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Dimanche 13 août 2023. « Confiance ! Viens ! »

En ce dimanche, les éléments se déchaînent mais Élie reconnaît Dieu dans le murmure d’une brise légère et Jésus tend la main à Pierre qui s’enfonce dans la mer. Saurons-nous avancer en confiance malgré les doutes et les problèmes de nos vies ?

Entrée en prière

♫ DEBUSSY- Dialogue du vent et de la mer

Accueil

Bienvenue ce matin pour notre célébration, cette Rencontre autour de la Parole qui nous rassemble dimanche après dimanche.
C’est sans doute des quatre coins de l’horizon, du Levant et du Ponant, des montagnes et des vallées que nous nous connectons en ce 13 août. Bonnes vacances à tous ceux qui ont laissé pour quelques semaines, quelques jours encore, le bureau, les mels, les associations et autres activités, parfois chronophages, le bitume surchauffé et le bruit incommodant de la ville.
Les textes d’aujourd’hui nous entraînent comme à point nommé, bien loin de notre ordinaire en nous confrontant, aux côtés d’Élie puis de Pierre, aux éléments des plus déchaînes à la brise légère. Malgré le style très imagé de ces récits et donc un peu décalé avec nos représentations de femmes et d’hommes modernes, ils nous invitent incontestablement à reconnaître la présence de Dieu en nous et dans le monde, à faire confiance à la main tendue, à nous laisser rejoindre au-delà de nos fragilités, à nous déplacer.
Risquons nous ensemble ce matin sur ce chemin de foi et qui sait, sur les traces d’Élie, pour devenir à notre tour prophète au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Bénédicte

📖 Lecture du premier livre des Rois (19, 7-13a)

Une seconde fois, l’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Là, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne.

Résonance

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Le prophète Elie, école Bulgare, Musée des Beaux-Arts de Paris

Je suis toujours aussi émue et intéressée par ce récit, qui évoque une époque aussi éloignée que conflictuelle.
Bien sûr la poésie de cette révélation de Dieu touche notre cœur : le murmure d’une brise légère, ou la voix de fin silence ; quelle beauté ! Élie reconnaît la présence de Dieu, après les bruits et phénomènes terrifiants qui la précèdent…
La question, un peu naïve, qui me vient aussitôt est : mais comment fait-il pour reconnaître la présence de Dieu avec tant de sûreté ?
Question qui m’importe, qui nous importe, si nous croyons à un Dieu tout autre qui intervient dans notre monde… Et Élie, prophète par excellence, à qui est adressée la parole de Dieu et à qui Dieu se manifeste ici directement, ce qui le distingue de nos petites personnes, eh bien comme nous, pour le reconnaître, il a besoin de le connaître. Il a besoin de l’enseignement des anciens, notamment des anciens à qui Il s’est révélé. Il a besoin de mettre ses pas dans les pas de Moïse, à qui Dieu a parlé face-à-face sur l’Horeb.
Le récit nous parle de sa solitude, lors de cette rencontre, mais nous dit qu’il n’est pas prophète de Dieu, « entendant » de Dieu, tout seul…
Alors aujourd’hui, laissons ce récit nous hisser sur les épaules d’Élie, et, qui sait, nous faire devenir prophètes ?

Marianne

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Photo Saad Chaudhry – Unsplash

Méditation en musique

RAMEAU – Les Indes galantes – Air pour les zéphirs

Introduction

La marche sur l’eau : récit tellement célèbre et représenté !
Tout est faux, et tout est vrai !
Comment, pour l’évangéliste Matthieu, arriver à faire comprendre l’aventure extraordinaire avec Jésus pour compagnon et pour maître à vivre ?
Une barque, en route vers l’autre côté du lac, des pécheurs habitués à naviguer, un gros grain, et Jésus, absent, occupé à disperser la foule et à prendre du temps pour prier…
Et si l’on mettait d’autres lunettes pour entendre ce récit ?
Ce petit groupe, rassemblé dans la barque de Pierre, comme une image de la communauté  Église…
De grosses vagues et un vent contraire, expression des dangers, mépris, attaques de toutes sortes affrontés…et son « prophète » apparemment tellement silencieux, semblant si loin, si inatteignable…
Pierre scrute la nuit…et les signes des temps…
Tentons d’écouter ce récit, plein d’images déjà présentes en nous, avec une intelligence, une imagination et une foi disponibles à une compréhension renouvelée.


📖 Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (14, 22-33)

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme ». Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt, Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

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Photo Vasileia Leftheriou – Unsplash

Résonances

Passer une nuit entière dans une barque battue par les vagues, loin du rivage, je n’en ai pas l’expérience, mais elle m’évoque d’autres épreuves, aussi longues qu’une nuit de tempête.
Pour nous, comme pour les disciples après la mort de Jésus, lorsque le texte a été écrit, Jésus n’est pas, n’est plus dans la barque. Comment peut-il nous rejoindre lorsque le vent est contraire ?
Je pense que Pierre, comme les autres disciples, a peur. Peur bien légitime, Jésus ne les a jamais rejoints « autrement » ? Peur de se noyer, alors qu’il a eu le courage d’entrer en dialogue avec Jésus, malgré ses doutes « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi » : il s’enfonce, d’où son cri « Seigneur, sauve-moi ! ».
Comment ne pas douter, ne pas avoir peur ? Il est facile mais dangereux de prendre ses désirs pour réalités : les désirs de toute puissance ne laissent guère de place à l’autre, aux autres.
Il m’apparaît plus humanisant de douter de soi, de ses seules forces, de demeurer “intranquille” pour entendre la voix qui me parle, intérieure ou extérieure. Lorsque cette voix résonne avec les évangiles, une ouverture est possible, la fin de la nuit souvent proche.
Douter et mettre à l’épreuve mes représentations, mes visions, mes ébauches d’explication sur celui qu’il est commode de nommer Dieu. Un mot qui peut couvrir tant de visions différentes, opposées. Seuls l’échange, le dialogue peuvent les mettre à nu, à défaut de les rapprocher.
À l’écoute de l’expérience du réel des autres que j’entends, que je rencontre dans les embarcations de ma vie, je reconnais la commune finitude, fragilité humaine.
Ces expériences me révèlent les voies innombrables dont l’Amour, le soutien inconditionnel, le pardon, la tendresse, portent secours, réconfortent et consolent.

Éliane

Jésus vient du large, là où il n’y a ni frontière, ni sécurité, et il y est à l’aise, il avance sans couler, au défi de toutes les règles !
Pierre brûle d’envie d’aller à sa rencontre, son audace et sa confiance en Jésus lui donnent des ailes !
« Si c’est bien toi, permets-moi de te rejoindre » dans ce monde dérangeant et inquiétant…
Au défi du bon sens raisonnable…, permets-moi d’aller là où tu vas…permets-moi d’être ton compagnon de route, d’affronter avec toi la vie, par tes chemins, si déroutants et impressionnants puissent-ils être !
Alors « viens ! » lui crie Jésus.
Ose, comme ton désir et ta confiance t’y appelle !
Sors de cette barque, si confortable soit-elle, lâche tes sécurités et les impératifs de la prudence et des préceptes religieux ! Oui ! Tu peux franchir le pas, viens !
À l’image de Pierre, pour vivre de l’Esprit de Jésus, ne sommes-nous pas, ne suis-je pas, appelés souvent à sortir de la barque, à oser affronter l’inconfort et le non-raisonnable pour tenter de rejoindre ce que Jésus me/nous fait entrevoir ?
Cette démarche de Pierre n’est-elle pas réactualisée par celle de François, l’évêque de Rome, qui prend risques et audaces pour donner souffle et espérance à cette immense marée humaine que nous formons ?
La démarche de Pierre n’est-elle pas aussi celle que notre communauté est appelée à vivre ? Oser sortir de la barque, de notre confort de Saint-Merriens, quand il s’agit de vivre de l’Esprit de Jésus au cœur des réalités et des problèmes de notre temps, même si ça nous impressionne autant que les énormes vagues qui chahutent violemment les disciples….

« Si c’est bien toi, Jésus, permets-moi de te rejoindre ! »  et Jésus répond : « viens ! »

Jean-Luc

Méditation en musique pour le partage

Horimi Silver Lining Suite

PARTAGE :

Comment le doute, la relation, la confiance nous font-ils avancer ?

10 Présage VBâteau entrant à StM 1519 copie (Large)
Nuit Blanche, installation Saint-Merry 2015

Quelques interventions lors du partage

Dieu nous propose l’impossible et Pierre m’épate car il va… et il réussit ! et cela donne du courage pour toutes nos entreprises humaines.

Quand je me suis retrouvée en fauteuil, il m’est arrivée de me dire : la vie vaut-elle d’être vécue ? Sans l’aide du Seigneur, je ne sais comment j’aurais pu continuer…

Je n’ai pas le réflexe d’appeler le Seigneur, mais les autres ?

Je n’ai jamais complètement toucher le fond grâce à cette petite bougie au fond de moi ! Est-ce le Seigneur ? Grâce à vous, aujourd’hui, je sens qu’il est derrière…

Pour moi, le doute est constitutif de la foi, sinon c’est de la croyance.

Il y a un doute qui fige et un doute qui fait avancer… Heureusement qu’il y a des anges qui nous aident sans même le savoir.

Le doute, c’est ce qui me fait croire… J’ai du mal avec ceux qui ne doutent pas, les parfaits, ceux qui parlent bien, qui écrivent bien. Pierre doute vraiment… et j’ai toujours cette image des premiers pas de mes enfants : on ne sait pas pourquoi, mais à un moment ils se lancent et c’est parti pour la vie !

Quand on doute, on cherche en soi la force, mais on laisse l’autre nous aider.

J’aime l’articulation des deux textes : ils nous parlent de l’impossible, mais quel impossible ? Car Dieu peut l’impossible mais pas n’importe quoi… et je suis toujours émerveillé par Élie qui nous appelle à chercher cette brèche à travers laquelle souffle la brise légère.

♫ Chant : Pour aller vers le large

(Barbey/Cabantous/Boldrini)

Homme en vélo
Photo : J. Idoux, coll. particulière

Si j’entendais ta voix a travers les tempêtes
Je quitterais ma peur, et les eaux s’ouvriraient,
Je risquerais mes jours pour marcher sur la mer
Pour marcher sur la mer.


Laissez là les bateaux qui retournent à la rive
Et posez les filets usés par les marées
Pour aller vers le large et l’inconnu de l’homme
Pour aller vers le large et l’inconnu de Dieu.

Ayez le peu de foi qui calme la tourmente
Et fait de l’ouragan un alizé de paix
Pour aller vers le large et l’avenir de l’homme
Pour aller vers le large et l’avenir de Dieu.

Malgré les nuits de veille et de désespérance
Ne rentrez pas au port, l’Esprit vous poussera
Pour aller vers le large, au rendez-vous de l’homme
Pour aller vers le large, au rendez-vous de Dieu.

Quelles intentions de prière avez-vous le désir de confier à la communauté ?

Refrain
Vers Toi Dieu fidèle et plein d’amour,
Nous levons le regard de notre cœur
Sème en nous la confiance ; garde nous dans la paix

Nous rendons grâce et nous prions pour :

  • Un prénom dont les lettres écrivent le mot “Aimer” en français ! L’Église a donné à la mère de Jésus le nom de mère de Dieu.
    Beaucoup de croyants la prient comme mère des hommes, Marie si proche d’eux par les joies et souffrances qu’elle a vécues. Certains rejoignent pour le 15 août des lieux de pèlerinage.
    Lors des JMJ de Lisbonne, l’évangile de la Visitation invitait les jeunes à regarder Marie prenant la route vers sa cousine Élisabeth pour partager sa joie.
    Seigneur, donne-nous, comme Marie, l’audace de prendre la route et le désir de la rencontre.
  • Pour toutes les guérisons impossible, que Dieu puisse donner la paix !
  • Lire le programme écologique du RN est terrifiant ! Terrifiant quant aux conséquences politiques, que faire ? Je ne sais pas ; alors, je vous le confie.
  • Je te confie tous les Palestiniens, maltraités par les Israéliens.
  • Tu nous dis : “Viens”… Comment l’entendre ?
  • Pour tous les noyés de Calais…
  • Un mort parmi d’autres, ce principal qui partait en vacances assassiné ! un drame pour la communauté éducative

Psaume 84

J.Idoux bateau mer voilier

J’écoute : Que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple
et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

Notre Père chanté

Musique : Gaëtan de Courrèges

Envoi et bénédiction

Que cette semaine nous aide à avoir confiance 

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