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Le tour du monde de notre Commission Partage

La Commission partage-solidarité internationale poursuit son travail de colibri : petit tour du monde du Brésil à Gaza en passant par Madagascar.

Au Brésil, les tambours de la paix à Recife

La dernière information écrite sur nos activités, en novembre dernier (via le Flash et la Lettre N°29), concernait les jeunes des favelas de Recife. Le projet Les tambours de la Paix, lancé par l’association Pe No Chao et soutenu par la communauté, consiste à redonner à ces afro-brésiliens la fierté de leurs origines en leur apprenant à fabriquer leurs instruments de musique traditionnels, symboles de résistance.
Ce projet intervient dans un contexte d’abandon et d’exclusion de ces populations, entrainant une violence pouvant aller jusqu’au meurtre, avec la concentration du trafic de drogue. Pour 120 jeunes, c’est un espace d’apprentissage de leurs origines ethniques, en mettant en valeur l’importance de la culture afro-brésilienne et en renforçant leur capacité de lutte et de résistance contre le racisme et autres formes d’oppression.
Depuis octobre, nous n’avons pas encore eu de retours de l’animateur Jocimar, rencontré lors des représentations théâtrales à Bruxelles, dans un contact très chaleureux grâce à un interprète improvisé, lui-même ne parlant pas français. Notre correspondant en France, Martin Lalaubie, est très proche de Jocimar et des jeunes, il va régulièrement à Recife.
Vous le savez, les liens avec les personnes sur le terrain sont plus importants pour nous que l’argent alloué.

En Colombie, un projet d’agriculture urbaine à Bogota

Notre autre projet en Amérique du Sud est celui pour la Colombie. Depuis septembre 2023 nous soutenons le projet de l’association Primavera, proposé par Fabio Villalbar, un ami colombien de Claire, vivant en France, mais très souvent sur place à Bogota.
L’association Primavera est franco-colombienne, elle opère en France et en Colombie. À Paris elle propose des cours de langue pour adultes, avec échanges culturels, accessibles à tous en raison de leur faible coût. Les professeurs étant bénévoles, ces cours permettent de financer un programme de solidarité internationale dans une banlieue de Bogota encore semi-rurale, sorte d’ancien bidonville formé par des gens venus de la campagne. L’association met en jeu la veine paysanne de cette population pour mener un projet d’agriculture urbaine dont 1.800 personnes seront bénéficiaires.

La Commission Partage est sollicitée pour participer au financement d’une pépinière sur la terrasse du siège de l’association. Celui-ci est situé dans le quartier où se déroulent des expérimentations afin de trouver les plantes les mieux adaptées, à cultiver sur les petites surfaces dont disposent les familles. C’est une démarche d’autonomie alimentaire.
Les actions de l’association colombienne ont démarré en 2004, apportant un soutien global à 5 enfants en risque de décrochage scolaire. Grâce au bon accueil des institutions d’éducation et à l’organisation d’un projet global et solide, 150 enfants, jeunes et adultes en bénéficient actuellement.
Outre l’accompagnement scolaire et psychosocial des enfants en difficultés, des projets de formation culturelle, de promotion des droits des femmes, sont entrepris.
Pour favoriser l’intégration, on cherche à sensibiliser les jeunes sur divers aspects de la vie en société, en dispensant des cours d’éducation civique.
En 2024, Primavera fêtera ses 20 ans. Un événement est programmé en France avec la participation des adhérents et sympathisants.

Au Tchad, l’émancipation des filles par la scolarisation et de nouveaux projets

Au mois de juin, nous avons communiqué des informations concernant la venue à Paris du Père Prudent, un ami de Nicolas Guérin, rendue possible par les démarches administratives d’Isabelle (il a même obtenu un visa français pour trois ans, donc il pourra revenir l’an prochain). Nous avons aussi proposé à la communauté une rencontre par visio avec lui, à laquelle quelques personnes ont participé. Nous avons fait paraître dans le Flash des photos des inondations catastrophiques entrainant beaucoup de maladies et de morts, y compris celle d’un ami de vingt ans très proche de Prudent. Auparavant nous avions publié un article avec des photos plus gaies montrant les filles à l’école avec leurs jolies robes.
Nous avons organisé plusieurs rencontres avec Prudent, un repas très sympathique avec lui, Nicolas Guérin, des membres de la commission partage et José qui s’était joint à nous. Il nous a apporté des lettres très émouvantes de six jeunes filles demandant de l’aide pour faire des petits commerces d’alimentations pendant leurs vacances scolaires. Nous avons pu donner cet argent à Prudent de la main à la main, grâce à la générosité de la communauté lors d’une quête à une célébration. Les filles ont pu gagner l’argent nécessaire pour financer des cours de rattrapage, pour deux d’entre elles ; cinq autres ont pu payer leurs frais de rentrée scolaire, fournitures, uniformes, etc. Donc encore un grand merci à la communauté.
Par ailleurs, l’aide à la scolarité des filles que nous avons soutenue pendant trois ans prend fin puisque le soutien d’un projet ne peut durer plus longtemps selon la règle établie. Mais certaines vont continuer leurs études car les parents, voyant leur réussite, sont fiers et motivés pour leur permettre de poursuivre.

D’autre part Prudent nous a proposé deux autres projets que nous soutenons depuis 2023 et deux années ensuite. Ce jeune prêtre, formé par Nicolas Guérin, nous semble très investi et il ne veut rien demander à l’évêché à qui il ne fait pas confiance…
> Premier projet : soutenir les femmes rurales défavorisées pour la scolarisation de leurs enfants.
Le moyen est le lancement d’une activité génératrice de revenus dans le développement rural, gérée par les femmes elles-mêmes.
> Deuxième projet : l’adduction d’eau potable à l’école communautaire catholique de Mailao,
en construisant un forage sur le terrain de l’école. Il s’agit d’améliorer les conditions de vie des élèves en luttant contre les maladies liées à l’eau ; fournir de l’eau saine à l’ensemble de la population car tout le monde viendra se servir.
Nous avons régulièrement des rencontres avec le père Prudent qui, n’ayant pas internet dans son village, communique au téléphone avec Nicolas tandis que nous sommes en visio, ce qui permet de parler avec lui à plusieurs.

Au Congo, les Rêves du Sud

Une information sur l’AG de l’association Rêves du Sud-France vient d’être communiquée sur le Flash. Cette association a été créée en 2022 avec plusieurs membres de la communauté pour soutenir des projets de développement locaux au Congo en lien avec Rêves du Sud, l’association congolaise dont José Mandiagu est le président d’honneur.
La commission Partage-Solidarité Internationale soutient en partie cette association pour un montant modeste, à peu près égal à celui alloué à d’autres actions évoquées précédemment.

Deux projets principaux pour lesquels la Commission Partage s’implique :

  • Un programme d’insertion professionnelle par la couture de jeunes femmes avec enfant et familles monoparentales dans la région de Kisantu.
    Sur 429 candidates à la formation, 32 ont été sélectionnées. À l’issue de la formation les 18 femmes qui semblaient les plus dynamiques ont bénéficié d’une machine à coudre. L’une d’entre elle a pu ouvrir un petit atelier et former huit personnes dont deux garçons. On a estimé que certaines familles avaient les moyens d’acheter une machine. Ces femmes sont chacune dans un village différent et ne manqueront pas de travail ; d’autant qu’elles auront à confectionner les uniformes obligatoires à l’école.
    Un suivi-évaluation est prévu sur une année, ce qui nécessite une moto et deux vélos pour que les animateurs puissent visiter les sites de couture dans les différents villages.
    Ces jeunes femmes travaillent, gagnent leur vie et fournissent des produits appréciés, ce qui leur redonne un statut et une considération dans leur village.
  • Deuxième projet : une aide à la scolarisation des enfants, avec une prise en charge d’une partie des frais de scolarisation pour les familles les plus modestes. L’école est gratuite pour le primaire seulement, mais il faut payer les fournitures et ensuite, après le primaire, les enseignants.
    Beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école et peuvent tomber dans la délinquance.
    La somme nécessaire dépasse largement ce que nous pouvons verser, d’où l’idée d’une quête lors d’une célébration (le 10 mars 2024) préparée par la Commission Partage.
    Suggestion de réaliser de petites vidéos décrivant l’activité des personnes pour faire connaître les réalisations de l’association.

Dans ces pays d’Afrique où les gens vivent dans un contexte
de guerre et de dictature, il est d’autant plus important
que les enfants et les jeunes puissent être scolarisés et éduqués,
intellectuellement et humainement.

À Madagascar, l’exploitation de vanilles et de canneliers

Pendant trois ans la Commission Partage a soutenu modestement l’action d’Alain Prat à Madagascar. Actuellement, depuis le legs Corpet, ce n’est plus le cas ; mais Alain nous parle régulièrement des difficultés rencontrées. Il a publié un journal relatant toutes les activités de l’exploitation.

À Gaza, la solidarité avec Ziad et les jeunes malgré le désastre

Hélas la situation ne s’améliore pas, bien au contraire. Un élément nous semble important : la décision historique de la Cour de Justice Internationale, déclarant le risque imminent de génocide. Laurent est en contact téléphonique avec Ziad, d’un courage toujours admirable. Il nous a fait part tout récemment d’un projet d’activités pour des jeunes, malgré l’enfer lié à l’occupation militaire et à la famine organisée.

Pour conclure

Dans toutes ces actions menées par la Commission partage-solidarité internationale, au nom de la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs, ce qui nous importe, au-delà des modestes dons, ce sont les liens que nous entretenons avec les personnes et les communautés soutenues, nous ouvrant ainsi à leur vie et à leur culture différente de la nôtre.
Ce que nous apportons est une goutte d’eau, comparée aux besoins de ces pays, la plupart en guerre et en situation de pauvreté extrême.
« Savoir regarder dans le vaste monde et, tel le colibri, y apporter notre petite goutte de fraternité » : c’est la devise qui nous guide.

Geneviève P.-M. et Isabelle M., animatrices de la Commission

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