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A-Dieu à Dominique Bourgouin

Nous avons dit “à-Dieu” à Dominique Bourgouin, lundi 29 janvier 2024, à Notre-Dame d’Espérance. Dominique avait préparé la route de cette célébration et le choix des textes nous en dit long sur son chemin de foi et son sens du service.

Chant : Laudato si’Paroles & Musique : Patrick Richard

Pour le souffle de Dieu qui planait sur les eaux, dès le commencement.
Pour l’astre du matin et pour ceux de la nuit, fixés au firmament.
Pour le feu la lumière et aussi pour le froid, pour l’eau et pour le vent, tout nous parle de Toi.

Laudato si’, Laudato si’,
Laudato si’, Laudato si

Pour les bêtes de l’eau de la terre ou du ciel, ce grouillement vivant.
Pour l’homme et pour la femme que tu fis s’élever, et pour tous leurs enfants.
Quand ils disent l’amour, quand ils tendent les bras, comme des frères et sœurs, ils nous parlent de Toi. 

Pour la maison bâtie par les humbles de cœur, qui abrite chacun.
Les artisans de paix d’une planète bleue, où tout homme est voisin.
Dans l’espoir de ce jour qui bientôt lèvera, où ici et ailleurs, on Te reconnaîtra. 

La Creation Monde Fresque Padoue 13
La création du monde – Fresque – Padoue

par Antoine Guggenheim

Les cierges sont allumés autour de Dominique et des lumignons sont déposés sur le cercueil par ses enfants et son épouse.

Bougie By D A V I D S O N L U N A On Unsplash 1
Photo Davidson Luna sur Unsplash

Merci d’être venus nombreux, ne soyez pas tristes, papa souhaite cette cérémonie joyeuse et remplie d’amour. La photo du livret a pu vous surprendre, nous avons voulu qu’elle témoigne de l’amour de papa pour la vie. Elle a été prise par une de ses petites filles, à Laval, où nous étions rassemblés en famille pour Noël, il y a deux ans.
On ne peut pas parler de papa, sans parler de sa foi, elle guidait sa vie tous les jours. Papa pensait tous ses actes au quotidien par rapport à sa foi, ses actes devait témoigner de celle-ci, une foi en l’Homme. En chaque Homme, papa, voyait l’image de Dieu : l’amour.
Papa avait une foi ancrée dans la vie quotidienne, elle était contemporaine, elle était inclusive et sociale et devait aussi être apostolique.
On ne peut pas parler de papa sans parler de maman, elle était le support indispensable de sa vie, c’est ensemble, de leur amour et de leur foi ,que sont nés six enfants.  C’est par leurs engagements communs que ce matérialisait leur foi.
Alors que les parents étaient chefs de groupe scout, un copain, chef scout lui aussi, m’avait témoigné de son admiration pour papa, et de la chance que j’avais d’avoir un papa comme cela. Jeune, ce n’était pas tout à fait mon avis, les convictions de papa, mais aussi de maman, leur détermination ne s’accordaient pas forcément avec l’insouciance de ma jeunesse. Ce n’est que plus tard, que j’ai pris conscience de cette chance et de la force de caractère que m’avaient donnée mes parents.
On ne peut pas parler de papa sans parler de Marie-France. À la suite du décès de maman, papa était totalement perdu. Foi, amour, vie, tendaient à disparaître.  Marie-France a permis à papa de reprendre des racines et de continuer à vivre.
Enfin, on ne peut pas parler de papa, papy, sans parler de ses enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants, qui sont là aujourd’hui pour le célébrer et lui envoyer un grand merci pour la vie donnée.  
Papa a foi en la vie : la vie éternelle. Il n’est pas dans la boîte. Il a déjà rejoint maman, mais aussi Anne, sa fille ainée et tous ceux qui l’ont précédé.
Ne soyez donc pas tristes. Papa est, j’en suis certain, heureux où il est dorénavant .

Guillaume, un de ses fils

En todo, amar y servir. (En toute chose, aimer et servir)

Bonjour à tous,
J’ai souhaité dire quelques mots, alors que je suis une femme de peu de mots… Mais vous voir tous ici aujourd’hui m’encourage à dire merci
Merci à Dominique, avec lequel nous avons vécu quatorze années de bonheur, une de ces belles surprises que la vie peut réserver, les surprises qui permettent de dépasser la tristesse. Je suis triste, mais finalement heureuse qu’on lui rende un hommage à sa hauteur.
Dominique était un homme qui fédérait, un homme plein de convictions, pudique au point de ne pas être toujours compris, mais tellement fort, tellement profond, tellement courageux. Ce courage, il nous l’a montré dans les moments les plus difficiles… prenons en tous de la graine car il a été héroïque ces derniers temps.
Il restera un phare pour nous tous, face aux difficultés du monde entier, sur lesquelles il aimait réfléchir et échanger. Un éclaireur de pensée, un engagé, un excellent compagnon, d’une bienveillance incomparable.
Il est de ceux qui nous laissent les forces qui les animaient : altruisme, courage, gentillesse, dévouement, écoute des autres, culture, attention aux personnes en difficulté, et j’en passe. Il est de ceux qui nous laissent une histoire, des souvenirs partagés, des tête-à-tête, des confidences, des échanges argumentés mais jamais musclés.
Merci à la famille Bourgouin, enfants et petits-enfants, pour leur accueil, leur gentillesse. Je vous ai découverts sur le tard, cela n’a pas toujours été facile, mais chacun m’a apporté ce qu’il est et je vous en suis reconnaissante, pour lui et pour moi. Vous étiez déjà nombreux mais vous avez eu la gentillesse de faire un peu de place à ma “troupe”.
Merci aux miens, les Lhermitte-Vignalou-Desportes, et notamment à Marc et Xavier, à Caroline, aux deux Caroline, mais aussi à Oscar, Victor, Louis, Hadrien et Marin, et je n’oublie ni Julie, ni Lucie de nous avoir entourés jusqu’à ces derniers temps, ces derniers jours.
Merci à tous ses amis si chers qui l’ont accompagné fidèlement, quand lui-même avant tant de mal à se relever. Merci de tous vos messages.
Merci à la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs, au Père Guggenheim, car ils ont été des compagnons spirituels essentiels pour Dominique et jusqu’à ce matin.
Merci d’être là et de repartir avec le meilleur de sa personne, avec le sourire.

Marie-France L. (son épouse)

En todo, amar y servir. (En toute chose, aimer et servir)

Dominique a participé activement, pendant de longues années, à la vie du Centre Pastoral Saint-Merry.  Il s’y sentait à l’aise, dans l’inventivité de cette église vivante : les célébrations du dimanche, toujours créatives, les eucharisties autour de la table, les nombreuses expressions artistiques, l’ouverture à l’étranger, tout cela rejoignait ses fortes convictions.
Il en fut aussi un bon gestionnaire, précieux : dans le Conseil paroissial des affaires économiques, trésorier de deux associations : Orgues et Musiques et Fabriciens,  puis, une fois Saint-Merry hors les murs, à l’association support, gérant les finances.

Si courageux face aux deuils, à la maladie ! Je le revois ici à Notre-Dame d’Espérance le dimanche soir, souvent au fond avec sa canne, souriant quoi qu’il arrive.

Surtout, il s’est impliqué largement pendant plusieurs années dans le fonctionnement, dans la coordination des permanents ; ce fut un moment de forte tension qu’il a tenté de pacifier…
Je me sens porte-parole de tous ceux qui ont alors travaillé au quotidien avec lui ; je les cite :

  • Il a mis une grande intelligence. Il savait écouter et comprendre les situations,  et faire avec les gens tels qu’ils sont.
  • Le plus ouvert d’esprit. Il disait souvent « c’est pas faux », par ces mots il ne fermait jamais la discussion,  pouvait interroger sa propre position.
  • Il savait nous dire avec douceur et fermeté ce qui nous permettait d’avancer avec justesse et intelligence.
  • Pas d’embrouille. Faire avancer les choses même s’il y a désaccord – soutenir pour faire mieux. De l’autorité tout en étant fraternel.
  • J : Il m’a beaucoup soutenu et encadré dès mon arrivée à Saint-Merry. Je salue son engagement à la cause de l’Eglise
  • Toujours courageux, il a tout fait pour pacifier, même en colère, tout en disant clairement ce qu’il pensait.
  • Doux, bienveillant, sincère, mais aussi toujours très joyeux, un homme de bonté.

Des mots forts reviennent : justesse, intelligence, fidélité, convictions, bienveillance, courage, générosité, très joyeux, un sage…
Une grande vie, digne d’être vécue… La communauté de Saint-Merry, et l’équipe pastorale en premier lieu te disent : merci Dominique !

Anne RB pour Saint-Merry Hors-les-Murs

En todo, amar y servir. (En toute chose, aimer et servir)

J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée. En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé. Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant. Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et l’amour ; mais la plus grande des trois,

Alléluia (Schütz)

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? Tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Dominique Bourgoin
Dominique

Quelques échos :
L’amour avec un petit “a” et celui avec un grand “A”… ils sont liés.
Nul Homme en lien avec Dieu ne peut s’affranchir de l’amour avec ses frères.
Dominique, en choisissant ce texte, en toute lucidité, en regardant sa mort proche, et par ses engagements, avait pris ce chemin de l’amour des frères. Une immense paix le faisait rayonner sur son lit.

Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce,
Fais paraître ton jour, que l’homme soit sauvé !

Mon fils / Ma fille, qui es sur la terre,
Fais que ta vie soit le meilleur reflet de mon nom.
Engage-toi pour mon Règne à chaque pas que tu fais,
dans chaque décision que tu prends,
dans chaque attitude et chaque geste.
Construis-le pour moi et avec moi.
C’est là ma volonté sur la terre comme au ciel.
Reçois le pain de chaque jour,
conscient(e) que c’est un privilège et un miracle.
Je te pardonne tes erreurs, tes chutes, tes abandons,
mais fais de même face à la fragilité de tes frères.
Lutte pour plus de justice et de paix et je serai à tes côtés.
N’aie pas peur : le mal n’aura pas le dernier mot.

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix
pour que vous la portiez autour du monde entier. /R

Soyez témoins d’amour, soyez signes d’amour
pour que vous le portiez autour du monde entier. /R

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♫ Partage (D145) (Odette Vercruysse)

Seigneur, quand je rencontre mon frère,
Que je croise son regard
Pour que mon jugement reste dans ta lumière
Oh ! Donne-moi tes yeux, Ô Jésus…

Seigneur quand je rencontre mon frère,
Et qu’il porte son chagrin
Pour que mon amitié console sa misère,
Oh ! Donne-moi tes mains, Ô Jésus…

Seigneur, quand je rencontre la haine
Qui me barre le chemin,
Pour que mon cœur humain soit plus fort que ma peine
Oh ! Donne-moi ton Cœur, Ô Jésus…

Seigneur, quand je suis seul sur la terre
Isolé parmi les miens
Pour que demeure en moi ta paisible lumière
Donne-moi ton Amour, Ô Jésus…

Chanson sur l’air de Dominique – nique, nique

Lacrimosa : extrait du requiem de Mozart

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Merci Dominique
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