L’ambiance sent la rentrée pour chacune et chacun comme pour la communauté de Saint–Merry Hors-les–Murs.
Dans mon cartable tout neuf j’ai glissé quelques souvenirs-trésors de cet été. Le passé peut aussi éclairer l’avenir.
Un évêque courageux
Le 9 août 1942, Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, en pleine période de guerre et de déportation, faisait lire la communication suivante dans toutes les églises : « Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. Pourquoi sommes-nous des vaincus ? » Puissions-nous puiser, dans ce message terriblement actuel, la force de dénoncer l’injustice et de construire, aujourd’hui, la fraternité !
Le mois d’aout à Kaboul
Triste anniversaire que celui de la prise de pouvoir par les talibans en Afghanistan. « Pendant 20 ans (2001-2021), nous avons essayé en vain de construire une démocratie à coups de milliards. (Aujourd’hui), tous les Afghans sont enfermés dans une cage avec les loups. La société a intégré l’oppression. Il faut être pragmatique et composer avec la religion notamment… Il ne faut jamais baisser la garde… », déclarait Hamida Aman fondatrice d’un groupe de médias qui peut encore travailler à Kaboul et qui se bat pour faire vivre la seule radio féminine fonctionnant encore dans ce pays « abandonné » de tous. Son chemin implique de trouver une issue entre l’indépendance rêvée et les exigences du nouveau pouvoir. Forte de son courage, de sa compétence et de l’amour pour son peuple, elle ouvre une porte à l’espérance et nous propose de l’ouvrir aussi chez nous avec la même détermination. (La Croix Hebdo du 21 aout).
Choisir la confiance
« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». (Luc 1. 45-). Oser dire oui et choisir la confiance, même si le message rappelé ce 15 août est déroutant. Il nous lance deux invitations. D’abord celle d’accueillir un projet de vie dont nous ne maitrisons pas tous les aspects. Pas facile de rester disponibles au souffle de la vie, de l’inattendu ou de l’inouï venant d’ailleurs. Nous sommes tellement encombrés par les soucis, les ambitions, et peut-être les amertumes ! Et puis la proposition faite à une jeune femme toute simple et ordinaire, comme nous, d’accueillir la vie pleine et d’en porter le témoignage à travers doutes et douleurs. Ayant fait cette double expérience, Marie laisse éclater sa joie et nous révèle un Seigneur rarement décrit de cette manière : il rend heureux et sa miséricorde est débordante. Sa puissance n’est pas celle des « grands » mais se met au service des petits. Et surtout il est fidèle à son alliance amoureuse. De quoi inspirer notre démarche synodale.
Un fraternel arc-en-ciel
Enfin, ma toute nouvelle trousse déborde d’objets aussi beaux qu’insolites : de multiples cartes postales échangées qui nous parlent de la vie. Des rencontres inattendues dans les gares ou sur les chemins de marche. Des gestes étonnants de sympathie pour aider à supporter la canicule ou la solitude ; la beauté d’un coucher de soleil ou d’une aube prometteuse ; enfin nombre de petits signes qui nous disent la joie de se retrouver bientôt, pour vivifier, ensemble, notre communauté en attente d’un « lieu » nouveau et d’une mission nouvelle. Bonne et joyeuse rentrée !