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Dimanche 1er mai. « Venez manger »

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous retrouvons les apôtres pêchant au bord du lac et cela ne va pas fort. Jésus, au bord du lac, leur offre, une nouvelle fois, l’abondance de sa vie en partage et leur lance une invitation à contribuer. En réfléchissant à la signification profonde du message pour chacun de nous, nous avons retenu une question : « qu’avons-nous à offrir ? », une invitation : « venez manger », et la nécessaire présence des autres pour faire, et plus encore quand on ne peut plus faire
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Entrée en prière

Messe de Sainte Claire – Que mon cœur ne se taise pas

Accueil

Bonjour à tous en ce dimanche 1er mai. Le 1er mai n’est pas seulement le jour de la Fête du muguet, c’est d’abord une date chargée d’histoire, empreinte de larmes, porteuse d’espoirs, recouverte d’un voile plus sombre quand elle est récupérée par Philippe Pétain en 1941. Oui, depuis bientôt 130 ans, la journée internationale des travailleurs rassemble et divise mais nous porterons ce matin dans notre prière cette date de l’histoire des hommes.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous retrouvons les apôtres au travail, justement, et cela ne va pas fort. La mise en scène de Jean aux détails d’un réalisme parfois déroutant, nous a obligés, lors de la préparation, à rechercher l’intention de l’évangéliste et la signification profonde du message pour chacun de nous. Nous avons retenu une question : « qu’avons-nous à offrir ? » , une invitation : « venez manger », et la nécessaire présence des autres pour faire, et plus encore quand on ne peut plus faire.
Ce matin, heureux d’être rassemblés, tous invités au partage, nous sommes réunis à l’écoute de la Parole, au
nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Bénédicte R.

Psaume 29

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi
Et que, sans fin, Seigneur mon Dieu,

je te rende grâce.

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Jean (Jn 21, 1-19)

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons…

Au bord du lac de Tibériade

Résonance : qu’allons nous apporter afin de pouvoir dire ensemble: ” c’est le Seigneur ” ?

Jésus se manifeste aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade.
« Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage… Il leur demanda : Auriez-vous quelque chose à manger ? »
Demande faite joyeusement, avec plein de bon sens et de simplicité.

Comment accueillons nous cette demande de Jésus aujourd’hui ? Qu’avons-nous à offrir ? Peut-être, comme les disciples, nous répondons : « non ».
Avons-nous l’audace de jeter ensemble le filet à la demande de Jésus ?
Les uns avec les autres, et par les autres, qu’allons-nous apporter afin de le reconnaître et de pouvoir dire ensemble, « c’est Lui, c’est le Seigneur ! »
Dans ces jours après Pâques, la communauté renouvelée, qui a pris racine dans un peuple qui existe déjà et qui existera après elle, entend la demande qui lui est faite : se tourner vers l’autre, sortir du « moi » pour aller vers l’échange et le partage et réaliser comment cette façon d’être s’appelle « Évangile »
.

Colette B.

Méditation en musique : Le banquet médiéval

Suite de l’Évangile selon Jean

Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

Résonance : Jésus n’a que nos mains ouvertes et nos vies partagées pour dire sa confiance…

Ce matin encore, sans rite, Jésus dit simplement : « Venez manger » puis il « prend le pain et le leur donne, et de même pour le poisson ». Nouveau repas ensemble, nouveau signe du et en partage.
Le geste du partage traverse les Évangiles. Il est constitutif du christianisme et de la vie des chrétiens. Il est cette concrétisation de notre relation incarnée à Dieu et aux autres. Et le repas, comme signe du partage, parle à chacun de nous et transcende sa nécessaire banalité, ou parfois ce que nous en faisons. Support attendu d’une fête de famille, il peut se transformer en drame. Le repas, auquel le Christ nous invite, commence, lui, dans la gravité d’un adieu, prélude à un drame, avant de devenir une fête.
Celle d’un partage sans limites ni exclusion. C’est le Christ qui nous partage le pain, le vin, le poisson, la Parole. C’est selon. Tout dépend du moment et du lieu. C’est lui qui l’offre à chacune et chacun, sans exception ni empêchement « moral » (« prenez en TOUS »).
Le pain, le vin ou le poisson que sont alors devenus notre vie nous convient à les partager avec tous ceux qui ont faim partout sur nos chemins de rencontre et de traverse. Puisqu’hier, sur les rives apparemment calmes du lac, et aujourd’hui dans les déchirements criants du monde, Jésus n’a pas d’autre geste que nos mains ouvertes et nos vies partagées pour dire, avec ceux qui voudront nous entendre, « sa tendresse et sa confiance en l’homme » (Madeleine Delbrêl) .

Alain C.

Repas offert… et partagé – Hiver solidaire

Méditation en musique : Purcell – King Arthur

Suite de l’Évangile selon Jean

Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais, je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? « Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

Résonance : on ne peut pas faire tout seul, les autres sont indispensables

Ce texte est une histoire de compagnons qui ont vécu ensemble une aventure unique,  invraisemblable, avant de se disperser et de se retrouver. Une histoire de compagnons qui vivent ensemble.
Pierre, quoique le chef, ne reconnaît pas Jésus sur la plage, c’est le disciple aimé de Jésus qui réalise le premier sa présence. Aussitôt, Pierre lâche tout et se précipite vers Jésus tandis que les autres continuent de pêcher.
Tous arrivent à terre laissant le filet plein de poissons dans l’eau. Jésus leur demande d’apporter les poissons, Pierre ne se défile pas, il va avec eux tirer le filet.
En essayant de discerner en quoi cette histoire nous interpelle aujourd’hui, nous y avons entendu, entre autre, que l’on ne peut pas tout faire seul et que les autres sont indispensables, quel que soit leur rôle.
J’ajouterai le clin d’œil de Jean sur l’attitude de Pierre : il ne se fait pas servir, il participe… et sur l’attitude de Jésus, qui les invite à manger ce qu’il a fait griller, autour du feu qu’il a allumé….
Dans le partage des tâches au quotidien, est-ce que je prends ma part ?…et seulement ma part ?
Laissons-nous à tout le monde la possibilité d’exprimer son entière humanité quand, par habitude ou par gentillesse, nous voulons dégager les personnes en responsabilité des contingences matérielles ?  

Marie-José D.

Duccio di Buoninsegna, vers 1308-1311, tableau sur bois, extrait des Scènes de la vie du Christ après la Résurrection – Sienne – Musée de l’Œuvre de la Cathédrale

Méditation musicale

Vivaldi – Sonates pour flûte en Sol m – RV 51 : 1-Prélude

Résonance : accepter de lâcher et aimer

« Aller où tu ne voulais pas ».
Une parole pour nous les « vieillissants » !
Reçue cinq sur cinq par vos aînés  qui partageaient la parole lundi soir pour préparer la rencontre de ce matin.
Alors que nous nous sentons encore en piste, nous voici, pour les plus vieux ou les plus fragiles, confrontés de très près aux forces de diminution et de mort que le bouillant Pierre ne doit guère imaginer ! Arrive cette parole très réaliste de Jésus  : « quand tu seras  vieux, tu étendras les mains, c’est un autre qui te mettras ta ceinture pour aller là où tu ne voulais pas aller ! »
Dépendre, perdre le pouvoir, lâcher prise ! Se retrouver livré aux mains des autres.
Malgré apparences et ressenti,  est-ce le drame absolu ?
N’est-ce pas simplement un appel à accepter d’entrer un peu plus dans l’expérience de tous les humains : je ne suis qu’une femme, qu’un homme, comme n’importe lequel de mes  voisins ou des personnes croisées dans la rue ou le métro ? N’est-ce pas une grandeur et une chance, même si ce n’est pas paré de l’or et de la brillance d’autres périodes de notre vie ?
Alors, seule feuille de route, comme pour Pierre : « prépare-toi à lâcher, et aime » !
Oui, tu as bien  compris : « même sans pouvoir rien maîtriser, aime encore » ! mais Seigneur, j’ai compris, je ne suis pas un cœur sec !
Une troisième fois encore, l’Esprit, au fond de mon esprit, susurre : « n’arrête pas d’aimer, même sans posséder… et jusqu’à ton dernier souffle… viens ! Suis-moi ! »

Jean-Luc L.

Méditation en musique

Dvorak : quatuor-à-cordes-n°12-en-fa-majeur

Vitrail de la Cathédrale de Canterbury

Partage

« Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. Jésus leur dit alors : « Venez manger. »

Et pour nous, que signifie cette invitation « venez manger » ?

♫ Chant : L’homme qui prit le pain D254

L’homme qui prit le pain n’est plus devant nos yeux
Pour saisir, en ses mains, le don de Dieu.

C’est à nous de prendre sa place aujourd’hui
Pour que rien de Lui ne s’efface (bis)

L’homme qui prit le vin n’est plus devant nos yeux
Pour donner au festin l’amour de Dieu.

L’homme qui prit la mort n’est plus devant nos yeux
Pour offrir, en son corps, le monde à Dieu.

L’homme qui prit tombeau n’est plus devant nos yeux
Pour prouver, à nouveau, la Vie de Dieu.

Invités au repas – Photo Klara Kulikova sur Unsplash

Quelles intentions de prière voulez-vous confier à la communauté ?

♫ Refrain : Dieu qui es l’amour, Dieu qui me rends fort, donne-moi d’aimer

Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal. Amen.

Église de la Multiplication – Mosaïque IV s. Tabgha – Israël

♫ Chant : Signes par milliers TK226

Paroles : Cl. Bernard – Musique J. Akepsimas

Signes par milliers, traces de ta gloire,
Signes par milliers, Dieu dans notre histoire.
Signes par milliers, traces de ta gloire,
Signes par milliers, Dieu dans notre histoire.


1/ Pour nous, Seigneur, tu as choisis des signes,
Des signes d’unité, (bis)
Le pain de nos travaux,
le vin des renouveaux,
La table partagée : Dieu,
La fête réveillée.

2/ Témoins choisis, que nous soyons des signes !
Des signes d’avenir, (bis)
Un peuple de croyants
Disciples du Vivant,
L’Église à découvert :
Dieu, soleil sur nos hivers.

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