lui le don renouvelé de la présence de son fils.

Précisément, les textes de ce jour nous invitent à faire retour vers les fondements de notre religion : Dieu nous a créé pour l’incorruptibilité, nous n’avons rien à craindre, seulement croire ; son fils s’est révélé vainqueur de la mort ; lui qui nous a fait le don de lui-même nous invite au partage des dons que nous avons reçus. Cet admirable échange de dons justifie que nous laissions éclater notre joie lorsque nous acclamerons Dieu dans un superbe psaume de gratitude et de confiance totale en lui.

Entrons dans ce temps de partage au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Jean

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Veronese, La résurrection de la fille de Jaïre, Louvre

📖 Évangile selon saint Marc (5, 21-43)
En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

♬ Méditation musicale

ROGER ROGER-Groovy-Bavardages

Résonance

La mort traverse plusieurs des textes de ce jour. La mort, c’est bien sûr la fin de la vie, de notre vie : un jour, nous ne serons plus là ; un jour, nous ne serons plus de ce monde.
Mais nous n’en sommes pas encore là, même si nous pensons à celles et ceux, famille, amis, membres de notre communauté, qui sont morts il y a peu, il y a longtemps.
Nous sommes encore de ce monde. Et la mort y rôde.

Nous pouvons l’entendre dans la solitude, si ce n’est la honte, de la femme hémorroïsse, dans l’empirement de son état de santé, dans la douleur qui persiste malgré l’argent donné à de nombreux médecins.
Nous pouvons l’entendre dans ce qui tue l’espérance, dans l’attitude des gens de la maison de Jaïre qui lui disent « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger le Maître ? » ; nous pouvons l’entendre dans la moquerie dont Jésus est l’objet quand il dit que la fille de Jaïre ne fait que dormir.
Nous pouvons l’entendre dans l’envie, dans l’indifférence, la haine, la conviction arrogante d’être le seul à avoir raison et droit de cité.
Nous pouvons l’entendre dans cette expérience de l’exil dont témoigne Stefan Zweig :

Je ne connaissais pas encore cette affreuse condition d’apatride, qui ne peut être expliquée qu’à ceux qui l’ont eux-mêmes vécue, ce sentiment éreintant de tituber dans le vide les yeux bien ouverts et de savoir que là où on a pris pied, on peut être à tout instant refoulé.

L’agonie de la paix, 1941

Nous pouvons l’entendre dans le découragement, la résignation, la soumission.
Ces textes d’hier et d’aujourd’hui me font penser à cette phrase forte du romancier et journaliste Paul Nizan, mort sur le front de guerre en 1940. Quelques années plus tôt, âgé seulement de 26 ans, il écrit que ce qui le dégoûte dans la mort n’est pas tant le fait qu’elle est la fin de la vie, mais ce qu’elle vient abîmer de la vie, au point qu’une vie n’est plus une vie.

La véritable mort est ce qu’elle est, ce que la vie n’est pas, ce qu’est l’état d’un homme quand il ne pense rien, quand il ne se pense pas, quand il ne pense pas que les autres le pensent.

Aden Arabie, 1931

L’Espérance dont Jésus nous illumine combat aussi cette mort-là, cette mort dans la vie. Le livre de la Sagesse qui était également proposé comme lecture du jour, le dit avec force : « La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle » (1-15).

Alors le deuil peut devenir une danse, et les habits funeste une parure de joie. Nulle naïveté ici, ni euphorie factice. Mais la conviction profonde que Jésus nous dit « Lève toi », et que notre chemin est de penser, de nous penser et de penser les autres.

Benoît

♬ Méditation musicale

DEBUSSY-Danse bohémienne

Photo David Hofmann Unsplash
Photo de David Hofmann sur Unsplash

📖 Lecture de la deuxième lettre de Paul apôtre aux Corinthiens (8, 7.9.13-15)
Frères, puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux ! Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Écriture à propos de la manne : Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop, celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien.

Enfants 2
Les enfants autour de l’autel ou l’Abondance

Introduction au partage

Forts du texte de Paul, lors de la préparation, nous avons recherché ce que les autres ont en abondance et pourrait combler nos besoins. Non pas ce que nous donnons mais ce que nous recevons.
Qu’avons-nous en retour d’un « don généreux » ?
C’est fou tout ce que l’on reçoit dans l’échange lorsqu’on donne.
« Il s’agit d’égalité » dit Paul.
Et si souvent de l’inattendu, comme pour les deux sauvées de l’Évangile.

Danielle

Méditation en musique

L’Abondance, simphonia III: Allegro

Chateau De Versailles Salon De Labondance
Salon de l’Abondance au château de Versailles

Quelques interventions lors du partage

  • la tendresse, souvent peu ou pas exprimer les gestes de tendresse sont parfois plus forts que les mots
  • l’espérance que nous donnent nos petits-enfants inconsciemment
  • l’ami que j’aide en le logeant m’apporte énormément dans ce moment difficile que je traverse
  • dans ma solitude, la mort rode. L’amour qu’on me porte en présence ou parole me permet de décoller la mort de ma peau
  • les mourants nous projettent dans une vie en abondance
  • l’acceptation de la mort et le désir de vivre vont parfois de pair et nous stimulent
  • certaine personne ont le pouvoir de nous projeter à nouveau dans la vie quand nous doutions de tout
  • l’abondance c’est les petits riens de tous les jours qui font beaucoup de bien aux uns et aux autres
  • toute personne, regard, parole et écoute peut représenter l’abondance
  • la doctrine sociale de l’Église nous invite à résister pour un monde moins inégalitaire et une justice immortelle (lecture de Paul). L’abondance peut être cette capacité à résister.

Chant : Partage

(Vercruysse/Studio SM)

Tricoter La Solidarité
Anja Rozen, Tricoter la solidarité

1/ Seigneur, quand je rencontre mon frère,
Que je croise son regard,
Pour que mon jugement reste dans ta Lumière,
Oh ! Donne moi tes yeux, ô Jésus !
Oh ! Donne moi tes yeux,

2/ Seigneur, quand je rencontre mon frère,
Et qu’il porte son chagrin.
Pour que mon amitié console sa misère,
Oh ! Donne moi tes mains, ô Jésus !
Oh ! Donne moi tes mains.

3/ Seigneur, quand je rencontre la haine,
Qui me barre le chemin,
Pour que mon cœur humain soit plus fort que ma peine,
Oh ! Donne moi ton Cœur, ô Jésus !
Oh ! Donne moi ton Cœur.

4/ Seigneur, quand je suis seul sur la terre,
Isolé parmi les miens,
Pour que demeure en moi ta Paisible Lumière,
Oh ! Donne moi ton Amour, ô Jésus !
Oh ! Donne moi ton Amour.

Intentions de prière partagées

Refrain
Vers Toi Dieu fidèle et plein d’amour,
Nous levons le regard de notre cœur
Sème en nous la confiance ; garde nous dans la paix.

  • prions pour ma nièce bipolaire qui traverse un moment difficile
  • sachons être “tricotés serrés”, comme nous le disions au Canada dans notre village qui savait se serrer les coudes (inspiré par l’image ci-dessus)
  • j’ai un peu peur des semaines à venir et je prie pour que notre jugement reste dans la Lumière (voir chant ci-dessus)
  • l’église où nous voulions aller ce matin, était vide, pas de célébrations à moins de 15km, je prie pour que notre Église sache se renouveler en associant les fidèles à l’organisation des célébrations
  • prions pour que nos relations soient vraies, dans l’écoute et la parole
  • prions pour nos frères musulmans qui contribuent à la richesse de notre pays et qui s’inquiètent de la guerre au Moyen-Orient et des élections qui se déroulent en France
  • prions pour le Congo qui fête aujourd’hui le 64ème anniversaire de son indépendance, souhaitons lui un avenir radieux
  • je remets dans la main de Dieu l’utilisation des réseaux sociaux, qu’ils permettent la construction de relations véritables
  • je rends grâce pour ma participation cette après-midi au départ en retraite de la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer à l’Oratoire du Louvre, où je lirai l’un des contes de Karen Blixen.

Notre père

Psaume 29

Refrain
Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !

Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé,
tu m’épargnes les rires de l’ennemi.
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie.
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie.

Bénédiction

Annonces

Préparation ce lundi 1er juillet à 19 h de la célébration du dimanche 7 à Notre-Dame d’Espérance
Cette célébration sera précédée à 17 h d’une Voix au chapitre
Les Rencontres autour de la Parole (dimanche 11 h) auront lieu tout l’été, n’hésitez pas à vous joindre les lundis soir (19 h) à leurs préparations.

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