J’ai, avec bonheur, fait partie de ceux qui ont créé le Centre Pastoral,
en mettant en œuvre, avec Xavier de Chalendar et ceux qui nous ont rejoints,
la mission confiée par Monseigneur Marty à notre équipe à partir de 1975. Comme prêtre, j’ai été profondément heureux de cette coresponsabilité, qui nous a permis de créer ensemble un nouvel espace de communion ouvert à tous. Je pense à ceux, très nombreux, qui ont trouvé à Saint-Merry un espace de liberté et de ressourcement pour leurs engagements à saveur d’Évangile. Par exemple à ce jeune couple rencontré lors d’une des nombreuses célébrations de solidarité qui ont jalonné l’histoire de Saint Merry. Ils m’ont dit : « Nous sommes venus voir si nous sommes chrétiens. Dans notre paroisse nous entendons rarement parler de ce qui nous tient le plus à cœur. Alors nous sommes venus rencontrer d’autres personnes dans un lieu où, peut-être, cela a sa place ».
Ce que j’espère, c’est un avenir pour l’Église, et cela suppose de ne pas se contenter de « regarder dans le rétroviseur » comme le font beaucoup aujourd’hui. Un avenir qui passe par une place nouvelle des laïcs et nécessite une véritable inventivité de la part de tous. Un avenir qui débouche sur une parole neuve face aux grands problèmes contemporains. Un avenir qui suppose l’écoute et la reconnaissance de ce que l’Esprit « dit aux Églises », c’est-à-dire l’écoute des mots même balbutiants des petits et des grands qui tendent l’oreille et ouvrent leur cœur.
Jean-Claude Thomas
Que demain puisse s’écrire l’Évangile en acte aujourd’hui dans ce lieu.
Sylvie Clapin
Paraplégique depuis six ans suite à un accident, je me suis souvent interrogée sur le sens que pouvait avoir pour moi ces mots adressés par Jésus au paralytique : « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! » Aujourd’hui où le Centre pastoral est paralysé par la décision de Mgr Aupetit, je voudrais partager et élargir ma méditation. Lève-toi : ne nous enfonçons pas dans la haine ou le découragement, ne restons pas figés dans la position de victimes. Prends ton grabat : assumons notre passé, nos défaillances, nos engagements, nos solidarités. Marche : engageons-nous, sans nous retourner, sur des chemins nouveaux qu’il nous reste à découvrir et à aplanir.
Françoise Micheau
Ainsi il est possible en 2021 d’annuler d’un trait de plume 45 ans de la communauté créée par le Cardinal Marty – Centre Pastoral Halles Beaubourg ! Il est impossible de dire le chagrin que nous avons, mais nous pouvons témoigner de la force, du dynamisme et de la richesse que nous avons reçus de ses membres : Xavier de Chalendar, Antoine Delzant, Joseph Pierron, Nicolas Guérin, Jacques Mérienne… et le CIF. Venant souvent de loin, travaillant dans nos paroisses, nous venons nous enrichir pour les dynamiser : vingt ans de catéchisme à ND de la Croix, la formation des catéchumènes (dix ans à Saint-Germain de Charonne). Nous avons une forte communauté d’Église, mais nous ne sommes pas assis sur la fourche centrale de l’arbre ; nous sommes de la « périphérie »… de ceux qui sont au bout des branches, qui écoutent et tendent la main à ceux qui cherchent, hésitent, qui doutent, espèrent l’accueil de l’Église. Allons-nous revivre le temps où l’évêque Gaillot a été écarté de l’Église et nommé ironiquement à Partenia ?
Jacqueline Le Gac
Moi aussi, je pense vraiment que ce serait une erreur dommageable de fermer ce Centre… Nous nous désolons de la diminution des pratiquants dans nos célébrations dominicales et autres manifestations cultuelles… Osons créer du neuf, inventer et soutenir les audacieux en ce domaine… avec un véritable accompagnement ecclésial sans doute mais sans mettre ‘sous couvre-feu’ celui de l’Esprit. Des chrétiens tentent de trouver des alternatives pour nourrir leur foi, n’allons pas les en empêcher.
Marc Delebarre
Nous sommes un groupe de chrétiens du sud du Tarn qui, à la veille de votre rencontre de conciliation avec les autorités diocésaines de Paris, souhaite vous transmettre nos encouragements et vous dire combien votre épreuve est aussi la nôtre ! Fermer de façon autoritaire le Centre Saint-Merry atteint tous les chrétiens de France qui cherchent à vivre du Christ dans notre XXIème siècle. Par cette attitude, nous nous sentons exclus, rejetés, comme si seul les conservatismes seraient dignes de notre Église. Le cléricalisme est source de bien des déboires, qu’il soit au niveau des clercs mais aussi des laïcs … Seul un dialogue de bonne foi peut aider à trouver une solution viable dans le respect de chacun. Supprimer le centre pastoral Saint-Merry aurait des conséquences désastreuses pour toutes les femmes et les hommes en France qui cherchent de nouvelles voies pour vivre ensemble du Christ, cela serait ressenti comme un déni de tous nos efforts pour vivre notre foi au XXIème siècle. Ici, dans le Tarn, dans la discrétion… peut-être trop … nous essayons de vivre une démarche similaire à la vôtre, à la petite mesure des réalités de notre diocèse… Ce que vous vivez à Saint-Merry correspond vraiment aux besoins de notre monde qui ne se retrouve plus dans les vieux schémas de fonctionnement désuets. Surtout, ne perdez pas courage, le nombre de signataires de la pétition en ligne prouve que vous êtes sur le bon chemin !
Michel Malric, Marie Vialaret, Monique Barthas, Roselyne et Jacques Desmaison,
Simone et Roger Lelièvre, André Fabre, Marie-Christine et Jean-Paul Carayon,
Alice Salvan, Philippe Bouteiller, Marie-Thérèse Bru, Chantal et Jacques Dieudonné
En tant que membre de l’Association Culturelle de Boquen, je pense nécessaire qu’un lieu de liberté, d’expression et de célébration reste ouvert au cœur de Paris. Une médiation aurait pu être proposée au sein de cette communauté d’Église avant qu’un acte d’autorité ne soit posé.
Marie-Paule Le Ninan
Un coup de crosse ne suffit pas à détruire un esprit aussi fort,
vivant et original que celui de Saint-Merry :
esprit d’ouverture à la population environnante, animée, cosmopolite, diverse, assoiffée de culture ;
esprit d’accueil des minorités raciales, sexuelles, économiques et sociales ;
esprit de démocratie et d’égalité entre les sexes,
esprit de coopération avec les autres religions ;
esprit de résistance à un cléricalisme de mâles dominants.
Bernard Prat
Le Jésus de l’Évangile ne nous encourage-t-il pas à faire vivre ce type de lieu ?
Marie Amartin
Notre Église a un besoin urgent de ces expériences ouvertes sur le monde dans un esprit évangélique !
Merci d’être là !
Chantal Vinson
Je souhaite une Église synodale, collégiale, plurielle, ouverte sur le monde et aux modes d’expression divers.
Catherine Caille
Cette fermeture est un signe de… fermeture ! Quand Jésus dit « EPHATA ! » il le dit aussi à son Église : ouvre-toi !
Jean-Pierre Roche
Demain lui-même sera nouveau. Laisser souffler l’Esprit.
Nelly Mosser
Par son engagement résolument actif, Saint-Merry est pour moi aujourd’hui LA passerelle accessible aux publics entre le spirituel et l’artistique à Paris.
François Kenesi, artiste ayant exposé
Quelle image de l’Église donnons-nous au monde ? Où est l’exemplarité et le témoignage de l’unité, tant voulue par le Christ, et que nous répétons tous les dimanches ? Et quelle dichotomie avec le message régulièrement adressé par notre pape François au peuple des baptisés.
Henri Juilliard
Saint-Merry demeure ce lieu unique où l’on peut s’exprimer, échanger sur nos doutes et nos convictions, se sentir à l’aise malgré nos faiblesses, nos manques de persévérance et de confiance parfois, recevoir un conseil de l’autre, être soutenu quand on souffre, quand on se replie sur soi-même, quand on se ferme à l’étranger. La célébration du dimanche est le lieu par excellence où l’on sent que Jésus est parmi nous, que l’on entend sa parole, que l’on lit son évangile, que la foi de tous nous irrigue, nous fait relever la tête, nous fait regarder autour de nous, nous fait repartir heureux, regonflé, plus disponible au monde.
Jacqueline Bruas
Des catholiques de gauche et humanistes qui accueillent la (jeune notamment) création contemporaine et de belles dynamiques œcuméniques, en ces temps de montée en puissance des obscurantismes, ça mérite d’être soutenu !
Baptiste Joxe
J’adore l’atelier de la foi ! Saint-Merry est très accueillant.
Je serais triste si vous fermiez Saint-Merry.
Sans les enfants, les grand-mères seraient un peu seules.
Aïna, 10 ans
Cela fait trente ans que je traverse Paris pour venir à Saint-Merry. J’ai participé à des groupes divers (groupe chômage, préparation d’exposition sur le pardon, la famille, éveil à la foi., Commission partage, accueil, art…), j’y ai rencontré des témoins de l’évangile. Saint-Merry est un lieu où j’ai pu chercher Dieu, dans le monde d’aujourd’hui et avec les mots d’aujourd’hui. Les célébrations préparées chaque lundi sont l’expression de cette diversité, de ces recherches et expressions de foi. La coresponsabilité a consisté à accepter de m’engager dans des groupes, parfois d’en accepter la responsabilité en ayant soin de n’y rester qu’un moment pour passer le relais à d’autres. J’aimerais tant continuer.
Nathalie Thillay
La possibilité à Saint-Merry de créer une exposition m’a permis de confronter mon travail à la beauté des lieux et de dévoiler l’aspect pictural de mes photographies. Participer ainsi à la vie du Centre Pastoral a recentré le partage avec le public sur les valeurs que portent mes images. Une œuvre d’art porte sens, s’inscrit dans une démarche, elle nous porte à une réflexion sur l’homme, sur notre relation aux autres. L’Église, à toutes les époques a ouvert ses portes aux artistes : émouvoir nous aide à cultiver un message universel de tolérance et d’accueil qui sont les racines de la beauté du monde.
Nicolas Henry, artiste
Saint-Merry est, avec ses contradictions, un tout,
fRANçOISE pAVIOT
tellement vivant…
À Paris, Saint-Roch et Saint-Eustache ont la réputation d’être aux côtés des artistes. Personnellement, c’est à Saint-Merry que j’ai été, pour de bon, confronté à l’engagement d’une communauté envers les Arts, plastiques et musicaux. Saint-Merry est pour moi « le lieu de l’art vivant » au sens où ce qui y est entrepris résulte de la rencontre entre un « peuple » et une création contemporaine. Je suis aussi un membre de ce « peuple », de ce public, pour qui la confrontation des présences simultanées du spirituel et de l’artistique n’a, à ma connaissance, lieu que dans cet écrin. Cette présence revêt d’ailleurs un sens tout particulier dans cet environnement à la conjonction du tourisme, du commerce et de la culture, tout ceci dans un quartier quasiment dépourvu d’habitants. Le Centre Pastoral Saint-Merry depuis l’origine est un de ces espaces de respiration et de dialogue entre les croyants en Jésus Christ et les humains qui sont en recherche de Vie totale et spiritualité. Ce centre exprime quelque chose de la liberté du Christ, telle que Mgr Guy Riobé évêque d’Orléans la faisait voir. Je refuse cette fermeture qui s’ajoute à la sclérose de mon Église et qui fait obstacle à la révélation de la Bonne Nouvelle.
Michel Spinat
Saint-Merry accueillait les personnes « marginalisées » par l’Église officielle. Où iront-elles ? Et que ce centre pastoral était un lieu de rencontre interreligieux, bien nécessaire, de tout temps et plus encore par les temps qui courent. Où cela se fera-t-il ? Saint-Merry voulait essayer d’illustrer le fait qu’il existe « plusieurs demeures dans la maison du Père », ce qui est de moins en moins évident.
Anne Mardon
En dépit d’une fragilisation extrême des communautés paroissiales, un ordre brutal sabre sans préavis une communauté inspirée, inventive, généreuse ! Vive les protestants et autres presbytériens ! À quand une réforme urgente chez les catholiques ? Il sera bientôt trop tard car les églises seront vides, tous les vieux que nous sommes étant morts ! Heureusement, l’Esprit souffle fort et inspire notre pape François !