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Gaza, une épreuve de vérité pour notre foi

Les articles qui ne pourraient être considérés comme l’expression de la communauté sont publiés dans cette rubrique Tribune, ouverte aux expressions et prises de position individuelles.

Des membres du groupe Gaza proposent deux petits textes pour faire avancer la réflexion sur les effets de la tragédie palestinienne sur notre humanité et notre façon de vivre notre foi.

Les bombardements aveugles à Gaza renforcent le terrorisme

Pendant que sont affamés et menacés, à Gaza, Ziad et tous les jeunes autour de lui que nous avons connus, avec qui nous avons échangé régulièrement, comment pouvons-nous ne pas crier : arrêtez les massacres !

Comment ne pas penser à ceux qui meurent de faim, partout dans le monde, et particulièrement à ces enfants, ces femmes, ces hommes de Palestine, à ces mères qui pleurent leur enfant mort de faim dans leurs bras ! Les pays, riches d’une terre incontestée qui les nourrit, se tairont-ils jusqu’à la mort du dernier affamé ?

Nous le savons, une famine voulue par le gouvernement de Netanyahou, s’ajoute aux bombardements massifs pour détruire tout un peuple. Dénoncer cette destruction organisée, dénoncer le souhait de déplacer toute une population, est la seule chose que nous pouvons faire. L’Europe, la France vont-elles rester encore longtemps spectateurs muets de ces horreurs qui n’enlèveront rien aux horreurs du 7 octobre !

Ce qui ne se dit pas aujourd’hui sortira un jour du refoulement sous une forme pathologique, voire traumatique. Les psychanalystes le savent bien.

Photo De Mohammed Ibrahim Sur Unsplash
Photo Mohammed Ibrahim sur Unsplash

Il y va de notre intérêt à nous, les nantis.
Les enfants survivants auront été nourris de haine et de vengeance, ils feront de parfaits terroristes et le cycle infernal recommencera.

« Le destin de l’Europe en 2024 se jouera à Gaza » selon l’historien Jean-Pierre Filiu.
Pire encore, si on laisse les droits de l’homme être bafoués en Palestine, les grandes puissances y trouvant leur intérêt, le monde entier deviendra une jungle où régnera le droit du plus fort.

Nous chrétiens, que pouvons-nous faire ? Prier, bien sûr, et faire la paix en nous-mêmes.
Mais aussi crier : cessez le feu à Gaza, cessez les massacres !
Ou bien nous perdrons notre âme et nos descendants perdront toute liberté de vivre.

Geneviève PM

Dire la vérité aux puissants 

Photo De Tim Wildsmith Sur Unsplash
Photo Tim Wildsmith sur Unsplash

Je souhaite que nos Églises condamnent l’utilisation erronée de la Bible par les dirigeants israéliens pour justifier le massacre de Gaza et la colonisation de la Palestine. Ainsi, le premier ministre Netanyahou se réfugie derrière les récits les plus sanglants de l’Ancien Testament, interprétant abusivement les prophéties d’Isaïe, la force maléfique d’Amalek ou la violence des conquêtes de Josué.

Si nous ne sommes pas en mesure de faire cette analyse salutaire, demandons conseil à nos amis juifs, comme ceux de l’UJFP, qui savent discerner et interpréter les mensonges et les falsifications des extrémistes – juifs comme chrétiens – dont la folle idéologie cause tant de souffrances et menace la paix du monde.

Photo De Taras Chernus Sur Unsplash
Photo Taras Chernus sur Unsplash

Nous taire serait à la fois trahir le Christ et renoncer à notre humanité. L’Église dont la doctrine s’inspire de l’Ancien Testament, a le devoir, pour ne pas s’égarer, de mettre en garde contre l’orgueil démesuré de dirigeants qui instrumentalisent la religion. Elle doit adopter ce que nos frères protestants appellent un « status confessionis », c’est-à-dire une position ferme sur un thème essentiel, grâce auquel, en restant fidèle à l’Évangile, l’Église reste l’Église et sauve son honneur et sa mission. Des confessions protestantes l’ont fait en 1934 contre les lois antijuives en Allemagne, et dans les années 1980 contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Soyons l’Église qui ne craint pas de dire la vérité aux puissants. Afin que « Jésus le prince de la paix » selon l’expression du pape François, « ne soit plus rejeté par la logique perdante de la guerre. »

Laurent B

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  1. José MANDIANGU
    José MANDIANGU says:

    Bonjour, et merci a Geneviève PM et Laurent Baudoin de nous rappeler que le drame qui se vit en Terre Sainte interroge notre foi. Du village, ma mère me rappelait que l’heure n’est pas à la confrontation des pro Palestine et des pro Israel. L’heure est à la vie, à la paix, à la liberté. Comme chrétien, j’élève ma prière et m’engage pour que paix et liberté prennent vie en Terre Sainte aujourd’hui. José

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