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Dimanche 16 octobre 2022. « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

La Parole n’en finit pas de nous révéler un Dieu d’amour, de tendresse, de liberté vers lequel des hommes et des femmes de toutes conditions, à temps et à contretemps, se tournent, pour un cri, un balbutiement, une demande, un chant, une action de grâce, une question… en un mot, une prière.

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Entrée en prière : Messiaen-Messe

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Nous voici réunis ce matin comme chaque dimanche, heureux de nous retrouver pour entendre la Parole, celle que nous entendons pour plusieurs d’entre nous depuis notre plus jeune âge, comme Timothée ; celle que nous sommes appelés à proclamer  ; celle qui forge nos certitudes, les dénoue parfois au fil du temps avant de les affermir à nouveau, celle qui fait de nous des « hommes et des femmes de Dieu accomplis ».
Cette Parole n’en finit pas de nous révéler un Dieu d’amour, de tendresse, de liberté vers lequel des hommes et des femmes de toutes conditions, à temps et à contretemps, se tournent, pour un cri, un balbutiement, une demande, un chant, une action de grâce, une question… en un mot, une prière.
Pour un instant parfois. Avec persévérance éventuellement. En confiance, toujours?
Ce matin, j’entends leurs cris à travers le monde :
Celui, courageux, des jeunes Iraniens qui revendiquent leur liberté sous les balles ; celui, désespéré, des Ukrainiens qui pleurent la paix perdue ; celui de l’Église qui cherche le souffle du Concile dont on célèbre l’anniversaire de l’ouverture cette semaine ; celui, heureux des chrétiens que nous sommes, rassemblés vendredi soir à Saint-Gabriel ; celui, déchirant, de cette jeune fille, en contrepoint de notre méditation sur le chemin d’Emmaüs : “je suis en colère contre Dieu”.
Tant de prières déclinées à l’infini… et tant qui ne semblent pas exaucées… Pourquoi ?
La réponse serait-elle à chercher dans la question posée à la fin de l’Évangile : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ».
Écoutons dès maintenant l’ensemble du texte de Luc, cette Parole qui nous rassemble et nous interroge au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Bénédicte

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc (18, 1-8)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

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Résonance

Qu’est-ce que réalise la prière ?
Succès garanti nous laisse entendre l’évangile. Toute demande aboutit. Impossible d’envisager un Dieu pire que ce juge véreux qui, finalement répond à la demande de la veuve ! Et pourtant !…
Notre expérience devant l’apparent échec de tant de demandes si justes à nos yeux, tellement désintéressées, tellement indispensables !… la sortie d’un coma, la fin d’une guerre, l’évitement d’une famine, la réconciliation entre deux personnes… malgré la force et la persévérance de notre demande, souvent apparemment rien !… Alors quel sens cette parole de Jésus : “tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera” ?
Que peut bien vouloir dire cette parabole du juge sans attention aux personnes, qui accède à la demande ? Que serait ce Dieu « qui ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit »
Et pourtant combien de prières sans réponses…
Y aurait-il de bonnes demandes et des mauvaises demandes ?
Faut-il voir Dieu comme un magicien ? comme intervenant à tout instant dans le quotidien de la vie ? En fait, quel est le Dieu que nous dévoile Jésus ? en quel Dieu croyons-nous ?
Et en même temps si nous croyons en lui nous ne pouvons imaginer qu’il se désintéresse de nous…
Alors faut-il renoncer à demander ?
Personnellement, je dis fermement que Dieu n’est pas magicien ou faiseur de miracle : il n’en reste pas moins que dès que surgit une difficulté, une situation impossible, une maladie, je me surprends, moi qui me dit incroyant en un tel Dieu, oui je me surprends à dire “Seigneur !”… “s’il te plaît”…” si c’est possible”…” au secours !”…
Alors s’il ne se passe rien dans la suite de nos prières, serait-ce que nous manquons de foi ? Est-ce à cela que Jésus ferait allusion à la fin de la parabole en disant : “Le Fils de l’Homme quand il viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ?”
Envahis par toutes ces questions, conscients de nos diversités dans la foi et face à la prière, le groupe de présents lundi a pensé que ce serait très riche pour nous tous de faire se croiser et d’entendre nos différentes façons de prier.
Oui, dans la continuité de cet Évangile qui nous déroute, osons confier à la communauté, à Dieu, à Jésus, à l’Esprit, ce que nous portons dans le cœur ce matin, partageons nos intentions de prière…

Jean-Luc

Quelles intentions de prière avez-vous le désir de confier à la communauté ?

Refrain : Jofroi
“Petit père
Qui es aux cieux, est-ce que tu sais
D’où viennent tant d’ méchancetés,
Tant de haines et de cruautés,
Tant de mépris et d’inhumain,
Tant de douleurs dans l’ genre humain?
Petit père
Qui es aux cieux ou bien ailleurs,
Pardonne-moi si je préfère
Ne pas croire en tes jours meilleurs
Quand je vois tout ce qu’on peut faire
Au nom de Dieu, je suis pas fier…”

Refrain : Bella Ciao en persan
#MahsaAmini
“Nous nous réveillons en sursaut d’un sommeil […]
Le monde est dans les ténèbres
C’est le commencement
La fenêtre est ouverte jusqu’à un rêve”

Refrain : Brel
“N’est-il pas vrai Marie que c’est prier pour vous
Que de lui dire «Je t’aime» en tombant à genoux?
N’est-il pas vrai Marie que c’est prier pour vous
Que pleurer de bonheur en riant comme un fou
Que couvrir de tendresse nos païennes amours
C’est fleurir de prières chaque nuit, chaque jour ?”

Refrain : N. Mouskouri
“Une prière pour le monde
Un credo pour l’humanité […]
Une prière pour la terre
Pour ses habitants un credo […]
Une prière peut être folle
Pour tous ceux qui aiment et qui rient […]
Une prière pour le monde
Même s’il ne prie plus beaucoup”

Refrain : Keny Arkana
Seigneur,
“Que ta Volonté soit faite… Sur la Terre comme au Ciel
Que ta Volonté soit faite… Sur la Terre comme au Ciel
Que ta Volonté soit faite… Sur la Terre comme au Ciel”

Refrain : G. Brassens
“Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
par le malade que l’on opère et qui geint
et par le juste mis au rang des assassins :
Je vous salue, Marie.”

Refrain : C. Bruni
“À genoux chaque nuit moi je prie
Je prie sans Dieu sans foi sans paradis sans croix
Pour le son de ma voix
Au temps du chagrin
A la barre du destin
Comme d’autres crient je prie
Je prie sans Dieu sans foi
comme les hors la loi
Sans Christ et sans Bouddha
Au creux du tourment
Dans l’œil de l’ouragan
Comme d’autres fuient, moi je prie”

📖 Première lettre de Paul apôtre à Timothée (6, 11-16)

Bien-aimé, demeure ferme dans ce que tu as appris : de cela tu as acquis la certitude, sachant bien de qui tu l’as appris. Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures : elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, en vue du salut par la foi que nous avons en Jésus Christ. Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire.

Bouquet de résonances

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Solange
J’ai été surprise de lire chez Paul encourage, toujours avec patience et le souci d’instruire, la pédagogie positive ça me parle comme ancien prof, mais c’est une attitude qu’il faudrait aussi toujours avoir quand on engage un dialogue avec quelqu’un auquel on voudrait transmettre quelque chose de nos valeurs. Et plutôt que ”instruire” ce serait ”être audible”.
Laurence

Interviens à temps et à contretemps, par cette expression chantante voire dansante Paul enjoint de prendre la parole tout en laissant il me semble la possibilité de l’erreur et de la contradiction. Montaigne suggère de vivre à propos la solution de temps et contretemps de Paul m’apparaît plus attrayante.
Patricia

Toute l’écriture est inspirée par Dieu, grâce à elle l’homme de Dieu sera équipé pour faire toute sorte de bien.
L’Écriture, parole de Dieu nous permet de nous équiper pour faire le bien. Je ressens la nécessité de travailler, creuser les textes anciens et nouveaux pour apprendre à faire le bien. Cela fait partie de notre équipement d’humain et cela nous permet d’affronter les joies et les difficultés de la vie.

Jean-Luc
Demeure ferme dans ce que tu as appris. Cela m’appelle à rester ferme dans  ma foi en cet homme Jésus mort et ressuscité, mais en même temps je l’entends comme un appel à inventaire ! Quoi garder fermement ? De quoi me délester pour rester fidèle à ce Jésus et au chemin qu’Il ouvre aux humains ?
Bénédicte

Proclame la Parole, … avec patience et souci d’instruire. Rendre la Parole intelligible à tous, non seulement pour qu’elle ne soit pas réservée à quelques-uns qui, de plus, pourraient s’en servir pour dominer les autres… mais parce que cette Parole libère ; parce qu’elle est Bonne Nouvelle, Espérance, Rencontre ; parce qu’elle est adressée à chacune et à chacun.
Marie-José

Proclamer la Parole, encourager, éduquer dans la justice, à temps et contretemps, dénoncer le mal et faire toute sorte de bien, etc. tout un programme ! Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures ? Cela ne pourrait-il pas entrer dans le socle de notre mission ?
Bernard

L’Écriture est utile pour enseigner, dénoncer le mal.
Dans le Nouveau Testament combien de fois Jésus dénonce la convoitise, l’orgueil, les inégalités contraire à sa loi d’amour. Même si à cette époque la parole est plus importante que les écrits, qu’aurions-nous sans les quatre évangélistes qui nous font tant confronter nos idées entre nous.
Clair
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Dénonce le mal, fais des reproches
On ne parle même pas des horreurs visées par le rapport Sauvé. Si le Christ revenait aujourd’hui, il pourrait renverser des préjugés qui excluent nombre de croyants de dans l’Église. Sans parler de responsabilités privilèges d’une caste de mâles.
Danièle

Proclame la Parole, encourage avec patience.
Cette phrase m’a évoqué tout de suite les partages que j’ai vécus avec les catéchumènes autour de la lecture de l’Évangile. Ces échanges demandaient une écoute patiente pour s’adapter à chaque personnalité et faire le lien avec la vie quotidienne.

Partage : Quelle parole m’équipe « pour faire toute sorte de bien » ?

Méditation en musique – Libertango

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♫ Chant – Pourquoi enfermer ta parole

Pourquoi enfermer ta Parole
Dans ces langages fatigués,
Pourquoi s’étonner qu’elle s’envole
Pour dessiner ta liberté.

Face aux palais face aux déserts
Des prophètes miroirs du Lire
Ont proclamé à ciel ouvert
Que ta vérité rendait libre

Tu as semé en pleine terre
Dans les broussailles et les fossés
les espérances de ton Père
Qui, malgré le froid ont germé

L’Esprit soufflant sur nos rivages
Bouscule nos corps assoupis
Comme ces vents venus du large
Poussent la voile après la nuit.

Il faut ouvrir aux mots de Dieu
Tous nos temples et leurs chœurs de pierre
Avant que l’homme ne soit vieux
Avant qu’ils ne soient ruine et lierre.

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Notre Père

Bénédiction et fin

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