Ça y est. C’est fait ! On y est arrivé !
L’archevêque a décidé : fermeture de la communauté du Centre Pastoral Saint-Merry
au 1er mars 2021.
Alors pas de célébration eucharistique le dimanche, pas de rassemblement au nom du Centre Pastoral.
Rien dans l’église, l’église est vide, cette communauté n’a même jamais existé, dit l’archevêque.
Pas de beaux offices , pas de célébrations pascales du Centre Pastoral.
Circulez ! il n’y a rien à voir ! la place est vide.
Je ne veux pas faire de la fausse mystique, ni du copier-coller, mais je ne peux m’empêcher de lire tout ce film des événements vécus ensemble, par nous, communauté du Centre Pastoral Saint-Merry, en pensant à ce que, des années durant, nous avons célébré dans nos semaines saintes : une mort qui va vers la vie, vers plus de vie, mais une vie autrement !
Et, comme une petite musique, j’entends : pourquoi s’agripper à l’édifice Saint-Merry si beau et si plein de souvenirs soit-il ? pourquoi s’accrocher à notre passé ? la vie est devant ! L’Esprit, expérimenté à Saint-Merry, n’est-il pas dans notre cœur ? Alors marchons !… sans regarder en arrière, comme Abraham : « Il partit sans savoir où il allait » !
.. Saint-Merry hors les murs …
Voici qu’actuellement, nous cheminons, seuls, en petits groupes, ensemble, tout tristes et en même temps à la recherche.
Mais, quand nous évoquons cette richesse de Saint-Merry que nous avons l’impression de perdre, quand nous parlons de ce Jésus que nous aimerions annoncer, notre cœur n’est-il pas tout émoustillé, tout joyeux ? Ne sommes-nous pas profondément habités par notre recherche pour trouver comment vivre de son Esprit maintenant, même si c’est lourd à porter ?
N’est-ce pas bouffée d’espérance quand nous partageons par zoom, par téléphone, en présentiel à Saint-Merry, ou… autour d’une table et d’un poulet mis à rôtir d’avance pour pouvoir le partager en prolongeant la rencontre autour de la parole ?
Notre cœur n’est-il pas tout chaud dans ces moments-là ?
Comment ne pas penser à ces deux hommes allant vers Emmaüs, à leur rencontre et au pain partagé, à leur retour précipité à Jérusalem pour se dire tous ensemble la nouvelle ? Comment ne pas avoir en tête le besoin que tous ces amis de Jésus ont eu de rester ensemble, au Cénacle, dans l’attente de l’Esprit annoncé ?
Comment ne pas l’entendre comme un appel à vivre très profondément unis tout ce temps où la Vie chemine en nous tous pour surgir nouvelle et nourrissante pour tous !
Quelle chance de vivre « sous la contrainte des événements » ce temps de mort et de vie qu’est le moment de Pâques !
L’Esprit souffle où il veut et on entend sa voix. Nous ne sommes plus seulement dans un rite à vivre mais dans une vie à saisir, dans une écoute de l’Esprit à entendre au fond de nous, dans des rencontres à inventer, dans un monde en attente de vie et d’espérance.
Ne cherchons pas parmi les morts Celui qui est vivant !
Il nous précède en Galilée. Il nous devance et nous attend dans nos lieux de vie, dans nos maisons, sur Internet…
Forts de nos partages vécus à deux ou trois au nom de Jésus, cherchons ! Inventons ! Acceptons de tâtonner… sans jouer aux enfants gâtés qui voudraient tout, tout de suite !
La Pentecôte s’est fait attendre… mais elle vient !
La semence mise en terre germe et fait du fruit… mais ce n’est pas en quinze jours !
Il y a un temps pour mourir et un temps pour vivre !
Ce qui me semble sûr, c’est que la Vie est là, et qu’elle est devant !
Bonne fête du Passage à nous tous !
Jean-Luc Lecat, 20 mars 2021
Très juste.
Les commentaires sont-ils ouverts ?
Oui bien sûr,avec plaisir
Tu as raison, Jean-Luc
L’archevêque n’a supprimé qu’un avenir incertain, c’est à dire ce qui restait à écrire.
Nous sommes lourds du passé partagé qui nous pousse à poursuivre.
saint Merry vivra, fût-ce hors les murs.