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C’est de mon Église qu’il s’agit…

Depuis longtemps, je suis choqué d’entendre, à Saint-Merry comme ailleurs, la formule ponctuant la lecture de l’Ancien Testament ou de l’épître : « Parole du Seigneur ».
Par exemple : « Parole du Seigneur » quand on vient d’entendre Paul décréter :
« Épouses, soyez soumises à vos maris » (Col 3, 18) ou encore : « Pendant l’instruction, la femme doit garder le silence. Je ne permets pas à la femme d’enseigner ou de dominer l’homme » (Tim 2,11-12). Comment ne pas souhaiter proscrire cette formule ? Paul a d’immenses qualités mais il était aussi de son temps et, si les mots ont un sens, jamais le Seigneur n’a tenu de telles « paroles », comme le remarque si bien Joseph Moingt dans L’Esprit du Christianisme (p. 65).

Et cette question de la place de la femme n’est pas sans lien avec ce qui nous est révélé aujourd’hui avec la présentation du rapport Sauvé. Bien sûr, profondément peiné par ces révélations, je me réjouis néanmoins – et je ne doute pas que ce sentiment soit partagé par tout Saint-Merry Hors-les-Murs – qu’une commission de laïcs ait pu remplir une telle fonction dans le questionnement de l’institution. Oui, immense peine, car c’est mon Église qui a laissé ces crimes se commettre ; c’est mon Église, son organisation, sa conception de la sexualité, le statut « sacré » conféré à ses prêtres, son souci de « protéger l’institution » et tant d’autres causes qui ont permis tout cela. La seule question qui nous reste, c’est : comment prendre notre part pour ne pas désespérer de notre Église, celle que je n’appellerai plus jamais « la Sainte Église » en dépit du credo officiel ?

Bruno G.

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  1. Alain RIVOLLIER says:

    Composée de femmes et d’hommes comme vous et moi, l’Eglise du Christ a toujours été et sera toujours sainte et pécheresse.

    1. Juliette says:

      Oui mais il nous faut éviter les langages convenus et la langue de bois ou de buis, éviter de jouer sur les ambiguïtés d’une humilité de façade. Par ailleurs, qui peut en vérité qualifier tout un groupe surtout pour le juger, le condamner ou ou l’excuser ? ( les Ecossais, les blondes, les enfants, les fonctionnaires..) Alors qui qualifie(rait) l’Eglise avec justesse …? Amicalement.

  2. Mt joudiou says:

    L’église mater et magistra.
    L’Eglise,experte en humanité !?
    Quel excès ! Quelle cécité. Quel aveuglement ! Le monde ne tourne pas autour de l’Eglise.
    Les divers travaux des synode vont-ils faire éclater ces prétentions ?

  3. VIBERT Claude says:

    Lorsque nous lisons un texte, quel qu’il soit, il est bon de se poser la question “Qui dit quoi à qui ?”
    S’il s’agit d’une lecture liturgique, au premier degré la parole est celle du lecteur adressée à l’assemblée ; au second degré, il s’agit de l’auteur présumé du texte canonique, au troisième degré, il est légitime d’oser affirmer dans la foi : “Parole du Seigneur” si, dans la foi, nous croyons que le Seigneur nous y dit quelque chose à chacun de nous aujourd’hui, même si les paroles lues sont à l’évidence tributaires de la culture de l’époque où elles ont été écrites, et si elles peuvent choquer nos oreilles façonnées par une culture distante de plus de 2000 ans de l’époque de sa rédaction.
    Claude VIBERT

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