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Dimanche 3 avril 2022. « Je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas »

Aujourd’hui, les textes nous invitent à changer notre regard, à savoir apprécier ce qui vient, et à l’image du Christ, à ne pas condamner qui que ce soit. Sa miséricorde est immense… Quelle belle leçon pour nous, humains !

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Entrée en prière 

Laudate dominum

Accueil

Deux directions se sont imposées à nous lors de la préparation lundi dernier :
Une invitation à aller de l’avant, à se tourner vers l’avenir, à aiguiser notre regard sur ce qui germe, promesse de nouveauté, de renouvellement. Voyons, et regardons tout ce qui surgit avec la force et les promesses des bourgeons ?

Ce regard sur le nouveau, sur l’inaperçu, nous conduit vers la confrontation de Jésus avec des bons pratiquants et savants légistes : ils l’interpellent et le provoquent en lui plaçant sous les yeux une femme qu’ils ont surpris en flagrant délit d’adultère… Que va-t-il sortir de ce face à face ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur Jésus ? Sur les accusateurs ? Sur cette femme ? Sur nous-mêmes ? N’y aurait-il pas une source de renouveau pour notre façon de regarder, de juger, de parler ?

Allons ! Partons à la découverte, forts d’être ensemble, rassemblés par Jésus et en son nom tournés vers le Père, à l’écoute de l’Esprit au plus intime de nous-même, habités par notre quotidien et le poids de notre monde.

Jean-Luc LD

Psaume 125

Quand le Seigneur ramena les captifs

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

📖   Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 43, 16-21)

Le Seigneur dit : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. Les bêtes sauvages me rendront gloire – les chacals et les autruches – parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides, pour désaltérer mon peuple, celui que j’ai choisi. Ce peuple que je me suis façonné redira ma louange. »

PARTAGE

Aucune invitation à glorifier le passé dans ce texte ; ni même à le ressasser ou à le contempler avec une nostalgie mortifère. Je ne ne lis pas non plus qu’il faut l’effacer. Quel homme peut aller vers son à-venir avec l’illusion qu’il peut faire table rase de son histoire ? Comme si nous n’étions pas constitués de tout ce qui a fait notre vie, ses petits riens heureux ou malheureux, ses grands bonheurs, ses drames aussi.

Bénédicte

Voyons-nous ces germes de vies nouvelles ?

De quelles façons nous mettent-ils en route 

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Photo by Bud Helisson on Unsplash

Chant : Ta nuit sera lumière de midi

1/ Si tu dénoues les liens de servitude
Si tu libères ton frère enchaîné
La nuit de ton chemin sera lumière de midi
La nuit de ton chemin sera lumière de midi
Alors, de tes mains, pourra naître une source
La source qui fait vivre la terre de demain
La source qui fait vivre la terre de Dieu

2/ Si tu détruis ce qui opprime l’homme
Si tu relèves ton frère humilié
La nuit de ton combat sera lumière de midi
La nuit de ton combat sera lumière de midi
Alors, de ton pas, pourra naître une danse
La danse qui invente la terre de demain
La danse qui invente la terre de Dieu

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Photo by Ryan Olson on Unsplash

3/ Si tu dénonces le mal qui brise l’homme
Si tu soutiens ton frère abandonné
La nuit de ton appel sera lumière de midi
La nuit de ton appel sera lumière de midi
Alors, de tes yeux, pourra luire une étoile
L’étoile qui annonce la terre de demain
L’étoile qui annonce la terre de Dieu.

4/ Si tu abats les murs entre les hommes
Si tu pardonnes à ton frère ennemi
La nuit de ta passion sera lumière de midi
La nuit de ta passion sera lumière de midi
Alors, de ton pain, pourra vivre une Église
L’Église qui rassemble la terre de demain
L’Église qui rassemble la terre de Dieu.

📖   Évangile de Jésus-Christ selon Jean (Jn 8, 1-11)

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » 

Résonance

C’est la 3ème fois que les textes proposés déclinent le même message, que ce soit le figuier stérile, l’enfant prodigue ou aujourd’hui la femme adultère, ils affirment l’amour inconditionnel de Dieu, par delà le bon sens,  les lois ou les usages.
Ici une femme anonyme, otage des querelles lancées par des sachants respectés, est instrumentalisée pour polémiquer au sujet du respect de la loi.

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Photo by Qinghill – Unsplash

Lundi soir, nous avons échangé sur l’importance de respecter la loi pour gérer le vivre ensemble le plus harmonieusement possible. Les uns privilégient le respect strict de la législation tandis que d’autres refusent de se soumettre à une loi humaine qui blesse leur vision de la justice, du bien, et qui n’hésiteraient pas, pour être en cohérence avec eux-mêmes, à transgresser. 

Je reviens à l’histoire, ce mode de mise à mort très frustre, à coups de pierres, spectacle sadique, évoque la charia appliquée encore de nos jours, ne l’oublions pas…
Même si selon certains codes, une femme mariée appartient à son mari, Jésus nous laisse entendre que Dieu accueille sans restriction, même si elle s’échappe, trahit son époux et, outrage insupportable, risque de mettre au monde des bâtards !
C’est vertigineux, tant le décalage est grand entre la peine méritée et la non-sanction de Jésus qui se contente d’une simple recommandation !

Quant à ceux qui étaient venus tendre un piège, Jésus ne répond pas à la question posée, il ne donne pas son avis, il les fait cheminer en les renvoyant à leur propre réflexion : « que celui qui est sans péché soit le premier à lui jeter une pierre », et il se met à dessiner sur le sol pour simplement, à mon avis, ne pas les regarder, les laissant libres : ce sont eux qui décident, qui se libèrent des injonctions d’une loi qu’ils appliquaient, j’allais dire, bêtement. Jésus retourne leur cœur raidi par les préjugés.

Ce qui me touche beaucoup dans ce récit, c’est qu’il n’y a pas d’humiliés, pas de perdants. 
Comment oser juger l’autre ? Quand Jésus, une fois encore, nous affirme que Dieu ne juge pas, il accueille.

Marie-José L-D

Résonance

Nous étions sept lundi pour préparer la célébration et nous avons surtout échangé sur l’évangile, peut-être mal nommé, de la femme adultère.

Cette scène n’est pas celle d’un jugement qui condamnerait une femme adultère à la mort par lapidation ou déciderait d’une autre peine, mais celle d’une conversion, la conversion de ceux qui voulaient coincer Jésus, au prix quand même de la mort d’une femme… peut-être aussi la conversion d’une femme, « va » … peut-être aussi un appel à notre conversion. Conversion, changement de direction.

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Photo Mark Stosberg -Unsplash

Jésus retourne complètement la situation.  Au lieu de plaider, de donner un jugement, un conseil, comme les scribes et les pharisiens lui demandent, Jésus prend une attitude modeste, se baisse et écrit sur la terre. Nous nous sommes demandés ce que pouvait écrire Jésus, pourquoi il écrivait, peut-être pour ne pas gêner les scribes et les pharisiens, peut-être par signe de respect à la terre comme Colette l’a rappelé pour les habitants d’Amérique du sud, peut-être en pensant à son père…

Et finalement, après quelques instants de silence, Jésus dit « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». Et là, le miracle, le signe en tout cas avec sa conséquence immédiate pour la femme se réalise : « tous se mettent à partir en commençant par le plus vieux ». C’est une conversion des scribes et des pharisiens qui, après avoir rappelé la vieille loi, deviennent co-acteurs de la vie de la femme.

Cette femme adultère, adultère quelle importance aujourd’hui, ne dit rien : elle sait qu’elle risque sa vie, sans doute elle ne connaît que peu Jésus, lui fait-elle confiance ? Jésus lui dit juste cette phrase « va et ne pêche plus ».


Ce texte me fait penser au procès de l’assassinat du père Hamel, comment chacun l’a vécu.
Certes il y a eu un jugement mais il y a eu aussi des conversions, celle des victimes Roseline Hamel « Qui peut souffrir plus que moi ? Et j’ai pensé à la maman de celui qui avait tué mon frère, je suis allé la voir », celle des condamnés qui ont remercié, celle des avocats et des juges « Vous nous avez parlé d’amour, ici dans cette cour d’assises où nous sommes habitués à discuter scènes de crime », celle des journalistes qui ont été marqués, changés.

Et nous, et moi, est-ce que nous sommes capables, est-ce que je suis capable d’une conversion, d’un changement de direction ? A la fin de la préparation, un participant s’est excusé d’être silencieux, « sec ». Sûr, sa présence, son témoignage nous aident, m’aident à cette conversion. Merci.

Philippe

Méditation en musique

Marche viennoise miniature  de Fritz Kreisler

 Quelles intentions de prière avez-vous le désir de  confier à la communauté ?

Refrain

Pour les hommes et pour les femmes 
Pour les enfants de la terre 
Ton Église qui t’acclame 
Vient te confier sa prière.

Prière pour la paix

Voici le texte de la prière lue le mercredi matin 16 mars 2022 par le Pape François à l’issue de son audience générale hebdomadaire. Elle a été écrite par Mgr Domenico Battaglia, archevêque de Naples.

Chopin : Nocturne No. 20 in C-Sharp Minor, Op. posth

 « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs !
Seigneur Jésus, né sous les bombes de Kiev, aie pitié de nous !
Seigneur Jésus, qui est mort dans les bras de sa mère dans un bunker de Kharkiv, aie pitié de nous ! Seigneur Jésus, envoyé au front à vingt ans, aie pitié de nous !
Seigneur Jésus, qui voit encore des mains armées à l’ombre de ta croix, aie pitié de nous !

Pardonne-nous, Seigneur,
Si, non contents des clous avec lesquels nous avons percé ta main, nous continuons à boire le sang des morts déchirés par les armes.

Pardonne-nous, Seigneur,
si ces mains, que tu as créées pour protéger, sont devenues des instruments de mort.

Pardonne-nous, Seigneur,
si nous continuons à tuer notre frère, si nous continuons comme Caïn à enlever des pierres de notre champ pour tuer Abel.

Pardonne-nous, Seigneur,
si nous continuons à justifier la cruauté par notre fatigue, si par notre douleur nous légitimons la cruauté de nos actes.

Pardonne-nous la guerre, Seigneur.

Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, nous t’implorons ! Arrête la main de Caïn !
Éclaire notre conscience, que ce ne soit pas notre volonté qui soit faite,
Ne nous abandonne pas à nos propres actions !
Arrête-nous, Seigneur, arrête-nous !
Et quand tu auras arrêté la main de Caïn, occupe-toi de lui aussi. C’est notre frère.

O Seigneur, arrête la violence !
Arrête-nous, Seigneur ! »

Envoi



« VA ! »

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Photo Vidar Nordli Mathisen – Unsplash

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