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Dimanche 12 décembre 2021. « Ne laisse pas tes mains défaillir »

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Bonjour à toutes et à tous, à chacune et à chacun. Aujourd’hui, c’est le dimanche de Gaudete. Notre célébration sera donc toute entière placée sous le signe de la joie, et d’abord la joie de nous retrouver pour célébrer ensemble, en Communauté, celui qui nous rassemble, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Les textes du jour sont tous remplis de cette joie, mais nous n’avons pas choisi comme phrase « soyez dans la joie » ou « le Seigneur est proche », mais plutôt « Ne laisse pas tes mains défaillir ».
Dans la lecture du prophète Sophonie, cette expression est immédiatement suivie d’une phrase dont il faut mesurer l’importance et le caractère extraordinaire : « le Seigneur Dieu est en toi ». Oui, le Seigneur est vraiment tout proche, puisqu’il est en chacun de nous. Il nous donne le courage et nous soutient dans l’épreuve, et nous permet de tendre nos mains vers les autres et d’éviter qu’elles ne retombent.
Dans l’Évangile, par trois fois, les foules demandent à Jean-Baptiste « Que devons-nous faire ? », et comme le souligne Luc, « le peuple était en attente ». Jean-Baptiste répond non pas en jugeant ceux qui l’interrogent, mais en leur indiquant que la réponse est en chacun d’eux, en agissant bien dans ce qu’ils sont, soldat ou percepteur, et surtout, en se tournant vers les autres.

Aujourd’hui, c’est également le jour où le comité de pilotage de Saint-Merry Hors-les-Murs va symboliquement passer le relais à l’équipe qui a été élue lors de notre dernière assemblée générale. Que la nouvelle équipe puisse elle aussi être remplie de cette lumière et de l’Esprit au service de la Communauté.
Alors, forts de cette joie, tendons nos mains vers la lumière pour accueillir le don de Dieu.

Vincent M.

Chant

(paroles : M. Scouarnec – musique : J. Akepsimas) 

Lecture du livre du prophète Sophonie  (So 3, 14-18a)

Pousse des cris de joie, fille de Sion !
Éclate en ovations, Israël !
Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem !
Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi,
il a écarté tes ennemis.
Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi.
Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem :
« Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi,
c’est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse,
il te renouvellera par son amour ;
il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. »

Une joie contagieuse

« Ne laisse pas tes mains défaillir ! »


Cette phrase, choisie pendant la préparation de la célébration, est encadrée dans le texte par l’affirmation deux fois répétée : « le Seigneur est en toi ». 
À certains moments de découragement, quand le désespoir me guette, je pense à telle ou telle parole, à la vie donnée de certaines personnes, et je crois que l’Esprit de Jésus est dans ces autres, peut-être en moi aussi. Je le crois, je le sais, puisque la force m’est donnée alors de ne pas baisser les bras, de ne pas laisser mes mains défaillir.

Photo Hybrid sur Unsplash

Une autre phrase de ce texte m’a bouleversée :
« Il (Dieu) aura en toi sa joie et son allégresse…
Il exultera pour toi et se réjouira 
».
Entendons cette nouvelle inouïe ! 
Dieu peut exulter de joie pour moi, pour chacun de nous !
Serait-ce que, en chaque être humain,
dans faiblesse et amour mêlés, 
le Père retrouve Jésus, son fils bien-aimé qui fait toute sa joie.
Alors la joie de Dieu devient la mienne, la tienne, la nôtre, 
dans une contagion heureuse. 

Geneviève

Acclamation

Réjouis-toi Jérusalem, alléluia, alléluia ! Voici qu’il vient l’Emmanuel, alléluia, alléluia !

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 3, 10-18)

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean
lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait :
« Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;
et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ;
ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ;
et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes  
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

Tiepolo, Le Prêche de Saint Jean-Baptiste, 1732-1733, Chapelle Colleoni, Bergame

Que devons-nous faire ?

Le Messie annoncé fait le ménage. Le grain au grenier. La paille au feu. Et c’est censé être une bonne nouvelle ? Jean le Baptiste – avec ses catégories de pensée – proclame un salut par le tri. Et lundi dernier à la préparation c’est nous qui avons été tentés d’opérer un tri : en retranchant la dernière partie de cet Évangile. Mais j’ai été invitée à vous partager ce dont j’ai témoigné à propos de ce tri annoncé avec toutes ses allures de jugement dernier.
À un moment où j’étais profondément empêtrée dans des questions métaphysiques sur l’existence de Dieu, le sens de la vie et ma capacité à agir selon « Le Bien », j’ai eu l’impression d’être conviée à choisir de croire : non plus me situer comme celle qui a le dernier mot sur sa vie et sur celle des autres. Mais être déplacée. J’ai reçu ma vie comme si elle pouvait être transplantée dans un autre type de rapports. 
Quand je suis dans ce règne là, ce n’est plus la loi des uns contre les autres, pas même des bons contre les mauvais. Je ne suis pas à moi-même ma propre origine ni ma propre fin. Je suis libérée du jugement. Je m’en remets à… et c’est à cet Autre dont le Christ me parle fort que je choisis de remettre le tri de ma vie. Et oui, pourvu que celui qu’on appelle Dieu garde tout le meilleur de ce qu’Il aura trouvé dans son cœur – peut-être grand comme un grenier – et que le reste parte au feu. Non seulement je n’en ai pas peur mais j’y aspire. Et j’y aspire pour chacun de nous.
Et déjà pour ici-bas, je vous partage ce vœu : que l’invitation à croire nous apprenne à modifier notre regard. À ne pas avoir une attitude de paparazzi qui cherche à piéger mais de photographe qui cherche à révéler le meilleur point de vue possible sur chacun.
Alors que devons-nous faire ? Si on écoute Jean le Baptiste, il ne s’agit pas changer d’identité. D’ailleurs il ne trie pas entre les bons et les mauvais métiers. Il n’invite pas le soldat à devenir berger, le collecteur d’impôt à se faire mendiant. Et si la Bonne-Nouvelle c’était l’ouverture d’un nouveau rapport aux autres, au Tout-Autre ? Ce que nous avons à faire ? Peut-être simplement nous laisser transplanter dans ce nouveau royaume où le jugement règne tout autrement ? Et vous quelle sera votre manière de répondre ?

Alexandra N.

Ô ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant.
C’est de lui que vient le salut. En lui j’espère, je ne crains rien (Taizé)

Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.

cantique d’Isaïe 12, 2-3

Prière eucharistique

Père éternel et source de toute bonté, toi qui nous appelles à aimer comme tu nous aimes, nous venons te chanter notre joie et te dire notre action de grâce. Ta Parole, Seigneur, nous met aujourd’hui en demeure : « Ne laisse pas tes mains défaillir » : un appel à avancer avec sérénité et certitude vers l’avenir, vers des avenirs. Un appel à chacun à nous à nous ouvrir à l’autre pour avancer ensemble vers le Royaume sans cesse à construire, dans un voyage de mémoire, pour dire Dieu dans un langage qui parle aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. 
Oui, Père, nous avons besoin de l’autre pour garder les mains levées, dans une ouverture qualitative de nos vies, de notre monde. Les événements de notre monde, ceux que nous avons vécus ces derniers temps, et peut-être que nous aurons encore à vivre les jours prochains n’auront le dernier mot sur notre détermination à avancer dans notre mission : promouvoir l’Évangile dans la ville, dans une Église capable de « livrer passage » dans le respect de la dignité de tout un chacun, de ses convictions et orientations. Nous avons un Évangile à proclamer, des mains tendues à inviter, ton don à accueillir. Voilà pourquoi, dans l’attente de ton Fils qui descend dans nos vies et notre monde, nous joignons nos voix à celle des anges et des saints, pour chanter et proclamer : Saint ! Saint ! Saint …

Seigneur, sublime est ton nom,
toi le Saint d’Israël,
à toi ma force et mon chant. 

Et nous te prions, Père, envoie ton Esprit Saint qui sanctifie nos offrandes, qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang du Christ notre Seigneur. La nuit de la dernière Cène, alors qu’il est à table avec ses disciples, Il prit du pain, te rendit grâce, le rompit et le leur donna en disant : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Après le repas, il prit la coupe de vin. Il te rendit grâce et la leur la donna, disant : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».

En faisant mémoire de la mort et de la résurrection de ton Fils, nous annonçons, Père, ton œuvre de grâce jusqu’au jour où Il nous reviendra dans sa gloire. En ce signe, nous t’offrons ce pain et cette coupe, pain de la vie, et coupe de bénédiction. Seigneur, reçois avec bonté cette offrande de ton peuple qui te chante sa joie. Que la force de ton Esprit fasse de nous les membres de ton Fils ressuscité, par notre communion à son corps et à son sang, une assemblée aux multiples visages, une communauté aux vents du monde qui, dans les mots et gestes des hommes et des femmes d’aujourd’hui, veut vivre la force de ta Parole et en affirmer l’actualité, pour la proposer à tous ceux qui cherchent à donner un sens à leur vie. Raffermis notre foi, et resserre nos liens d’unité avec le pape François et notre administrateur apostolique Georges Pontier, avec le corps épiscopal et sacerdotal, et avec toutes les personnes qui, à travers le monde, proclament ton Évangile par une vie de témoignage.

Oui Père, sur ce chemin d’espérance, nous sommes en attente de ton Fils qui vient. Et ton appel retentit : « Ne laisse pas tes mains défaillir ». À la question du « que devons-nous faire ? », tu nous presses à avancer pour dire le bonheur de l’éternité qui déjà sonne au plus profond de chacun de nous. Avec courage nous répondrons présents à ton invitation. Et l’équipe que nous portons dans notre prière de ce jour trouvera en toi force et secours. Alors Seigneur, bénis cette équipe qui s’élance vers toi pour cheminer avec nous vers des espaces inédits, pour écrire de nouvelles pages d’évangile de la vie. Notre assemblée portera toujours ton message de liberté au monde. Oui, Père, et elle le fera avec foi, parce qu’elle n’est pas un supermarché qui dans ses rayons vendrait des illusions et des rêves. Elle n’est pas non plus un syndicat de revendications, en quête de pouvoir et de positionnement. Merci Seigneur de nous donner d’avancer vers cet inattendu où tu te découvres à nous à travers cet accueil inconditionnel de nos frères et sœurs en humanité, surtout ceux qui vivent l’exclusion et les pauvretés multiples, et créer en réseaux de nouveaux chemins de fraternité, au souffle de l’Esprit.

Souviens-toi Seigneur des membres de notre assemblée qui nous ont quittés : nous pensons spécialement à Anne Pâquerette qui est morte cette nuit. Nous pensons aussi à Gérard Wybo, Josée Cagnet, à Isabelle, à Catherine, à François, à Céline, et aux autres. Raffermis-nous dans l’espérance de les rencontrer un jour. En union avec Marie, cette femme toujours à l’écoute du monde, et de Joseph, son époux, avec les apôtres, les saints, et la création entière, nous voulons te glorifier par le Christ notre Seigneur, par qui tu donnes au monde, toute grâce et tout bien.
Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

       José Egilde MANDIANGU

Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 4, 4-7)

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ;
je le redis : soyez dans la joie.
Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien,
mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce,
pour faire connaître à Dieu vos demandes.
Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir,
gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.

Chant T154-1

(paroles : D. Rimaud – musique : J. Berthier)

Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime
Dans le feu de son esprit, bienheureux êtes-vous !
Si le monde vous appelle à lui rendre une espérance
À lui dire son salut, bienheureux êtes-vous !
Si l’Église vous appelle à peiner pour le Royaume
Aux travaux de la moisson, bienheureux êtes-vous !

Photo Austin Ban sur Unsplash

Tressaillez de joie, tressaillez de joie
Car vos noms sont inscrits pour toujours dans les cieux
Tressaillez de joie, tressaillez de joie
Car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu

Si le Père vous appelle à quitter toute richesse
Pour ne suivre que son fils, bienheureux êtes-vous !
Si le monde vous appelle à lutter contre la haine
Pour la quête de la paix, bienheureux êtes-vous !
Si l’Église vous appelle à tenir dans la prière
Au service des pécheurs, bienheureux êtes-vous !

Si le Père vous appelle à montrer qu’il est tendresse
À donner le pain vivant, bienheureux êtes-vous !
Si le monde vous appelle au combat pour la justice
Au refus d’être violents, bienheureux êtes-vous !
Si l’Église vous appelle à l’amour de tous les hommes
Au respect du plus petit, bienheureux êtes-vous !

Notre prière a rejoint celle des détenus de Fleury-Mérogis où sont engagés Dominique, Eliane et Jacqueline.

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