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Dimanche 28 avril 2024. « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit »

Qui porte du fruit ? et lesquels ? Ce sont toujours les autres qui nous révèlent les fruits que nous portons, mais il s’agit ici de se laisser tailler, émonder, aimer par le Père, de demeurer sur le cep, en Christ et de le laisser demeurer en nous.

Lully – Entrée pour la maison de France

Quelle chance nous avons de pouvoir nous retrouver chaque dimanche en dépit des kilomètres qui nous séparent, de la maladie qui nous éloigne les uns des autres ou tout simplement de circonstances plus heureuses (fêtes vacances) qui nous dispersent aux confins de l’Hexagone, voire au-delà…
Oui, c’est une chance de vivre au XXIe siècle, avec cette technologie qui nous relie les uns aux autres et nous permet, ce dimanche encore, de célébrer ensemble.

Bienvenue à tous !

Photo De Jodie Morgan Sur Unsplash

Et si nous sommes là ce matin, c’est aussi parce que depuis 2000 ans, des femmes et des hommes nous ont transmis un héritage : celui dont il est question dans les Actes que nous ne lirons pas ce matin : « L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; [nous dit Luc] elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait ».

Je ne ferai pas le pari que l’Église est en paix et au vu de nos assemblées clairsemées, qu’elle se multiplie mais aujourd’hui, il s’agit de porter du fruit. Et si possible, beaucoup.
Ceci,
au nom du Père « qui demeure en nous et en qui nous demeurons »
du Fils « en qui nous mettons notre foi »
et de l’Esprit
Amen

Bénédicte I.-R.

Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.

Au cours de la préparation, nous nous sommes interrogés sur la fin de la première lettre de Jean :
« Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui ».
C’est une phrase pleine de confiance, de nouveau un pacte entre Dieu et les hommes, comme au temps d’Abraham et de Moïse.
Nous ne sommes pas seuls, un lien fort est en permanence actif. C’est un réconfort immense de savoir que dans l’accomplissement de notre vie, dans nos projets de toutes sortes, dans notre action au quotidien, Dieu est près de nous, il nous accompagne, même si nous ne connaissons pas nous-mêmes l’impact de nos actes.
Jésus, dans l’Évangile qui va suivre, ira encore plus loin dans son soutien :
« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-ci porte beaucoup de fruit ».

Bernard et Danièle R.

Vezelay Narthex Coll Privee B. Capit
Vézelay, basilique Ste Marie-Madeleine, Christ du Narthex – Coll privée B. Capit

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Moritz Knoringer 3pyjqdnjfn8 Unsplash
Photo Moritz Knoringer sur Unsplash

Ce texte d’évangile pose de multiples questions:

  • quel fruit portons-nous ?
  • comment porter du fruit ?
  • qu’est-ce qui nous empêche de porter du fruit ?
  • les incroyants sont-ils condamnés à sécher et à brûler ? Pourtant certains portent du fruit !

J’ai moi-même une treille sur ma maison. Il y a plusieurs tailles de la vigne; le but est de laisser l’air et la lumière pénétrer dans le feuillage pour éviter les maladies ; le soleil est son meilleur remède. La taille dont Jésus parle est sans doute la taille “en vert”, après la floraison, fin juin, qui a pour but de limiter le nombre de grappes à venir pour qu’elles grossissent et d’aérer la ramure.

Beaucoup de choses peuvent empêcher la vigne de porter du fruit (le gel, la pluie sur les fleurs, les oiseaux, les insectes, les maladies…) : je m’en remets au Seigneur. Et il y a l’émerveillement devant une belle vendange généreuse au regard du peu de travail fourni, vendange à partager avec la famille, les voisins, les amis… et aussi les oiseaux !

Le fruit que l’on porte, on ne le connaît pas, sauf par les autres. Ainsi cette amie du Cercle de Silence qui nous a invité aux obsèques laïques de son mari célébrées dans l’intimité : « nous sommes athées, dit-elle, mais je suis très heureuse que vous soyez là comme chrétiens. »

Si nous sommes les sarments, chacun de nous est sans doute plusieurs sarments, certains qui portent du fruit, d’autre non. Sinon, on tombe dans une dualité terrible, les bons et les mauvais, incompatible avec le Dieu d’amour auquel je crois.

Finalement, c’est le Père qui taille ; nous n’avons qu’à nous nourrir de la sève, de la vie de Jésus et de porter du fruit. Faisons-lui confiance 

Bruno C.

J-J Juven Chant du MEJ

1 ‐ Tu crois que l’amour n’a pas de frontière
Tu crois que donner ouvre un avenir
Tu crois qu’un sourire peut plus qu’une guerre
Tu crois en Dieu qui croit en l’homme
Tu crois en Dieu qui croit en toi.

2 ‐ Tu crois en un Dieu aimant comme un père
Tu crois qu’en ses mains tout est création
Tu crois qu’il t’attend pour bâtir la terre
Tu crois en Dieu qui croit en l’homme
Tu crois en Dieu qui croit en toi.

Alors viens écrire tes actes d’apôtre
Ouvrir une page à son Esprit
Alors viens écrire tes actes d’apôtre
Une page avec Lui.


3 ‐ Tu crois qu’en Jésus Dieu s’est fait tout proche
Tu crois que sa vie a vaincu la mort
Tu crois qu’aujourd’hui encore il s’approche
Tu crois en Dieu qui croit en l’homme
Tu crois en Dieu qui croit en toi.

4 ‐ Tu crois que chacun est pierre d’Église
Tu crois que l’Esprit nous met en chemin
Tu crois en la vie que Dieu a promise
Tu crois en Dieu qui croit en l’homme
Tu crois en Dieu qui croit en toi.

« Tu es béni, Dieu de l’univers, Toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes,  nous Te le présentons : il deviendra le Pain de la Vie.
Béni soit Dieu, maintenant et toujours.
Tu es béni, Dieu de l’univers, Toi qui nous donnes ce vin, fruit de la vigne et du travail des hommes ;

Béni soit Dieu, maintenant et toujours.

Ces propos nous les connaissons pour ainsi dire par cœur.

À la lumière des textes d’aujourd’hui, des résonances qui nous ont été proposées ce matin , nous vous invitons à échanger sur la question suivante :

Quels sont donc les fruits de la vigne que nous sommes invités à présenter sur la table du partage ?

Shane Ivers – The medieval banquet

  • « Je ne sais pas quels sont les fruits de la vigne. Quand j’étais jardinière, je voyais que si on n’enlève pas la ramure, si on n’éclaircit pas, certains fruits n’arrivent pas à maturation. Mais en même temps, il n’y a pas que les belles grappes qui comptent, il y a des fruits qui poussent de travers, qu’on nous vend moins cher dans les supermarchés, et il y a des fruits qui sont mûrs beaucoup plus tard, et c’est une belle surprise ! »
  • « Je pense à l’ ACAT qui fête ses 50 ans de combats contre la torture, les exécutions capitales, les disparitions, les génocides et qui soutient le droit d’asile. »
  • « Je suis un petit grain parmi d’autres et tous ces grains forment une grappe. »
  • « Nous étions rassemblés autour d’un petit bébé et de sa maman ; le papa est mort dans un accident peu de temps avant ; nous étions saisis par l’émotion de ce drame, mais aussi par l’émotion de l’amitié, de l’amour, de ce petit bébé qui vit avec nous. »
  • « Nous pensons à nos petits-enfants qui viennent nous aider maintenant que nous perdons notre autonomie ; et il y a les arrières petits-enfants qui naissent ; merci Seigneur pour les fruits que tu nous donnes. »
  • « Les fruits, c’est aussi le travail bien fait, le travail professionnel fait avec bonne volonté, avec expertise, et dont les travailleurs n’ont pas toujours conscience ; ils s’échinent pour que le travail bien fait soit utile à tous, à toute la société, ça me touche toujours beaucoup. »
  • « Je pense à l’importance des petits gestes de chaque jour, qui donnent un visage humain à notre monde. Cela me fait penser aux paroles de ce chant que nous avons chanté : “Tu crois qu’un sourire peut plus qu’une guerre. Tu crois en Dieu qui croit en l’homme. Tu crois en Dieu qui croit en toi” »
  • « Le fruit, c’est le sourire et l’amabilité des aides-soignantes, ce n’est pas un sourire surfait. »
  • « Je repense à la phrase de Soljenitsyne : “Peu à peu, j’ai découvert que la ligne de partage entre le bien et le mal ne sépare ni les États ni les classes ni les partis, mais qu’elle traverse le cœur de chaque homme et de toute l’humanité“. Cela nous met en garde contre la tentation de désigner qui est porteur de bons fruits et qui ne l’est pas ; on a parfois trop vite le désir d’émonder ce qui est jugé ne pas porter du bon fruit. »
  • « Je pense à des handicapés psychiques qui travaillent en ESAT avec des petits contrats. Ce sont des gens qu’on met très souvent de côté, mais ils travaillent dur ; ils venaient travailler dans les vignes, ils avaient une place, étaient accompagnés et ils aimaient leur travail. »
  • « Le temps est une question importante. Parfois, on a besoin de beaucoup de temps pour mûrir. Et ce temps est parfois un temps difficile pour la personne, pour ses proches, ses parents. »
  • « Moi je pense à des intermittents du spectacle qui se sont consacrés par vocation et passion à la toute petite enfance, dans des quartiers difficiles ; ils ont reçu des retours très positifs des enfants et des parents. »
  • « Le sarment n’est pas celui qui mange les fruits ; seuls, les autres peuvent témoigner des fruits : l’autre témoigne des fruits que je porte et dont je ne suis pas forcément conscient. Celui qui témoigne des fruits de l’autre porte également du fruit. Et puis, il y a l’effort de rester accroché à la vigne, c’est un travail de tous les jours : qu’Il demeure en moi et moi en Lui : ça c’est un fruit de tous les jours. »
  • « Nous avons organisé hier un cercle de silence pour les souffrances des étrangers : une vingtaine de personnes ont répondu à l’appel. »
  • « J’ai participé hier à un cercle de silence pour un cessez le feu à Gaza : des passants ont fait un temps de silence avec nous, un moment. »
Venez A Ma Vigne
émonder, tailler pour porter du fruit

1 / Je vous ai choisis, je vous ai établis
Pour que vous alliez et viviez de ma vie.
Demeurez en moi, vous porterez du fruit ;
Je fais de vous mes frères et mes amis.

2/ Consolez mon peuple ; je suis son berger.
Donnez-lui la joie dont je vous ai comblés.
Ayez pour vos frères la tendresse du Père,
Demeurez près de moi, alors vous vivrez !

Photo De Ernest Porzi Sur Unsplash
Photo de Ernest Porzi sur Unsplash

Porter du fruit, porter quels fruits ?
Nous ne sommes pas seuls. La vigne, Jésus, nous en fournit la sève.
Le vigneron, c’est-à-dire, le Père, prend soin des sarments et les clarifie. Il serait présomptueux et insensé de nous attribuer tous les mérites du fruit porté, mais :

” Dieu est plus grand que notre coeur.”

Au fil de nos déroutes, au plus profond de nos échecs, il ne nous laisse pas seuls.
C’est pour cela qu’avec humilité et avec confiance, nous pouvons dire « Notre Père… »

Quelles intentions de prière souhaitez-vous que la communauté porte ?
♬ Refrain :
Seigneur fais de nous des ouvriers de paix
Seigneur fais de nous des bâtisseurs d’amour

  • « Pour que, dans leur malheur, les personnes qui souffrent portent du fruit. »
  • « Prions pour celles et ceux dont les fruits ne vont pas au bout, les déshérités, les non reconnus. »
  • « Avec la révolution des œillets, un vieux monde laissait place à un monde nouveau ; et les chrétiens n’étaient pas absents du mouvement ; ceux qui avaient à l’époque la vingtaine se souviennent ; pensons à eux, à ceux qui se souviennent d’une libération, dont la Bible porte tellement de témoignages, une libération de peuples ; je rends grâce pour ces mouvements. »
  • « Pour que tous les hommes combattent leurs aigreurs, leurs rancœurs, dans les familles, dans les communautés et bien sûr au niveau des pays tout entiers et qui empêchent les hommes d’avancer en paix. »
  • « Je prie pour les personnes qui pensent que leur vie est inféconde, comme s’il fallait faire telle ou telle chose pour être reconnu. »
  • « Pensons à tous les jeunes qui sont confrontés à des choix professionnels, qui cherchent le sens de leur vie, le sens de leur contribution possible au monde que nous construisons, et qu’ils construisent. »
  • « Portons dans nos prières ma famille qui, au pays, a porté en terre, hier à 15h, une tante de 72 ans, et portera en terre tout à l’heure à 13h un cousin de 67 ans ! »
  • « Prions pour les femmes qui avortent. C’est un grave problème que celui de l’avortement. »
  • « J’ai rencontré cette semaine des Hutus et des Tutsis. Prions pour cette réconciliation, qui est difficile et problématique, pour que les Tutsis n’aient plus peur ; ils ont encore peur… »
  • « Pour la Palestine, à qui on ne peut pas ne pas penser. »
  • « Je veux rendre grâce pour les rencontres de la parole sur zoom, qui, malgré les aléas de la technique parfois, permettent à des personnes très éloignées de se retrouver. »
  • « Je pense à une religieuse bénédictine traditionaliste qui a récemment gagné un procès pour abus de pouvoir notamment contre le père abbé de l’abbaye bénédictine de Saint Wandrille. Je pense à toutes celles, tous ceux qui vivent des situations d’abus de pouvoir et qui ont le courage de se battre, de porter ça en pleine lumière. Malgré ce qu’en dit le Vatican, c’est une victoire pour l’Église quand ces abus de pouvoir sont dénoncés. »

Quels sont les fruits de la vigne que nous sommes invités à présenter sur la table du partage et qui vont nous accompagner cette semaine ?

  • les actions de l’ACAT contre la torture,
  • la certitude qu’il n’y a pas que les beaux fruits qui comptent, car tous les fruits ne mûrissent pas au même moment,
  • le fait de ne pas être tout seul à former une grappe,
  • la joie et l’émotion autour d’un bébé avec amitié et amour, malgré le drame,
  • les fruits de la famille,
  • l’importance du travail bien fait qui sert la communauté,
  • la grandeur de tous les petits gestes de chaque jour,
  • les fruits des sourires des aides-soignantes,
  • Le partage entre le bien et le mal qui passe à l’intérieur de chacun d’entre nous,
  • la place qu’on laisse aux handicapés,
  • la patience des parents car il faut du temps pour porter du fruit.
  • la reconnaissance du travail des intermittents du spectacle sur la petite enfance
  • tous ceux qui peuvent témoigner si je porte du fruit et moi qui peux témoigner des fruits des autres et l’effort pour rester accrocher à la vigne

Bon dimanche, bonne semaine sur ce chemin de partage.
N’oubliez pas la préparation lundi 29 avril à 19h par zoom (lien sur le site dans l’agenda)

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