Comme tous les ans, des groupes se sont réunis pour méditer pendant le carême. L’un d’eux vous propose quelques fragments de ses partages, témoins de la vie de notre communauté.
Nos incertitudes et ruptures difficiles l’ont été tant dans les domaines de la santé, de l’habitat, du couple, de la vie professionnelle ; le fait de se retrouver seul(e) à certains moments. Mais toujours il y a eu rebond même s’il a fallu du temps, des moments d’errance (« petit à petit les choses s’installent »), mais le rebond a été grandement positif (un retour vers l’avenir, la vie inconnue). Cela s’est traduit par un riche partage de fraternité, par un approfondissement spirituel, par la prise de distance avec la rupture ou l’incertitude qui conduit à plus de sérénité.
Nombre d’interrogations et de réactions ont surgi. Nous vous en proposons quelques-unes :
- La peur de perdre, nos fragilités révélées par ces ruptures ou incertitudes, mais cette peur qui nous construit ; on ne peut tout contrôler ; dépassant ces peurs, j’y trouve une autre liberté.
- D’où vient ce rebond ? Cet élan vital ? Survie ou envie de vivre, de passer à autre chose de possible ? Quelque chose qui nous dépasse (surnaturel ? de l’ordre du souffle de Dieu ?).
- Quels appuis pour ce rebond ? La fraternité concrète (non « idéalisée »), « s’ouvrir aux mains tendues », la confiance en soi, Dieu (miracle attendu, refuge ou humilité d’une demande à Dieu pour rebondir ?), le fait qu’en l’autre, je trouve Dieu. Certes Dieu est insaisissable mais l’autre est son média.
- Le « cœur à cœur » avec l’autre au-delà de nos raisonnements, de notre intelligence.
- « Je m’accroche à ces brins d’herbe ».
Le fait de me savoir aimé de Dieu tel que je suis (et non tel que je ou que d’autres voudraient que je sois) est un référent dans ces ruptures et incertitudes.
Ce qui atteint ma foi, c’est la parole « fausse » de l’autre en charge de dire la Parole ; mais je retrouve en confiance auprès de ceux qui vivent en cohérence avec leur foi.
Le vécu partagé en communauté, l’importance de l’eucharistie, non un rituel, mais le fait de nous retrouver en Christ à partir de nos différences partagées, et de nos « insuffisances ». Cela fait sens. Il existe bien des groupes à ST Merry où nous nourrissons cette fraternité.
- Quelle ligne de conduite pour ce rebond ? « Je garde comme principal d’agir en mon âme et conscience ». Mais aussi laisser l’Esprit agir en moi.
- Des choix qui me dépassent tout en assumant la responsabilité du chemin choisi (ou de celui qui ne sera pas choisi). Autrement formulé le rebond pour m’en sortir, me « sauver » d’une situation difficile mais aussi le rebond d’une communauté au-delà de moi.
- Pourtant le rebond n’est pas gagné pour tous : la maladie, l’enfermement, le trop plein de souffrances, le suicide.
- Si le grain de meurt, et encore « dans nos obscurités, allume le feu qui ne s’éteint jamais », et encore « à qui irais-je ? »
Bernadette, Elisabeth, Martine, Sylvie, Thérèse, André, Michel, Thibault