Propos recueillis avec fraternité et liberté par Guy Aurenche :
« Je suis l’un des 1.394 catholiques recensés en Mongolie. J’ai pu rencontrer notre pape François qui a pensé à nous sur la carte de son cœur. Dans la yourte-cathédrale, nous étions près de 2.000 grâce au renfort de catholiques venus des pays voisins. Oui il est venu, il est bienvenu lui qui doit être occupé par le milliard trois cent millions de cathos. Comment pouvez-vous imaginer la joie presque délirante de cette visite ?
Il est stupéfiant que ce pape François vienne jusqu’en Mongolie ! Vraiment sa visite est un message. Elle nourrit ma vie. Je comprends mieux l’affirmation biblique : « Dieu a visité son peuple ». Serait-ce cela l’incarnation dont nous a parlé notre évêque-cardinal ? L’incarnation de l’amour à travers une visite fraternelle, pas toujours de tout repos, pour nous inviter à accueillir la force de l’amour.
François a entendu l’appel de Jésus : « Allez jusqu’au extrémités de la terre » ! Nous sommes à l’extrême ; François parle des périphéries ; et il est venu en chaise roulante. Un bel exemple d’inventivité lorsque la rencontre des plus éloignés s’avère difficile. Et vous, quels moyens inventez-vous pour partir à la rencontre ?
Cette rencontre me permet de saisir ce que veut dire notre frère Paul de Tarse (déjà sur le continent asiatique !) lorsqu’il osait affirmer que c’est dans la faiblesse qu’il rencontrait la vie « pleine ». Nous, catholiques de Mongolie, en terre bouddhiste, sommes bien des êtres de grande faiblesse dans notre désert, coincés entre les géants chinois et russe. Le géant François a visité la grande faiblesse. Il lui a même rendu hommage : « La petitesse n’est pas un problème, mais un atout… Oui, Dieu aime accomplir de grandes choses à travers la petitesse ».
Le pape en a même profité pour parler des bienfaits de la démocratie (elle peut progresser chez nous ! Et chez vous ?), et pour lancer un message bienveillant au grand frère chinois, … qui ne l’est pas toujours.
Vraiment François avait l’air très heureux d’être chez nous… un peu loin de Rome. Une bouffée d’air qui ressemble au souffle de l’Esprit. Rien de meilleur que d’accueillir l’inconnu. »