D

Dimanche 15 octobre 2023. « Allez aux croisées des chemins : invitez tous ceux que vous trouverez »

Entrée en prière

LULLY- Noces villageoises  – Gigue

Accueil

Bonjour
Bienvenue à ceux qui viennent pour la première fois, qui ne sont peut être que de passage parmi nous mais qui, par leur présence, enrichissent notre Rencontre, dont la prière s‘unit à la nôtre, et qui par leur parole, tout à l’heure peut-être, nourriront notre partage.
Alors que l’Évangile d’aujourd’hui nous parle de noces et de banquet, que le psaume évoque la satiété de celui qui vagabonde entre les prés d’herbe fraîche et les eaux tranquilles, les déflagrations et les cris des victimes israéliennes et palestiniennes nous ont assourdis toute la semaine, au milieu des larmes et du désespoir de femmes et d’hommes terrifiés.

Faisons de la contemplation d’Isaïe notre prière pour le monde au nom du Père du Fils et de l’Esprit :

📖 Au Livre d’Isaïe (25, 6-10a)
Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Le Seigneur a parlé.

Et vous, quelles autres intentions souhaitez-vous que la communauté porte ?
Que ta volonté soit faite, Seigneur des temps nouveaux,
Et que ton Royaume vienne au milieu de nous.

La communauté a porté dans sa prière :

  • Nos amis de Gaza qui vivent des horreurs sous les bombes et pour tous ceux qui ne veulent pas se déplacer vers le sud, car où aller ?
  • Tous nos dirigeants qui ont du pouvoir face à ces situations, pour qu’ils n’en abusent pas et ne se laissent pas emballer par les émotions vécues.
  • Les professeurs qui face à ce nouveau coup, vont à nouveau devoir faire face à leurs élèves dès lundi avec tact, pédagogie et courage.
  • Le frère de Bernard, hospitalisé, qui se découvre une grave maladie.
  • Les participants au Synode réunis à Rome, afin qu’ils entendent l’Esprit souffler.
  • Patrick, qui a reçu cette semaine l’onction des malades et fait face courageusement, avec paix et lucidité à la fin de sa vie.
  • François-Xavier, atteint de cancer et qui vit des temps difficiles.

Conclusion de la lecture d’Isaïe

Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! »

Psaume 22

Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer !

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi,
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (22,1-14)

Pieter Bruegel Lancien Le Repas De Noce 1568 Vienne Musée des Arts
Pieter Bruegel l’Ancien, Le Repas de Noce, vers 1568, Musée des Arts, Vienne

En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : « Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce. » Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : « Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour examiner les convives, et là, il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? » L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : « Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Méditation en musique

Banquet Fugue : Arts Voices – The Rythm of Life

J. Idoux – Coll. privée

Résonances

Et si, être chrétien, c’était faire la noce avec le monde ?

Mon contact avec l’hôpital comme patient a été pour moi une révélation : le monde des relations humaines crève d’inhumanité….et j’écris au moment des horreurs au Moyen=Orient…
Dimanche dernier, alors que beaucoup étaient réunis à Sainte-Hélène, pour vivre notre communauté rassemblée par Jésus, je cherchais, sur mon lit, de quoi, moi-même, comme ce monde de l’hôpital, pouvions être nourris. Et je ne voyais pas en quoi la parabole des ouvriers envoyés à la vigne, et nos dogmes, et notre morale, nos recherches sur la mission, pouvaient rejoindre tous ces personnels, arpentant les couloirs, et ces patients, derrière leur porte de chambre, confrontés à leur mal ?
Qu’est-ce que peut bien signifier pour moi d’être chrétien, là ?
Quelle est la Bonne Nouvelle dont je pourrais être porteur, y compris pour moi ?
Qu’importent, majoritairement pour tous, nos recherches, si passionnées soient-elles, sur Dieu, sur le synode ou sur les prêtres !
Être chrétien, ne serait-ce pas essentiellement faire la noce avec tous les gens ? avec le monde ?
Être chrétien, ne serait-ce pas tout simplement humaniser notre monde journalier, se faire un cœur  de chair, redonner de l’épaisseur et de l’humanité à la moindre relation entre nous ?
Être chrétien, n’est-ce pas réapprendre à vibrer aux autres, à mettre du liant, de l’attention entre nous, et cela dans le moindre contact, la moindre rencontre, de faire le plus possible une réjouissance, une noce entre nous ?

Puisque nous sommes menacés par la machine informatique, l’impersonnalité, l’anonymat, l’enfermement en soi-même, les séismes et maintenant ces terribles réalités de la guerre, n’est-ce pas un combat et un cadeau formidable pour notre monde que de lui offrir notre seule vraie richesse : tenter de mettre de l’humanité partout, en tous lieux et, en toutes circonstances ?… une vraie noce, quoi !

Jean-Luc L.

Méditation en musique

RAMEAU – Les Indes galantes : Contredanses

Pieter Bruegel Danse De Noce Vers 1566 Institut Des Arts De Détroit USA
Pieter Bruegel, Danse de la mariée en plein air, vers 1566, Institut des Arts, Détroit, USA

Invitée par la générosité sans limite de Celui qui appelle… et qui attend ma libre réponse

Après les deux paraboles des dimanches précédents (non accueil de la Parole du Père, les fragilités, les refus, les violences et les ambiguïtés des réponses du peuple), celle d’aujourd’hui nous présente un Dieu qui, malgré tout, propose à nouveau la rencontre, et inlassablement nous invite à participer à la joie du Royaume.
Pourtant, il aurait tout lieu de ne plus rien attendre de son peuple ni de l’homme et de s’en tenir au jugement. Et bien si, après le refus des premiers invités du peuple choisi, il y a comme une persistance du don que nul refus ne saurait arrêter, une espèce de surabondance du don et de folle espérance qui veut s’étendre à la multitude, à partir de l’appel singulier de quelques-uns.

À l’image de tous ceux qui déclinent parce qu’ils ont mieux à faire de leurs biens ou de leurs petits commerces, je suis parfois centrée sur mes intérêts, mes activités et j’ai la liberté de dire non, de ne pas y aller. Mais le refus ou l’indifférence n’arrête pas l’avancée de l’œuvre divine dans le monde ! Et m’enfermer dans le refus, n’est-ce pas dire non à la rencontre et à la Vie ?

Alors oui, je me sens aujourd’hui invitée et réinvitée en permanence à participer à la construction de plus d’humanité, à la fête, au partage et à la joie ! et je ne suis pas seule… TOUS, nous sommes invités ! Cette surabondance et cette gratuité me donnent envie de partager cette invitation avec d’autres…d’y répondre et de m’y préparer….un appel à agir dans le monde et à me laisser transformer par cette grâce proposée, par cet amour d’un Père. À nous tous qui sommes dispersés à la croisée des chemins, dans les périphéries, et à tous ceux qui désirent cheminer et œuvrer avec LUI, il ouvre sa joie débordante.
Alors, l’entrée dans l’espace des noces de l’Alliance ne dépend plus d’une appartenance « officielle ou conventionnelle » ; elle dépend de la générosité et de la bienveillance sans limite de Celui qui appelle, qui ne s’impose pas mais attend une libre réponse de chacun.

Comment je reçois cette invitation à la noce ? À quelle noce suis-je invité.e ?
C’est la question sur laquelle nous vous proposons de partager.

Bernadette C.

Partage

Comment je reçois cette invitation à la noce ?
À quelle noce suis-je invité.e ?

Méditation musicale

MOZART – Les noces du Figaro – ouverture

Quelques échos du partage

  • Invitation certes, insistante, réitérée, mais si je n’ai pas l’habit de noce ?…
  • Je ressens très fort cette invitation à participer à la joie et à la construction du Royaume
  • Ne pas mettre l’habit de noce et accepter de venir, c’est incohérent ; à une invitation, on y vient entier en faisant l’unité en soi
  • Invitation à la noce ? Pour moi, c’est l’invitation à vivre ensemble; c’est entendre / Ne reste pas chez toi ! Viens !
  • À la sortie du métro Gare du Nord, je suis tombée dans un monde fou qui courait dans tous les sens et quelques personnes m’ont aidée à m’y retrouver pour aller dans la bonne direction. En fait, elles m’ont aidée à mettre l’habit de noce.
  • Comme le dit C. Bobin dans L’homme qui marche : “Le premier venu est plus grand que nous”. Entendons cette phrase en en détachant chaque mot… “Voir l’autre dans le mouvement de cette venue”
  • À propos de noces, nous fêtons cette année 59 ans de mariage ; Notre amour ne s’est pas usé, il s’est fortifié, il créée l’unité et nous regardons dans la même direction, invités par le même Jésus.
  • Notre petite-fille de 10 ans vient d’être élue déléguée de sa classe avec pour programme : lutter contre toutes les discriminations.. Je reçois cela comme l’invitation à une noce d’un avenir que les jeunes veulent construire
  • Ne pas mettre l’habit c’est venir, mais sans voir envie de participer vraiment !
  • On pourrait aussi dire : le Roi c’est nous, celui qui ne veut pas mettre l’habit, c’est le Christ, celui rejeté par tout le monde car il est différent.
  • La noce, c’est peut-être ça: se faire confiance les uns-les-autres.
  • Se reconnaître invité, c’est vraiment important; cela demande de l’humilité, de la joie, de la préparation.
  • Quand on va à la noce, on se prépare… c’est cela mettre de la joie, de l’humanité là où en ce moment il y a beaucoup d’inhumanité

Chant : Les invités au festin U34 / X 767

(Mannick/Jo Akepsimas)

Venez maintenant tout est prêt, venez partager le banquet.
Heureux celui qui prendra son repas au Royaume avec moi.

1
Le premier a dit : « Je vais voir mon champ,
Je n’ai pas le temps de venir manger,
Auprès de ton maître il faut m’excuser,
Je n’ai pas le temps, je n’ai pas le temps ».
2
Le deuxième a dit : « Je viens d’acheter
Dix bœufs ce matin, c’est bien du souci,
Auprès de ton maître, il faut m’excuser,
j’ai trop de soucis, j’ai trop de soucis ».
3
Le troisième a dit : « Je me suis marié,
Je n’ai pas envie de partir d’ici,
Auprès de ton maître, il faut m’excuser,
Je n’ai pas envie, je n’ai pas envie ! »
4
Et le maître a dit à son serviteur :
« Va chercher dehors tous les estropiés,
Il reste des places autour de mon cœur,
Fais venir aussi tous les mal aimés ! »

Notre Père

Chant : Allez-vous en sur les places T 28

Odette Vercruysse / Studio SM

Allez-vous en sur les places et sur les parvis !
Allez-vous en sur les places y chercher mes amis,
Tous mes enfants de lumière qui vivent dans la nuit,
Tous les enfants de mon Père séparés de Lui,
Allez-vous en sur les places et soyez mes témoins chaque jour.

1
En quittant cette terre, je vous ai laissé
Un message de lumière, qu’en avez-vous donc fait ?
Quand je vois aujourd’hui mes enfants révoltés,
Aigris et douloureux d’avoir pleuré !

2
En quittant cette terre, je vous ai donné
La justice de mon Père, l’avez-vous partagée ?
Quand je vois, aujourd’hui, mes enfants qui ont peur
Sans amour, et sans foi et sans honneur.

3
En quittant cette terre, je vous avais dit :
Aimez-vous comme des frères, m’avez-vous obéi ?
Quand je vois aujourd’hui, mes enfants torturés,
Sans amis, sans espoir, abandonnés

Bénédiction et envoi

Notre partage de la Parole se termine,  bon dimanche et bonne semaine à tous.  
Que l’Esprit du Seigneur nous accompagne pour nous débarrasser de tout désir de jugement et de vengeance et ouvrir notre coeur à la paix et à la compassion pour toutes les détresses qui submergent tant d’êtres humains. 
Allons, partons, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.”

Vous êtes invités à la préparation de la célébration en Visio du 22 octobre qui aura lieu le lundi 16 octobre à 19h (lien sur l’agenda du site).

Mardi 17 octobre, à 20h zoom avec l’équipe pastorale pour échanger sur la mission.

Samedi 28 octobre de 18h à 20h, échanges sur l’actualité suivi d’une célébration eucharistique à Notre-Dame des Anges, puis d’un apéritif. Au 104 rue de Vaugirard, Paris 6e.

Laisser un commentaire (il apparaitra ici après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.