Les tempêtes sur notre pays, le monde ou l’Église sont néfastes à notre moral. « Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles ». Mais sur quoi, sur qui s’ajuster ?
Sur le désir de comprendre ce qui se passe. Dans un récent sondage (La Croix, 14 janvier), 51 % des sondés disent ressentir de la fatigue par rapport à l’actualité. 41 % d’entre eux expliquent ce ressenti par un sentiment d’impuissance.
La brutalité de certains phénomènes météorologiques, ou d’évènements sociaux politiques incitent à l’humilité, mais la modestie ne signifie pas la démission.
Ajuster nos voiles suppose un effort pour tenter de comprendre la part de la responsabilité humaine dans l’aggravation des dérèglements climatiques. Des « influenceurs » nient la part de l’action des humains. Ils nous trompent en nous déresponsabilisant. Il est réaliste de tenter d’ajuster les voiles sur la compréhension de notre part de responsabilité. Des associations peuvent nous aider dans cet effort.
Pour stimuler nos choix, faisons référence à la dynamique des droits de l’homme. Interrogeons-nous : tel choix respecte-t-il la dignité de l’autre ? Ainsi, la liberté d’expression ne permet pas de déshumaniser certains en raison de leur « étrangeté ».
Ajustons nos voiles au désir de paix. Le politologue Bertrand Badie (L’art de la paix, Flammarion 2024), suggère de ne pas considérer les relations familiales, citoyennes ou ecclésiales comme un perpétuel défi pour éviter la guerre, mais comme une occasion positive de mettre des visages ou des noms, sur les bâtisseurs de paix.
Le message d’un certain Jésus de Nazareth peut nous aider pour ajuster nos voiles sur l’accueil d’un amour qui nous est donné et sur la rencontre fraternelle qui peut en découler.
Ajustées à cette Bonne Nouvelle, nos voiles traverseront les crachins du monde.
Merci beaucoup pour votre article qui est si juste sur notre dur sentiment d’impuissance au milieu de notre époque. Il nous invite à nous ajuster sans renoncer là où nous sommes avec beaucoup de ténacité.