Thomas est incrédule et nous rejoint dans nos questionnements et nos doutes. Ne cherchons-nous pas souvent des preuves alors que les signes sont là ? Jésus nous libère « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
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Entrée en prière : Haendel, Music for the Royal Fireworks: Suite HWV 351 – 3. La paix
Accueil :
« La paix soit avec nous »
Oui « la paix soit avec nous », rassemblés ce matin, pour célébrer la Parole de Jésus, mort crucifié à Jérusalem il y a 2000 ans mais « vivant pour les siècles des siècles ».
Bienvenue à vous tous en ce week-end important pour notre pays, pour l’Europe et sans doute au-delà.
Il y a une semaine, nous fêtions Pâques, à Notre-Dame d’Espérance… ou ailleurs. Il nous a fallu quelques heures – notre calendrier nous en donne moins de 48 – pour fêter le Christ ressuscité. Je pense aux apôtres qui, eux, ont du faire un long cheminement pour percevoir, ressentir au fond d’eux mêmes, comprendre puis témoigner de la présence en eux et avec eux de ce Jésus vivant, leur ami qui leur avait donné tant à voir et à attendre de la vie et qu’ils ont vu mourir d’une ignoble façon. Les récits d’aujourd’hui sont, du moins je le crois, la traduction de l’expérience personnelle, de ce parcours que ces hommes ont accompli et qu’ils nous livrent avec leurs mots, leur culture d’il y a 2000 ans et le besoin irrépressible que rien de cela ne se perde. On y lit la confusion des sentiments qui les traversent : tristesse désespoir, crainte, joie, incrédulité… Mais l’essentiel reste de nous ouvrir à cette Bonne nouvelle qui les a poussés sur les chemins du monde et qui depuis 2000 ans fait vivre les Chrétiens. Oui Jésus, mort, est vivant et je reconnais sa présence au milieu de nous, au nom du Père du Fils et de l’Esprit.
Bénédicte
Canon de la paix (Romain Rolland / François Terral)
Écoutez, le temps viendra,
Les hommes un jour sauront la vérité,
Le lion s’étendra près de l’agneau.
Et nous fondrons les piques pour des faux
Et les sabres pour des herses.
La paix sera notre combat,
Faites que ce temps vienne
📖 Lecture de l’Apocalypse de saint Jean (Ap1, 17-19)
Quand je vis cet être qui semblait un Fils d’homme, je tombai à ses pieds comme mort, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, ce qui va ensuite advenir. »
Alleluia (messe de saint Paul)
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Jean (Jn 20, 19-31)
C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Résonances :
Oui, je crois Jésus vivant et au milieu de nous. Comment ? C’est un peu difficile à exprimer. Je pense davantage aux récits des autres rencontres où Marie Madeleine, les pèlerins d’Emmaüs, les apôtres qui ont repris leur métier de pêcheurs, ne le reconnaissent pas, eux qui ont pourtant vécu près de lui. Donc l’apparence physique n’est pas celle qu’ils ont connue. Par contre, ce sont des mots, des gestes, une abondance de poissons, des attentions, qui leur font dire : c’est lui, c’est le Seigneur ! En partageant nos réactions sur l’évangile d’aujourd’hui, nous avons pensé que Jésus et Thomas en faisaient trop, à moins que ce ne soit Jean l’évangéliste dans son désir de se faire comprendre !
Donc pour moi, ce sont plutôt les mots, les gestes de ceux qui sont sur mon chemin qui me font dire que Jésus est là, vivant, présent, proche de moi. Des mots qui réconfortent quand ça ne va pas bien, un coup de téléphone inattendu mais qui tombe à pic, les gestes des voisins les plus récemment arrivés dans l’immeuble se proposant pour faire mes courses pendant le premier confinement, ou m’apportant une part d’un gâteau d’anniversaire, ou plus récemment un ami de longue date me ravitaillant pendant mon isolement-covid. Le Vivant, c’est une présence, une présence invisible. Et j’espère être aussi pour d’autres le signe de cette présence.
Cette présence est quelquefois évidente dans un de ces rares moments où la prière m’ouvre à elle. Je ne sais pas bien prier… mais je ressens de temps à autre cette présence du Vivant, et elle m’invite à être moi aussi une vivante avec Lui.
Hélène
Ce texte m’interpelle. Je n’arrive pas à croire à l’apparition magique de Jésus traversant les murs. Pour moi ce passage de Jean ne peut pas être lu comme un reportage sur des évènements qui se sont passés quelque 70 ans auparavant et que seul Jean nous rapporte.
Mais alors que veut nous dire Jean ?
Pour moi Jean ici veut nous faire partager l’expérience qu’ont vécue les apôtres.
Pour eux Jésus est toujours vivant. Il fait tomber les murs de notre raison et de nos certitudes.
Son absence leur permet de mieux mesurer la profondeur de tout ce qu’ils ont partagé avec lui.
Rien n’est perdu, rien ne s’arrête, la vie continue avec Jésus autrement. L’éternité n’est pas une récompense pour l’au-delà mais se cache en toute vie. Ils peuvent redécouvrir la bonne nouvelle que Jésus leur a transmise. La mort n’a pas le dernier mot ; il n’y a pas d’amour perdu et là où deux ou trois sont réunis en son nom, Il est au milieu d’eux.
Il est vivant dans les croyants que nous sommes. Il nous accompagne, nous fait vivre et nous rend infiniment humain. C’est cela l’inouï de l’Évangile.
Patricia
Méditation en musique : Lully, Le Temple de la Paix, LWV 69, Suite d’orchestre
Partage
Après ce qu’il s’est passé à Jérusalem, les apôtres sont animés de sentiments contradictoires. On sait déjà leur tristesse après avoir vu leur ami crucifié, leur désespoir alors qu’ils avaient tant d’attentes. Ces sentiments révèlent les nôtres. Ce matin, ils sont dans la crainte puis remplis de joie quand Jésus leur apparaît. Ou peut-être seulement quand ils ressentent si fortement Sa présence de la même façon que nous aussi nous la ressentons au milieu de nous ce matin. Car les récits des Évangiles nous donnent d’expérimenter, comme aux apôtres, la présence du Christ vivant, « mort et vivant pour les siècles des siècles ». Le Christ les délivre en leur donnant la paix. Thomas lui est incrédule et nous rejoint dans nos questionnements et nos doutes. Ne cherchons-nous pas souvent des preuves alors que les signes sont là ? Jésus par sa parole, nous libère « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Bénédicte
Et nous disciples de Jésus aujourd’hui, dans quel état d’esprit sommes-nous
en ce temps de Pâques alors qu’Il est là au milieu de nous ce matin ?
Méditation en musique : Moussorgski, Une nuit sur le mont Chauve
♫ Chant : Pourquoi chercher parmi les morts ? (Ginot/Duménil)
Pourquoi chercher parmi les morts
celui qui est vivant ?
Jésus-christ, tu nous appelles.
Tu nous attends.
C’est toi qui invites à fêter
La nouvelle Pâque.
Ton peuple a déjà parcouru
Une longue histoire.
Marie-Madeleine pleurait
Sur la tombe ouverte.
Ses larmes se changent en joie
Quand tu l’interpelles.
Vers toi Pierre et Jean ont couru.
Mais la tombe est vide.
Comment ne pas croire en ta vie
Quand la mort expire ?
Les deux pèlerins sont partis
Le visage en berne.
Avec la Parole et le Pain,
Ils te reconnaissent.
Notre Père
Voici le temps de confier au Père et à toute la communauté nos intentions de prière.
♫ Refrain : Seigneur des temps nouveaux
Que ta volonté soit faite
Seigneur des temps nouveaux
Et que ton Royaume vienne
Au milieu de nous.
Psaume 117
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Oui, que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
Dieu, le Seigneur, nous illumine.