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Témoignages. Une expérience de coresponsabilité

Notre Église est de plus en plus ‘frileuse”, repliée sur elle-même et ses certitudes… Ce n’est pas cela que le Pape François nous demande : être au cœur de l’humanité, sans distinction, avec empathie, et acceptation des différences… Être au service du frère, comme Jésus l’a été… On ne veut plus d’une Église pyramidale où les “chefs” détiennent la vérité derrière leurs bureaux ! On besoin de reconstruire une Église authentique !

Nicole Tribot

Je crois que nous sommes là au cœur du débat sur la coresponsabilité clercs-laïcs dans l’Église. Sur Facebook, où cet article est également largement commenté, un « ami » qui vit en Suisse, fait valoir que dans les Églises anglicanes et protestantes c’est au pasteur envoyé à la communauté de s’adapter à son projet et non l’inverse. Nous sommes ici dans l’Église catholique. Mais la nécessité de se parler, de se comprendre et de redéfinir ensemble les contours d’un projet pastoral qui n’a rien perdu de son actualité ni de son urgence, demeure. Avec un peu de bonne volonté de part et d’autre peut-être ce blocage pourra-t-il être dépassé. Je le souhaite de tout cœur.

René Poujol

Nos grands enfants quinquagénaires non pratiquants, et certains conjoints non baptisés, savent notre attachement à Saint-Merry. Ils y ont participé à quelques Noëls ou veillées pascales et aussi, à la mort de leur frère aîné et beau-frère, en 2013, à un hommage rendu avec de nombreux amis « des périphéries ». Venus de province, ils sont juste de passage chez nous au moment où tombe la nouvelle, et leurs réactions nous étonnent, nous émeuvent. Pendant tout un dîner leurs questions fusent comme jamais : mais pourquoi, pourquoi veut-on fermer un lieu d’accueil pour les pauvres et les marginaux, c’est pourtant la leçon de votre évangile. Et puis : pourquoi vous interdit-on la messe et pourquoi est-ce si important pour vous ? Pourquoi l’évêque agit-il comme un patron ? etc. Ils veulent signer la pétition. Nous n’avons pas pu, pas su répondre à toutes leurs questions. Certaines nous à des « confessions de foi » comme nous n’avions jamais eu l’occasion de le faire avec eux. Un premier coup porté sur le tronc de l’arbre avait fait surgir des centaines d’oiseaux de toutes les couleurs. Où iront-ils se nicher ?

Jean et Marie Verrier

Tout groupe social qui n’entretient pas ses marges les condamne à s’assécher”, Yann Raison du Cleuziou, lors de l’émission Le jour du Seigneur, dimanche dernier. J’ai été abreuvée au Centre Pastoral, abreuvée de confiance, de partages fraternels avec un grand respect des différences, abreuvée de paroles justes et désaltérantes, abreuvée de la Parole de l’Évangile… Abreuvée de création musicale et artistique. Jamais totalement désaltérée mais toujours assoiffée de l’autre si différent. Que le flot, le torrent, le souffle de l’Esprit nous garde de l’assèchement !

Florence Carillon

J’invite le centre à “mettre les voiles” et à prendre son destin en main à distance de toute logique hiérarchique, sur le seul fondement de la foi et du baptême. J. Moingt nous y encouragerait sans aucun doute. L’affaire fait du bruit aussi parmi quelques personnes de mon entourage attachées au Centre Pastoral. Cela nous rappelle notre ancien évêque de Namur (A. Léonard) qui a pris une décision identique en 1991 par rapport à un centre de formation théologique (le “Sénevé”) lors de son arrivée. Je reste convaincu de la fin prochaine de cette façon de fonctionner “en Église”. 

Jean-Pol Gallez

Décision brutale et lamentable à l’égard d’un lieu original, rayonnant et qui fait un bien fou. 

Gabriel Ringlet

Je n’ai jamais trouvé un lieu comme ça, ni dans le diocèse de Strasbourg ni dans le diocèse de Rennes. Je me suis éloignée de l’Église justement parce que je n’y retrouve pas la diversité du Peuple de Dieu.
L’amour divin n’est pas dogmatique, il est juste inconditionnel.

Catherine Hartmann

Une raison de plus pour signer la pétition, c’est l’attitude positive et réfléchie des responsables du Centre pastoral face à cette désolante décision si soudaine et unilatérale, alors que justement une réflexion était en cours. Ma signature est comme une prière… Que l’Esprit Saint éclaire les responsables du diocèse de Paris et les encourage à renouer dialogue
et réflexion avec ce Centre pastoral Saint-Merry, qui ne demande qu’à trouver la meilleure organisation pour conjuguer “mission et charité” et “faire du bien” comme tant de personnes en témoignent ! 

Elisa de Gallier

Il serait vraiment dans l’esprit de l’Évangile de multiplier de tels lieux de libération de foi pour tous les amis dispersés de notre frère Jésus. Toutes celles et ceux dont l’institution cultuelle sait si mal entendre et donc accueillir les différences. Toutes celles des ceux à qui le langage liturgique canoniquement convenu parle si peu. Toutes celles et ceux qu’une tradition fermée et attardée ne rejoint pas sur de nouveaux chemins pour aujourd’hui et pour demain. Depuis Nazareth, Jésus ne cesse d’humaniser la foi en son Père pour la rendre libre et authentique. En son nom, pour mieux la partager, à nous de la désacraliser !

Michel Deheunynck, prêtre du diocèse de Saint Denis

« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux… »
N’est-ce pas là aussi ? 

Norbert Brandt

J’aime mon Église parce que, par elle, je reçois l’Évangile et la communion fraternelle au risque des disputes. J’aimerais tant contribuer à ce que mes contemporains puissent y reconnaître la Demeure où chacun est aimé avec tact, malgré les terribles mises à jour d’abus qui nous secouent. J’ai tant de reconnaissance à ce Centre Pastoral : pour les baptisés et prêtres, pour les baptisés tout court, osant dire fragilité et doutes sans renoncer à croire. Pour leur écoute des critiques de leurs contemporains. Pour l’incroyable générosité puisée aux célébrations. D’ailleurs comment déconnecter nos engagements de l’Eucharistie ? Comment déconnecter l’Eucharistie de nos manières de nous engager dans la cité ?

Alexandra N.

Saint-Merry est le seul lieu
d’où je peux entendre la Parole
en me sentant à ma place,
au bord du banc.

Nathalie d’Harcourt

Quand j’ai été ordonné diacre il y a 40 ans, les évêques nous appelaient
les ministres du seuil, pour une Église immergée dans le monde de ce temps !
Qu’en est-il aujourd’hui ?  

Alain Andrieux

Je suis belge et chaque fois que je me rendais à Paris je ne pouvais manquer de participer à l’eucharistie dominicale de 11h15 ! C’était une réelle aubaine de trouver une telle célébration avec ces prises de paroles, le partage du pain et du vin dans une réelle communion avec l’assemblée. Un exemple dont je me suis inspiré et que je retrouve également chez nous au Prieuré à Malève Sainte-Marie avec Gabriel Ringlet. Une bouffée d’air frais et une ouverture évangélique dans nos liturgies sclérosées, hiérarchisées et qui n’ont plus évolué depuis 50 ans ! Osons le défi et continuons à publier (comme les carnets de Saint-Merry) et à célébrer (comme vous l’avez si bien fait à Saint-Merry). Même si nous rejoignons la clandestinité, tenons bons et restons fidèles à l’Esprit de l’Évangile.

Philippe Massart, père abbé de Floreffe

Saint-Merry est, pour moi, une communauté ecclésiale rassemblée par sa liturgie, un temps et un lieu où s’éprouve et s’exprime le sensus fidei et se goûte, parfois, le paradis ! J’ai rejoint Saint-Merry, communauté humaine, imparfaite, mais inlassablement rassemblée par Dieu pour prier, partager, célébrer au milieu et avec mes frères et sœurs en Christ en tant que croyante, femme et adulte, toute entière esprit, cœur et intelligence. Je ressens que, tous ensemble et responsables, nous ne manquons pas de flair pour actualiser l’annonce de l’Évangile ! Que Saint-Merry demeure et se multiplie !

Catherine Charvet

Non seulement il ne faut pas fermer ce lieu mais il faudrait en ouvrir d’autres pareils !

Christine Hominal

Que surtout l’Église reste ouverte à tous et qu’elle avance au large sans avoir peur !
Qu’elle renonce à la tentation de se replier sur elle-même et de revenir en arrière !
Que le clergé ne se cramponne pas peureusement à ses privilèges historiques qui l’ont enfermé dans un cléricalisme stérile…

Nathalie Ballu

D’origine orthodoxe, notre couple et nos trois enfants sommes devenus catholiques.
Je suis prêt à changer de religion, avec ma famille, si on supprime le centre Saint-Merry.

Richard Schilling
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