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Un devoir de confiance 

Nous avons un devoir de confiance, sous peine de décider d’avance des résultats de l’entreprise synodale, qui occupe l’Église depuis deux ans. En soi, d’ailleurs, une initiative heureuse, qui fait enfin descendre la réflexion sur l’avenir de l’Église de l’empyrée institutionnel en direction du peuple chrétien. 

Reste que les interrogations sont légitimes au vu, en particulier du Document préparatoire de la session de 2024 (Instrumentum laboris) publié en juillet dernier. « Être une Église missionnaire en chemin », c’est ainsi qu’il s’annonce dans des termes qui formulent un projet consensuel. On y retrouve exposés les principes généraux de la « conversation dans l’Esprit », à propos de thèmes généraux déjà mentionnés dans le passé : la nécessité d’une culture de la transparence et de la responsabilité, celle d’un partage dans les processus de discernement et de décision, d’une « valorisation » des femmes.

Ce faisant, l’exposé gomme la mention des questions particulières, qui nous brûlent évidemment les lèvres. Certes, nous avons été prévenus, le synode n’est pas destiné à se prononcer sur l’ordination des viri probati ou sur l’accueil fraternel des chrétiens homosexuels. Pas non plus sur un diaconat féminin qui, en l’occurrence, a reçu une sanction fort décevante, en marge du synode, quand le pape François a récemment déclaré qu’il n’était pas question d’une ordination. 

Comment interpréter l’esquive des « points chauds », comme l’on dit ? Prudence ? Dérobade ?
Mais l’exercice synodal n’a-t-il pas pour finalité de commencer à s’écouter justement aux points chauds ?
Qui sont chauds, en réalité, non pas parce qu’ils sont le lieu d’appropriations idéologiques,
mais parce qu’ils touchent à la racine de l’identité de l’Église et de sa structure, que nous avons justement besoin de questionner.
Qui sont chauds, parce qu’ils requièrent plus que jamais la liberté qui s’apprend dans l’Évangile. 

Anne-Marie Pelletier 
exégète et théologienne

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  1. florence says:

    « Être missionnaire en chemin » oui, une mission pour le chemin, pour avancer : pour vivre.
    Pour avancer, il ne s’agit pas de s’alourdir de vieux concepts déjà existants. Mais plutôt d’ouvrir les yeux et les oreilles, pour inventer, créer, certes non pas avec des rêves, mais avec la vraie vie.
    Reprenons donc l’image des outres neuves ( Mtt. 9, 17) : créons pour l’Église des lieux, des ensembles d’hommes et de femmes avec ce même désir de nouvelles routes, de structures du XXIe siècle, ouvertes à demain et non plus engoncées (dans des lois, des préceptes et des morales, ou encore avec une hiérarchie toute verticale…) qui ont fait fuir et continuent à chasser tant de gens intelligents et créatifs.
    Regardez comment poussent les arbres vers la lumière : les racines s’ancrent dans le sol, en profondeur ou à l’horizontale en fonction de la nature de chaque espèce, c’est au -et dans- le sol qu’ils prennent force et vie, non en se dressant en un tronc seul, si fort soit-il !
    Je n’ai pas la solution ! Mais en se mettant à plusieurs, avec ce même désir de sortir de l’impasse et d’avancer, on y arrivera ! ◦

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