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Dimanche 25 décembre 2022. « Dieu a quitté son ciel » 

Deux Évangiles pour passer du récit merveilleux de la naissance de Jésus selon Luc au prologue de Jean : « Et le verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous », un projet pour l’humanité entière; de la gloire tonitruante chantée par les anges, à la gloire sur terre de celui qui habite parmi nous, gloire de l’humain qui vit pleinement du divin. En ce jour de Noël, Dieu a quitté son ciel pour venir demeurer parmi nous. Un Dieu qui éclaire toute personne qui l’accueille et qui nous invite à être, à notre tour des petites lumières de paix dans toutes les situations de notre quotidien.

Entrée en prière par le chant

Bonsoir à vous toutes et tous en ce soir de Noël. Que la paix et la joie soient dans nos cœurs. Réjouissons-nous car Dieu a quitté son ciel pour demeurer parmi nous !
Afin de mieux vivre ensemble cette célébration, mêlons nos voix en entrant dans la prière par la musique et le chant : oui, Dieu a quitté son ciel ! Noël, c’est aussi un passage de nos ténèbres à sa lumière ; c’est un déplacement, un voyage au cœur de nos réalités pour y découvrir l’inattendu 

Noël à l’orgue

Accueil

Comment passer du récit merveilleux de la naissance de Jésus – qui nous parle cependant d’une terre, d’une lignée, d’une histoire – à cette incroyable nouvelle qui est lumière pour nos vies ? Dieu a quitté son ciel pour venir demeurer parmi nous et il le fait de la manière la plus inattendue qui soit : la fragilité, la vulnérabilité d’un enfant à accueillir !
En préparant cette célébration, nous avons voulu vivre ce déplacement du récit merveilleux vers la lumière de Noël, en traversant les ténèbres de nos vies et de l’actualité du monde.
Nous avons ainsi choisi d’entendre deux Évangiles : celui de la nuit, que nous entendrons ne nous tournant vers la crèche et qui nous raconte le récit de la naissance et la Gloire de Dieu chantée par les anges, et celui de ce jour – le prologue de Jean, que nous écouterons à la croisée des allées : Dieu, venu dans notre monde, est la vraie lumière et il donne sa lumière à toute personne qui l’accueille faisant ainsi de nous des filles et des fils de Dieu.
Nous n’avons pas non plus voulu gommer la traversée des ténèbres de nos vies et du monde dans lesquelles des lumières, parfois, éclairent nos routes et ouvrent des voies nouvelles dans notre humanité. Nous en témoignerons en chantant l’exode et le voyage nécessaires à l’accueil de Dieu qui est lumière pour nos vies. Et nous chanterons avec force que la Gloire de Dieu, c’est l’Homme et l’Homme vivant !
Nous entrons dans cette célébration, rassemblés au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Bernadette C. et Michel M.

Lecture de l’Évangile de la nuit selon Luc (2, 1-14)

Bartolo di Fredi, L’Adoration des bergers, vers 1374,
The Metropolitan Museum, New York.

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »

Gloria “Les Anges dans nos campagnes”
à l’église Saint-Gabriel, Paris 20e

Des lumières dans nos vies

Chant : Noël d’exode et de voyage (A. Cabantous / L. Boldrini)

Dans la nuit ignorée,
les manteaux des bergers se parsemaient d’étoiles,
Dieu naissait en tendresse,
loin des villes murées, dans la nuit des silences.

Noël d’exode et de voyage,
Noël, promesse d’inconnu,
En choisissant d’être nomade,
Dieu nous offre l’inattendu
.

Naissance : Jésus est déposé sur la paille, quel sens a pour moi cette naissance aujourd’hui ?  C’est lui dans sa fragilité qui nous dit de ne pas avoir peur, la vie recommence à chaque instant, et Jésus est venu pour nous aider, uniquement par amour. Petit nouveau-né de Noël, fais moi renaître. Quand je suis au plus bas de moi-même, tu es dans la crèche de mon cœur. C’est Noël… Qu’est ce qui en moi ne serait pas encore né ? Noël… Tout est possible, grande joie.

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Photo Davidson Luna sur Unsplash

En Iran, la révolte des femmes tient bon malgré la répression, les drames, les morts et la peur. Des soignants risquent l’arrestation en aidant les manifestants blessés malgré l’interdiction. Les mollahs, les César Auguste et tous les autres pouvoirs de la terre peuvent bien user de leur puissance, ils ne peuvent éteindre l’espérance la plus ténue. Elle est lumière pour le monde qui souffre et pour les peuples opprimés. 

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Lumières Amélie Niklas sur Unsplash

Depuis deux ans qu’elle vit hors-les-murs, notre communauté a connu l’obscurité qui déroute et décourage. Au coeur de ces ténèbres,  nous avons toujours trouvé de la lumière pour éclairer notre chemin : lumière d’être accueillis à Notre-Dame d’Espérance,  à Saint-Gabriel, à Sainte-Hélène, à Notre-Dame des Anges, à Saint-Eloi ;  lumière des témoignages de soutien, lumière d’avoir su inventer pour que notre fraternité  grandisse et que l’unité demeure.

Dans la nuit éblouie,
La crèche a resplendi des feux de l’Orient,
Mais Dieu a délaissé,
le parfum de l’encens, dans la nuit des richesses.

Noël d’exode et de voyage,
Noël, promesse d’inconnu,
En choisissant d’être nomade

Dieu nous offre l’inattendu.

Ce soir, nos frères juifs allument la septième bougie de leur chandelier d’Hanouka – illumination qui a commencé timidement par une première bougie au début de la semaine, et qui est monté en puissance, un symbole fort car la flamme qui grandit est porteuse d’espoir; ce n’est pas un grand soleil, c’est une petite étincelle, mais en se propageant, elle peut mettre le feu et changer le monde.

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À Vaulx-en-Velin, une copropriété privée dégradée, oubliée des politiques de rénovation urbaine, point de vente de drogue, a pris feu le 16 décembre. Dix morts, immigrés algériens, turcs, réfugiés irakiens, nigérians ou somaliens. La misère touchée de plein fouet. Mais voilà aussi un impressionnant mouvement de solidarité qui se produit alors dans le quartier, petite lueur au cœur du drame, appel à se mobiliser pour enfin offrir des conditions de vie décentes à tous.

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Les fêtes de Noël sont l’occasion de nombreux échanges en famille, avec des amis… Parfois redoutées ces retrouvailles sont attendues, ce soir nous pensons à toutes nos familles, aux repas qui ont été partagés, aux sourires des enfants découvrant leurs cadeaux. Ces sourires, ces mots éclairent la nuit

Dans la nuit désertée,
quand renaît toute vie, Noël est un présent
Car Dieu surprend encore
l’attente du guetteur, dans la nuit des merveilles.

Noël d’exode et de voyage,
Noël, promesse d’inconnu,
En choisissant d’être nomade,
Dieu nous offre l’inattendu
.

Autel de Santa Maria de Cardet (Catalogne), La Nativité, XIIIe s., MNAC, Barcelone (détail)


Alléluia de Schütz


Lecture de l’Évangile du jour selon Jean (1, 1-5.9-14)

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Résonance

Lors de la préparation, nous avons choisi de lire les deux évangiles, le récit de la naissance par Luc et la méditation du prologue de Jean. Nous en avons partagé quelques différences et ressemblances. Voilà déjà une bonne nouvelle : nous avons le choix entre plusieurs sensibilités différentes pour interpréter la naissance de Jésus, plusieurs chemins possibles.

Noël n’est pas qu’une naissance merveilleuse dans un coin paumé du Moyen Orient. Luc met en scène des personnages : l’empereur, les bergers, Marie, les anges. C’est une représentation contemplative, un théâtre édifiant dont les messages sont clairs : le Royaume de ce Dieu, si vulnérable dans sa mangeoire, n’a rien à voir avec la logique de l’empire qui assujettit par la loi et verrouille les migrations dans ses frontières : l’enfant impuissant qui ouvre l’avenir, les bergers qui sont des gens ordinaires, des laissés pour compte et que Dieu ne juge pas indignes de propager l’événement, le silence de Marie qui appelle à la conversion intérieure. L’autre texte signé de Jean, qu’il en soit l’auteur ou l’inspirateur, propose une vision théologique inouïe, intemporelle, hors de toute représentation, murie le long d’une vie entière. Mais, sous les mots savants, on sent bien l’expérience charnelle, l’extraordinaire amitié avec Jésus, la tête posée contre l’épaule de celui qu’il aimait. On peut savourer ces deux textes à l’infini. Lequel conviendra le mieux à chacun ?

Entre les deux textes, il y a cependant plusieurs déplacements, j’en évoquerai trois. Un premier saute aux yeux : chez Luc la gloire tonitruante de Dieu au plus haut des cieux est le fait des anges, alors que chez Jean il s’agit de la gloire sur terre de celui qui habite parmi nous, donc de la gloire de l’humain qui vit pleinement du divin. La gloire c’est la fragilité, tournée vers le divin, vers autrui. Luc insiste sur la naissance de celui que les anges nomment Messie, Jean présente Noël comme un événement, « le verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». En quoi consiste l’événement au juste ? La chair dans la bible désigne la totalité de la personne, pas seulement le corps physiologique. Cela veut dire que Dieu adopte la condition humaine de façon plus nette, il entre d’une nouvelle manière dans l’histoire. Le terme « s’est fait chair » ne peut faire illusion, il ne veut pas dire que Dieu se transforme. Il reste l’insondable, l’innommable, il est au-delà de tout ce que l’humain peut réussir à balbutier, il ne se fait pas en quelque chose ou en quelqu’un. Mais en Jésus, le Divin se trouve présent dans un être humain entier et complet, ayant sa propre liberté. Avec Jésus, Dieu devient proche. Littéralement le texte en grec peut se traduire : « il a planté sa tente en nous ». Par Jésus, il campe dans le monde, il est de passage. Drôle d’événement glorieux !

Un second déplacement est que Jean va plus loin que Luc en disant que Dieu est Verbe – Parole. Rien à voir avec une créature toute-puissante régnant depuis un ciel lointain. Une parole ne peut rien imposer, elle persuade, elle appelle, elle touche et elle remue. Dieu – Parole n’agit pas unilatéralement, sa parole passe par nous, il est une parole agissante, à la manière d’une conversation amoureuse qui change deux vies, comme un dialogue éperdu entre des vrais amis, les yeux dans les yeux, le contraire de la violence qui consiste à nier la différence de l’autre, à le réduire à l’identique. C’est un « dire », l’intention d’un « vouloir dire » créateur, plutôt qu’un “dit”, un mot qui, une fois dit, est sujet à toutes les interprétations. On peut faire taire cette parole en nous ou ne pas être réceptif à la parole de l’autre. Mais au fond, le verbe n’a qu’une perspective : créer la relation, faire lien entre les hommes, faire l’unité dans l’univers, comme un verbe fait le lien de la phrase. La seule vraie relation positive qui soit, est une relation d’amour et de compassion. Cette vision mystique a de quoi nous remplir d’étonnement et de gratitude émerveillée : Seigneur Dieu, qu’est-ce que l’humain pour que tu habites son cœur de cette infinie tendresse ?

Un troisième accent, mis par Jean, est le caractère tragique de Noël : « il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reconnu ». La terre est certes toujours faite de violence et de haine, parce que la logique de pouvoir et la vision de soi restent toujours les mêmes, parce que la foi en l’humain est toujours aussi ténue, parce qu’on entend peut-être la gloire des anges dans nos campagnes mais bien peu celle de l’être humain qui se relève, s’ouvre à plus grand que soi, se met à créer du nouveau. Ce qu’évoque Jean c’est surtout que l’aventure humaine se poursuit, il nous donne de pouvoir « devenir enfant de Dieu », de laisser le divin émerger en soi, et de faire confiance, de « croire en son nom ». Luc parle bien de la crainte des bergers auxquels les anges annoncent une grande joie. Mais Jean fait penser que les humains se trompent de Dieu lorsqu’ils attendent une puissance qui agisse à leur place ou qui réalise leurs rêves. Dieu est le « logos » d’après le texte en grec, on pourrait dire qu’il est l’information créatrice au cœur de l’ADN ou du génome du monde. Dans ce sens, Dieu est une pensée – inspiration fondatrice, Noël l’exprime spécialement. Reste à y adhérer ou non. Devenir enfant, c’est recevoir un nom et le faire sien. Croire en son nom, c’est adhérer à la dynamique de vie, d’intelligence et d’amour qu’il signifie.

L’image de la mangeoire selon Luc ou le concept du Verbe fait chair selon Jean ne reviennent-ils pas au même : l’appel incessant à la bonté, l’exigence implacable de désintéressement de soi ? La vraie lumière n’est-ce pas celle qui éclaire le juste chemin et permet à chacun de trouver sa propre route avec intelligence ?  

Jacques D.

 Le Maître des autels Rohrdorfer, La Nativité, tempera et huile sur bois, 1482-85, Staatsgalerie, Stuttgart


Chant : Dieu a quitté son ciel F280

J. Debruynne / J. Akepsimas

Crèche en l’église Saint-Gabriel Paris

Dieu a quitté son ciel, ses anges et ses archanges
Tous ses grands mots étranges, ses discours solennels,
Les ors de ses palais
Pour le coin d’une étable,
Nouveau-né vulnérable,
Son prénom, c’est la Paix.

La gloire de Dieu, la gloire de Dieu,
la gloire de Dieu, c’est l’homme !


Dieu a quitté ses lois, ses trônes et tous ses temples,
Le marbre et les exemples, sa couronne de roi,
Les ors de ses palais
Pour un coin de cabane,
Près d’un bœuf et d’un âne,
Son prénom, c’est la Paix.

Dieu a quitté son nom, tous ses titres de gloire
D’encens et de victoire, tous ses noms de sermons
Les ors de ses palais   
Pour un coin de silence,
Désarmant d’innocence
Son prénom, c’est la Paix.

Prière partagée

Dieu a quitté son ciel, il n’a pas voulu d’un ciel figé, verrouillé, d’un ciel sacré où nous l’enfermons souvent. Où découvrons-nous que Dieu habite ? Une personne ? Une situation ? Quelles prières nous inspirent ces textes ?

Préface

Vraiment il est juste et bon de chanter des chants de joie pour la vie que tu nous donnes, pour la lumière qui au cœur de la nuit reste présente. Elle est fragile, vacillante mais toujours là pour nous guider. En ces jours les plus courts de l’année nous la contemplons, elle est présente en tous points de notre monde, les hommes tentent bien souvent de l’éteindre en construisant des idéologies porteuses de mort, mais elle resurgit toujours, souvent là où on ne l’attend pas.
Cette lumière a guidé ton peuple tout au long de son histoire, dans les jours de joie, comme dans les jours sombres. Écoutons Isaïe :

Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.

Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller merveilleux, Dieu Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »

Nous te rendons grâce à Toi notre Dieu pour cet enfant, nous le connaissons bien, il est notre ami c’est Jésus, le Fils, le Verbe. Il est né un jour du temps, il a partagé les chemins de Palestine, il a rencontré des femmes, des hommes, annonçant ton projet d’amour pour l’humanité. Par sa vie, sa mort, sa résurrection, il nous entraine et fait de nous tous, des Filles, des Fils, tes enfants.
Pour ce Fils, né de Marie, à Bethléem, dans la simplicité, en plein voyage accompagné par Joseph, accueilli par les bergers, seuls présents en cette nuit, nous unissons nos voix pour te chanter notre joie d’être des témoins de cette scène, des témoins de ton amour. Les anges en, cette nuit chantait ta gloire, ce soir nous osons participer à ce chœur céleste pour toi Dieu notre Père le seul Saint :

Louange eucharistique C230

Saint le Seigneur de l’univers !
Saint le Très Haut, le Dieu de gloire !
Saint Jésus-Christ, berger de paix !
L’Emmanuel dans notre histoire !


Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire, Hosanna au plus haut des cieux
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des cieux.

Prière eucharistique

Dieu notre Père tu nous a réunis en cette soirée de fête, nous pensons ce soir à toutes celles et ceux qui ont fêté Noël cette année, à nos familles et amis que nous avons rencontrés et à toutes celles et ceux qui sont loin de nous. Nous désirons les rendre présents au cœur de notre prière.

Nous avons dressé la table pour l’Eucharistie, pour te rendre grâce. Le pain et le vin que nous apportons ce soir est celui de nos tables, signes du partage. Ton Esprit nous guide et ouvre nos cœurs. Qu’il bénisse le pain, le vin que nous déposons devant toi afin qu’il devienne pour nous, le corps et le sang de ton Fils Jésus le Christ, né de Marie, arrivé en pleine nuit à Bethléem. Sa vie a commencé nous dit l’évangéliste Mathieu par une fuite, un exode, il a vécu l’aventure de ton peuple bien aimé Israël. Il partage l’aventure de tant de peuples du monde d’hier et d’aujourd’hui. Dans la faiblesse des jours il est l’enfant dont parlait Isaïe fragile mais portant, au fil de sa vie, ton visage : « Conseiller merveilleux, Dieu Fort, Père à jamais, Pince-de-la-Paix ». Il a été une lampe pour celle et ceux avec qui il a partagé la route, rien n’a arrêté ta lumière qu’il portait, même pas sa mort en exclu sur la croix. La veille de sa passion il partageait le repas pascal avec ses apôtres devenus ses amis, il prit le pain sur la table de la fête, il rendit grâce, le rompit et le leur donna en disant :

« Prenez et mangez-en tous :
ceci est mon corps livré pour vous »

Il prit également la coupe remplie de vin, de nouveau il te rendit grâce Père pour tous tes dons et la donna à ses amis en leur disant :

« Prenez et buvez-en tous,
car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle,
qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des pêchés.
Vous ferez cela en mémoire de moi. »

En rappelant ce dernier repas de Jésus avec ses disciples, nous faisons mémoire de sa passion, de sa résurrection. Nous te présentons ce soir, Père le pain et le vin de la vie, le repas de la joie.

J-L. W.

Anamnèse C99

F. Geissier / M. Wackenheim

Christ est venu, Christ est né,
Christ a souffert, Christ est mort,
Christ est ressuscité, Christ est vivant,
Christ reviendra, Christ est là
. (bis)

Nous te demandons d’accepter nos offrandes, nos vies, nos travaux, nos rencontres, nos recherches… Tout ce que nous avons reçu de toi, Père, nous le déposons sur la table de fête de Noël.

Que le souffle de ton Esprit nous entraine, qu’il nous aide à construire une Église ouverte, fraternelle et accueillante. Que ton Église apprenne à être attentive aux petites lumières qui brillent dans les nuits du monde. Nous te prions pour François notre pape, il a nous a invités cette année à nous réunir dans une démarche dite synodale. Il a désiré que nous fassions, à la suite de Jésus, l’expérience du chemin, nous invitant à entendre toutes les attentes des femmes et des hommes que nous rencontrons et à les partager simplement entre nous.

Nous te prions pour Laurent notre évêque et pour tous nos évêques, avec nous tous, ils vont devoir animer cette démarche du synode en vue de construire une église fidèle à ta parole, animée par le Verbe qui était auprès de toi, qui était toi.

Nous te prions pour nous tous, pour la communauté paroissiale de Saint-Gabriel, la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs ; apprends-nous à être des guetteurs de l’aurore, à lire les signes des temps à la lumière de la foi.
Souviens-toi de nos sœurs et de nos frères qui ne sont plus parmi nous, de toutes celles et ceux qui nous ont quittés, à qui nous pensons particulièrement en ces jours de fête.
Et lorsque prendra fin notre parcours, accueille-nous dans ta Joie, nous vivrons près de toi avec Marie, Joseph, les bergers, les mages étrangers, les prophètes d’Israël comme ceux d’aujourd’hui qui nous soutiennent dans notre marche vers toi, nous pourrons alors te louer sans fin, par Jésus le Christ ton Fils bien aimé…

Par lui avec lui et en lui
À toi Dieu le Père tout puissant dans l’unité du Saint Esprit
Tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles.

Prière pour la paix

Écoutons encore le prophète Isaïe :

Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion : « Il règne, ton Dieu ! »
 Écoutez la voix des guetteurs : ils élèvent la voix, tous ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ils voient le Seigneur qui revient à Sion. Éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète Jérusalem ! Le Seigneur a montré la sainteté de son bras aux yeux de toutes les nations. Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu
.

Photo Sunguk Kim sur Unsplash

Cette paix attendue résonne au cœur de l’Alliance, les prophètes l’appelle sans cesse ; dans la pauvre crèche de Bethleem, les anges chantent la louange et annoncent la paix.
Seigneur Jésus, tu as dit à tes apôtres : « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » ; aujourd’hui encore, tu nous la donnes. Fais de nous des petites lumières de paix dans toutes les situations de notre quotidien. Conduis-nous vers l’unité, toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles…

Et nous échangeons un geste de paix…

La paix, elle aura ton visage, la paix, elle aura tous les âges,
La paix sera toi, sera moi, sera nous et la paix sera chacun de nous.

Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix.

Chant : Il est né le divin enfant

Il est né le divin enfant,
Jour de fête aujourd’hui sur terre !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement !


Depuis plus de quatre mille ans
Nous le promettaient les prophètes
Depuis plus de quatre mille ans
Nous attendions cet heureux temps.

Le Sauveur que le monde attend
Pour tout homme est la vraie lumière
Le Sauveur que le monde attend
Est clarté pour tous les vivants.

Qu’il revienne à la fin des temps
Nous conduire à la joie du Père
Qu’il revienne à la fin des temps
Et qu’il règne éternellement.

 Taddeo Gaddi, L’Adoration de bergers, tempera sur bois, vers 1327, Musée des Beaux-Arts, Dijon
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