En ce troisième dimanche de Pâques, nous lisons le dernier chapitre de l’Évangile de Jean. Il nous invite à apporter notre contribution, enrichie par Jésus d’une pêche fructueuse, ce que nous n’aurions pas pu accomplir seuls.
Entrée en prière
HAENDEL – Judas Macchabée – Alleluia
Accueil
Bonjour à vous tous amis connectés, habitués ou nouveaux venus que nous espérons chaque dimanche.
Un jour de cette semaine, je traverse un carrefour en chantier. Je me retrouve avec un bloc de goudron et gravier sous une roue, les autres pleines de bitume. Arrêt dans un magasin de bricolage, pour une brosse, une raclette et du white spirite. Soaad, l’amie qui m’accompagne, commence à nettoyer mes roues et là un passant noir, élégamment vêtu, s’arrête prend la raclette des mains de Soaad et prend le relais. Il va passer une demi-heure à rendre mon fauteuil roulant quasi impeccable. Quand je le remercie, il trouve normal ce qu’il a fait. Je suis une femme, une mère, une grand mère, une tante, je mérite d’être protégée. Il est sénégalais. J’ai le sentiment qu’il m’a été envoyé. Il repart sans vouloir prendre un café ni quoi que ce soit.
C’est peut être anecdotique pour vous. Pour moi, c’est un véritable sauvetage.
Et nous, qu’apportons-nous de notre vie, de notre foi ? Au nom du Père, du fils et de l’Esprit.
Claire
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Jean (21, 1-11)
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! ». Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.

Invitation à déposer ce avec quoi on arrive
Nous voici rassemblés à l’écoute de la Parole de Dieu mais aussi de la nôtre, celle des hommes Chacun est venu avec en tête ou dans le cœur des anecdotes, des événements qui l’auront marqué cette semaine, des visages heureux ou soucieux… des questionnements peut être. Jésus leur dit « apportez donc de ces poissons ». Ce matin, comme en réponse à sa demande, partageons ce qui nous habite
Bénédicte
Quelques interventions
- deux signes en cette semaine : Cécile qui a bénéficié d’une semaine de vacances grâce aux Petits Frères des Pauvres et un ami qui bien entouré, s’est battu avec succès pour sa guérison
- au sortir du baptême de notre petite fille Joséphine cloches et grêle se sont unies pour nous laisser un encore plus beau souvenir
- un jeune homme s’est proposé gracieusement pour nous aider lors de notre dépose de gros branchages à la déchetterie
- un bel échange lors de mon marché samedi matin avec une dame de 92 ans
- ma voisine de 94 ans que j’aide et avec qui j’entretiens une douce et belle relation qui, je l’espère, l’aide au quotidien
- ma petite fille Joséphine qui nous a épatés cette semaine sur une vidéo réalisée durant ses études de médecine. Elle sera sans doute chirurgienne
- après une semaine d’inquiétude, nous avons trouvé un nouveau lieu pour accueillir Marie à Arles. J’y vois une intercession venue d’ailleurs et je rends grâce
- une agréable soirée au Troisième Café, à rire en regardant la grêle tomber, à manger et partager
- la disparition de ma sœur Marie-Odile permet à la famille et aux amis de renouer avec l’essentiel
- le chant du merle entendu cette semaine m’a fait penser à Marie et aussi aux gazaouis. J’espère que comme moi, tous l’entendent comme un message de printemps et d’espoir
- en lisant le psaume de ce jour je me suis dit que finalement c’était peut-être là la réalité : on peut tout transformer
- etc.
Seigneur nous nous réjouissons avec ceux qui nous ont partagé de bonnes nouvelles, nous entendons ceux qui vivent des moments difficiles. Du fond des âges, retentit le chant de louange du psalmiste. Donne-nous Seigneur, d’avoir nous aussi cette même confiance lorsque nous descendons à la fosse, et de rendre grâce quand nous avons le cœur en fête.
Bénédicte
Psaume 29

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.
Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !
♬ Refrain : Que mon cœur ne se taise pas
Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce ! :
Résonance
Auriez-vous quelque chose à manger ?
Un scénario en 5 actes :
- Comment cet inconnu sur le rivage ose-t-il formuler une telle demande alors qu’il voit revenir à terre la barque vide des pêcheurs ?
- L’inconnu leur propose de jeter les filets à droite de la barque. Les pêcheurs le font : obéissance spontanée ? Et puis pourquoi pas ? Après cette nuit épuisante et infructueuse, on ne perd rien à essayer !
- Et voilà que les filets se remplissent ; ils peuvent répondre à l’invitation de l’inconnu et apporter une partie de leurs poissons pêchés pour répondre à sa demande.
- Mais autre sujet d’étonnement, l’inconnu lui aussi apporte sa part : il a préparé sur le rivage un feu, des poissons sur la braise, et le pain. Cette fois, c’est l’inconnu qui invite.
- Les pêcheurs se rejoignent pour le partage du dîner et reconnaissent alors dans cet inconnu, Jésus, dans l’intimité de chacun d’entre eux.
Nous sommes de même, invités à apporter notre contribution, que Jésus a enrichie en suscitant une pêche qui sera fructueuse au-delà de nos espérances et que nous n’aurions pu accomplir seuls. Cette pêche fructueuse, c’est aussi parce qu’ils ont adhéré à sa proposition ; ils auraient pu refuser devant l’évidence d’une pêche qui ne pouvait qu’être à nouveau infructueuse.
Cette pêche qui leur est donnée devient la contribution qu’ils apportent pour le dîner ; elle devient notre contribution, celle que nous avons apportée en début de célébration, où nous avons reconnu la présence de Jésus. Nos contributions et celle de Jésus, constituent le partage eucharistique.
André
♫ Chant : Tes mots sont familiers
ALLÉLUIA, ALLÉLUIA,
ALLÉLUIA, ALLÉLUIA !

Musée de l’Œuvre de la Cathédrale
Sur le lac, ils sont partis
Habités de tristesse
Comment croire à ce qu’on dit
“Tu es vivant”
Tes mots sont familiers
Étrange est ton visage
Tu vas vers tes amis
Et leurs filets sont pleins
Sur le chemin nous marchons
Dans la nuit et le doute
Comment croire à ce qu’on dit
“Tu es vivant”
Tes mots sont familiers
Étrange est ton visage
Tu partages le Pain
Et tu donnes Ta vie.
📖 Livre des Actes (5, 27b-32. 40b-41)
En ces jours-là, les Apôtres comparaissaient devant le Conseil suprême. Le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! » En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »Après avoir fait fouetter les Apôtres, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.
♬ Méditation en musique
Vassilena SERAFIMOVA – Cinq miniatures pour percussion
Résonances
Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes…
J’entends une invitation à se laisser rejoindre par Dieu grâce à l’écoute et une forme de dialogue intérieur, que nous l’appelions méditation ou prière.
Pour moi, se mettre à l’écoute de Dieu c’est permettre à mon esprit, à ma conscience de s’ouvrir à Jésus et à sa parole. Par delà ce qui est daté, lié à son temps et à sa culture, par-delà ce qui nous a été transmis de lui au fil des siècles, c’est rejoindre ce que ses mots et sa vie essayent de me faire entendre aujourd’hui face à telle ou telle situation concrète. Et cette écoute, cette place essentielle faite à Dieu, à celui que Jésus appelle Père, il s’agit de la vivre sans me réfugier dans des certitudes théologiques ou ecclésiales, sans m’aligner forcément sur ce que disent les hommes, les autorités, les sachants autour de moi. Être à l’écoute, c’est tenter de me faire toujours neuf et en recherche de sens pour mon aujourd’hui en ruminant et redécouvrant ce que j’ai peut-être déjà lu et entendu cent fois.
Bref, essayer de vivre comme un dialogue intime pour faire se rencontrer l’esprit de Jésus et moi-même. Écouter ce que cet innommable, que je crois présent au cœur de chacun, fera surgir des manifestations quotidiennes de vie, de refus, d’inventions, d’interpellations…
Je ne puis m’empêcher de penser au buisson ardent : un souffle, un feu qui brûle le monde, le fait vivre, le féconde sans cesse grâce à nous tous, même en ces temps difficiles.

Jean-Luc
Au-delà du contexte dans lequel cette phrase a été prononcée à la suite de la Résurrection de Jésus et de son affirmation, elle continue cependant de résonner pour chacune et chacun de nous.
Parce qu’elle interroge des notions à la fois difficiles et inévitables (la loi, l’obéissance) et qu’elle questionne le dessein de Dieu pour nous.
Dans le monde juif, comme dans la culture du christianisme européen, il y eut longtemps comme une confusion entre la loi de Dieu et celle des hommes, la première réglant généralement les orientations de la seconde pour le meilleur et pour le pire.
La situation dans nos sociétés sécularisées est évidemment différente. Face aux prises de décisions sociétales contemporaines (du mariage pour tous à la question de la fin de vie), face aux demandes de changement ecclésiologique (le célibat des prêtres ou la place des femmes dans l’Église catholique) comment se référer à la « loi de Dieu » sans tomber dans son instrumentalisation ou dans une soumission aveugle et littérale?
Tout baptisé est alors renvoyé à sa conscience de croyant mais une conscience qui se nourrit d’échanges en communauté autour du sens de l’Écriture, de prières partagées et personnelles afin que notre décision soit ajustée au mieux à l’amour du prochain, à la compassion fraternelle. Peut-être la seule loi de Dieu qui vaille.
Alain
Introduction au partage
Renvoyés bien souvent à notre conscience de croyants dans un monde sécularisé, laissons nous questionner quelques instants avant de prendre la parole tour à tour et de nous enrichir de la réflexion de chacun
PARTAGE : Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ???
Méditation en musique
Corelli : Concerto grosso en C Major
Quelques interventions lors du partage
- attachez vous à Dieu, ne vous attachez pas aux hommes…
- Dieu nous donne la liberté d’être debout, le mot “obéir” est mal choisi
- entendre Dieu dans les paroles humaines, comme nous l’avons entendu de la part du pape François. Savoir être rebelle, faire appel à l’intelligence de Dieu dans nos cœurs pour ne pas obéir à tort et à travers
- les disciples portent et partagent un trésor malgré l’interdiction faite par le grand prêtre
- à quel Dieu doit-on obéir ? Car comme on le dit “il est grand le mystère de la foi”…
- quand la loi des hommes devient injuste, les gens résistent. Ayons confiance en l’humanité qui sait réguler entre loi humaine et croyance évangélique
- il ne faut pas porter de jugement péremptoire, il faut connaître l’histoire de chacun
- Dieu est amour, l’homme doit dépasser sa peur, sa volonté de sécurité pour aller vers l’autre
- obéir, c’est se mettre à l’écoute des hommes, du monde et de la Parole de Dieu pour sortir de l’aliénation et s’émanciper
- un appel à la rébellion qui engage notre responsabilité et nous fait grandir
♫ Chant : Il nous précède en Galilée

Claude Bernard / Jo Akepsimas
Studio SM / I26-38
REFRAIN
Il nous précède en Galilée,
Christ au milieu du monde !
Il nous précède en Galilée,
Christ ressuscité !
1
Dans la Galilée des pauvres et des petits,
Nous irons porter des mots qui donnent vie :
« Au nom de Jésus-Christ,
Lève-toi et marche ! »
«Au nom de Jésus-Christ,
Lève-toi et marche ! »
Marche, marche, marche avec ton Dieu !
Sa parole est forte à jamais.
2
Dans la Galilée des peuples sans espoir,
Nous ferons jaillir des sources pour la soif.
Au nom de Jésus-Christ
Lève-toi et marche !
Marche, marche, marche avec ton Dieu,
Il est ton Rocher à jamais !
3
Dans la Galilée des terres dévastées,
Nous irons planter la vigne et l’olivier.
Au nom de Jésus-Christ
Lève-toi et marche !
Au nom de Jésus-Christ
Lève-toi et marche !
Marche, marche, marche avec ton Dieu,
Grande est sa récolte à jamais !
4
Dans la Galilée des villes au cœur désert,
Nous allumerons des flammes pour l’hiver.
Au nom de Jésus-Christ
Lève-toi et marche !
Au nom de Jésus-Christ
Lève-toi et marche !
Marche, marche, marche avec ton Dieu,
Il est ta lumière à jamais !
📖 Fin de l’évangile de Jésus-Christ selon Jean (21, 12-14)
Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Résonance
Venez manger
Jésus leur dit : “Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre”, invitant ainsi ses amis à partager une partie de leur travail. Ensuite, Jésus dit : “Venez manger” et donne pain et poisson, comme une autre forme d’eucharistie.
Ce qui nous a frappés lors de la préparation, c’est la démarche effectuée par Jésus la première fois qu’il s’adresse aux disciples, il n’y avait rien à partager, donc impossible de faire eucharistie alors qu’une fois que des poissons de la pêche inespérée sont partagés, les liens entre eux réapparaissent, ils font corps avec Jésus.
Ensuite, lors de la préparation, l’évocation de la réalité de la communauté est arrivée discrètement : et si, pour faire communauté, il nous fallait oser apporter nos personnes, avec ce que nous sommes, nos pensées, nos méditations, nos faiblesses, notre travail, une partie de notre pêche, notre présence active… En ces temps difficiles et fragiles, peut-être serait-ce enrichissant d’approfondir ensemble ?
Marie-José
♫ Notre Père
Envoi et Bénédiction
Annonces
Cette célébration a été préparée par André, Alain, Bénédicte, Claire, Colette, Hélène, Jean-Luc, Laurence, Marie-José et Patricia.
Retrouvons-nous, avec le Groupe “Que sont nos amis devenus“, pour préparer en visio, lundi 5 mai à 19 h, la célébration à Notre-Dame d’Espérance du dimanche 11 mai à 18 h (précédée d’une Voix au chapitre à 17 h)
Lien vers l’agenda du site : ICI