Dimanche 18 mai : « Ite missa est », le pontificat de Léon XIV commence officiellement.
C’est avec sobriété que le pape a présidé cette cérémonie, dans un style qui, sans doute finira par le caractériser, celui de la discrétion, associée à une détermination déjà perceptible dans certains de ses choix.
Ses choix
- Choix de la synodalité, en partageant avec les patriarches orientaux la prière devant la confession de Pierre.
- Choix de l’unité dans la diversité, en accueillant un délégué de chaque continent, puis la présidente de l’Union générale des supérieures majeures, et le président de l’Union des supérieurs majeurs, enfin deux jeunes couples italo-péruviens.
- Choix du service. Malgré l’immense pouvoir hiérarchique qui lui est reconnu, ce pape entend marcher avec ses frères, qui sont autant de « pierres vivantes ». Dans son homélie, il a pris soin de raconter d’abord l’histoire qui l’a mené sur le trône de Pierre : « J’ai été choisi sans aucun mérite et je viens vers vous avec crainte et tremblement, comme un frère, et comme le serviteur de votre foi et de votre joie ». « Serviteur de votre foi », la formule est forte, elle dit la révérence devant l’autre, devant sa culture et ses attentes, et le sens de l’écoute que l’on a reconnu au cardinal Prévost.
- Choix de l’unité, en se définissant comme « un pasteur appelé à garder le riche héritage du dépôt de la foi et en même temps capable de jeter son filet au loin pour répondre aux questions, aux inquiétudes et aux nombreux défis d’aujourd’hui, de le plonger dans les eaux du monde afin que tous puissent se retrouver dans l’étreinte de Dieu ». Ce pape invite les chrétiens à être « un petit levain d’unité, de communion, de fraternité pour le monde ».
- Choix, enfin, de ne pas séparer le geste de la parole, en recevant dès l’après-midi, V. Zelensky, « président d’une Ukraine martyrisée ». Pourra-t-il faire quelque chose pour Gaza ?
Mais surtout, ces choix sont exposés avec une détermination qui questionne. Sa source, c’est cette conviction inébranlable que donne la foi. Elle me rappelle la parole de Paul :
Oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l’avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but.
Philippiens 3,13-14
Devant les cardinaux, le nouveau pape avait été plus précis :
Disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifié, se dépenser jusqu’au bout pour que personne ne manque l’occasion de Le connaître et de L’aimer.
Ne nous y trompons pas, il ne s’agit ici ni de se flageller ni de se haïr, mais de s’oublier dans le service, et ainsi s’accomplir, parce que l’amour de Dieu est là, et qu’il le vaut bien.
Cette force de conviction qui affleure des propos du nouveau pape, je la porte à son crédit : c’est là, dans cette tension vers le but que réside -me semble-t-il- le moteur de son action, là est son énergie, encore cachée, mais sans doute puissante. Certes, il a choisi de s’appeler Léon, à cause des défis sociaux de la technicité moderne, montrant qu’il ose aller vers l’inconnu. Mais gageons que Paul, osant aller vers les païens, est peut-être ce frère aîné dont la marque est sur lui.

Anne Soupa
autrice de Galla Placidia, l’impératrice face aux grandes migrations, Cerf, avril 2025.
Je suis en accord avec l’analyse d’Anne Soupa et la clarté de la prise de décision de Léon XIV me donne de l’espoir pour l’Ukraine en opposition à l’incapacité du président américain Donald Trump d’exprimer une pensée, une pensée morale, il se lave les mains tel Ponce Pilate et refuse d’assumer ses responsabilités. L’avenir paraît bien sombre mais une flamme d’espérance s’est allumée sur le siège de St Pierre, pour le moment la lumière en est ténue… Attendons et prions.