Automne : les grandes institutions culturelles ouvrent progressivement leurs expositions. Mais les galeries les ont précédées et, dans un rayon de 500 m autour de Saint-Merry, elles introduisent à maintes voies de réjouissance et de réflexion. La chronique de Jean Deuzèmes
Andres Serrano et la beauté
Le photographe international, qui avait déclenché la polémique des conservateurs avec Piss Christ, a souvent utilisé son talent de portraitiste pour traiter des questions de la société contemporaine (la Chine, Trump, les robots, les SdF, la torture). Or, surprise, il entre en peinture avec les sculptures de Michel Ange pour parler de la beauté : The Doom Of Beauty, le destin tragique de la beauté. L’iconographie religieuse y tient toujours une place importante et cela d’autant plus qu’il s’affirme chrétien. Galerie Nathalie Obadia, rue du Cloître-Saint-Merri.
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Robin Kid. Kingdom of Ends
Artiste prodige ou enfant terrible de l’hyperréalisme ? Le regard qu’il porte sur une enfance rêvée déstabilise la représentation de la société middle class américaine. Sa rage de peindre soulève bien des interrogations sur l’art et notre époque. Galerie Templon, rue du Grenier-Saint-Lazare
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Sandrine Saïah. Par-delà nos frontières
Comment le monde numérique s’est-il emparé de nos corps ? Petite galerie partenaire du Socle, mais grandes questions. L’approche de cette anthropologue artiste attire l’attention avec ses œuvres d’une étonnante précision. Galerie Talmart, rue du Cloître-Saint-Merri
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La première pierre
Le Centre Pompidou ferme dans deux ans. Les galeries s’y préparent. Celle de Jérôme Poggi a basculé de la rue du Renard à la rue Saint-Martin. Peu de distance parcourue, mais un grand écrart en termes de scénographie des œuvres et d’espaces à vivre.
Intitulée symboliquement « La Première Pierre », l’exposition inaugurale fait dialoguer art contemporain ou moderne avec plusieurs œuvres anciennes, antiques, voire préhistoriques.
Beau, séduisant, que de découvertes ! Pour le plaisir des yeux, mais pas de cartels explicatifs pour ceux qui voudraient tout savoir. Une voie raffinée et innovante de la culture. Galerie Jérôme Poggi, 135 rue Saint-Martin
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Le Socle. Thibault Lucas et Les Habitants
« Nous sommes ensemble les habitants d’une même planète. »
Les Saintmerriens connaissent déjà l’artiste car, en 2018, il avait fait une installation dans une chapelle, une œuvre de jeunesse.
Il est devenu complètement artiste, il a passé la rue. Sa proposition est forte : une fresque gigantesque au mur, une minuscule tente dorée sur le Socle. Une œuvre de l’urgence, celle du quotidien des migrants. Il y a des bribes de l’ADN de Saint-Merry Hors-les-Murs dans cette belle installation admirée essentiellement par les passants. 80 rue Saint-Martin
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