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Dimanche 14 août 2022. « Je suis venu apporter un feu sur la terre »

Nous retrouvons dans l’Évangile de Luc le feu dont tous les médias nous parlent cet été. Mais est ce le même feu que nous décrit Jésus ? Voilà la question qui sous-tendra notre partage de ce dimanche.

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Entrée en prière : La Danse du feu de Manuel de Falla

Accueil

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous que vous soyez en France ou à l’étranger, que vous soyez des habitués de nos partages de la Parole en Zoom ou plutôt des nouveaux venus, en lien aussi avec tous nos amis de la communauté célébrant ailleurs.
Nous étions 9 lors de la préparation de lundi à nous interroger sur les textes de ce dimanche. Un évangile où Luc met dans la bouche de Jésus des paroles qui nous ont semblé peu « évangéliques » : « Je suis venu apporter le feu sur la terre .… mais bien plutôt la division ». Comme pour le prophète Jérémie, les paroles de Jésus l’on conduit à l’exclusion de la communauté des hommes. Ne faut-il pas passer par cette épreuve du rejet quand on ose affirmer ce qui est essentiel pour vivre de la vie de Dieu ? Un Dieu qui ne nous abandonne pas dit le psaume 39 ; Jérémie, Paul et Jésus en témoignent.
Entrons dans notre partage en faisant ensemble le signe de la Croix qui nous rappelle cette épreuve d’« oser dire » et vivre de notre foi, passage pour notre accomplissement.

André

📖 Lecture du livre de Jérémie (38, 4-6,8-10)

Jérémie-Moissac-12
Jérémie, cloître de Moissac

En ces jours-là, pendant le siège de Jérusalem, les princes qui tenaient Jérémie en prison dirent au roi Sédécias : « Que cet homme soit mis à mort : en parlant comme il le fait, il démoralise tout ce qui reste de combattant dans la ville, et toute la population. Ce n’est pas le bonheur du peuple qu’il cherche, mais son malheur. » Le roi Sédécias répondit : « Il est entre vos mains, et le roi ne peut rien contre vous ! » Alors ils se saisirent de Jérémie et le jetèrent dans la citerne de Melkias, fils du roi, dans la cour de garde. On le descendit avec des cordes. Dans cette citerne il n’y avait pas d’eau, mais de la boue, et Jérémie enfonça dans la boue. Ébed-Mélek sortit de la maison du roi et vint lui dire : « Monseigneur le roi, ce que ces gens-là ont fait au prophète Jérémie, c’est mal ! Ils l’ont jeté dans la citerne, il va y mourir de faim car on n’a plus de pain dans la ville ! » Alors le roi donna cet ordre à Ébed-Mélek l’Éthiopien : « Prends trente hommes avec toi, et fais remonter de la citerne le prophète Jérémie avant qu’il ne meure. »

Résonance

À la suite de son message adressé à tout le peuple au verset qui précède : « celui qui sortira vers les Chaldéens vivra, et aura sa vie pour butin », les princes accusent Jérémie d’être un prophète de mauvais augure, de démoraliser ainsi les soldats et le peuple. Ils veulent sa mort. Sédécias qui est influençable, se débarrasse de Jérémie en le livrant à ceux qui veulent l’exécuter, un peu comme Pilate abandonnera Jésus à la foule. Mais un homme se lève. Pas obligatoirement un de ceux qu’on aurait pu espérer. Quelqu’un qui ne fait même pas partie du peuple. C’est Ebed-Mélek, dont le nom signifie « serviteur (ou esclave) du roi ». Le roi de Juda est « assis », insensible à ce qui vient de se passer. Ebed-Mélek, l’Éthiopien, l’étranger, lui est touché par le traitement ignoble dont Jérémie est l’objet. Le courage de ce serviteur contraste fortement avec la faiblesse du roi à qui il déclare : « ces hommes ont mal fait… [Jérémie] mourra là où il est ». Et le roi l’écoutera. Pour faire cette démarche, Ebed-Melek a sûrement dû surmonter sa peur, se faire violence.
Aujourd’hui, aurait-on le courage de cet esclave pour porter une parole de vérité ? Je pense aux lanceurs d’alerte, en particulier à Julian Assange qui risque 175 ans de prison aux États Unis pour nous avoir prévenus des « dysfonctionnements » de ce monde ou encore à Jamal Kashoggi mort de ne s’être jamais tu à propos de ce qui se passait en Arabie Saoudite.
À notre Pape François qui n’hésite pas à fustiger les « traditionalistes » dans l’avion de retour du Canada, au risque de se mettre une bonne partie du monde catholique à dos. « La tradition est la foi vivante des morts, alors que ces “marche-arrièristes” qui se disent traditionalistes sont la foi morte des vivants ».
Il est bien difficile de se faire la voix des sans voix, de cet enfant mort sur une plage grecque, de ces émigrés que nous plaignons et qui nous effraient dans le même temps. Quel obscur prophète pourrait avoir l’oreille d’un Vladimir Poutine pour lui rappeler le dépassement des haines et des calculs politiques.
Humblement, à notre niveau, osons sortir, nous qui sommes censés avoir reçu l’Esprit.

Claire

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc (12, 49-53)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. »

Résonance 1

J’ai du mal à accepter ce passage qui me semble s’opposer à l’amour de la Bonne Nouvelle. Mais il vient peu après les malédictions de Jésus contre les pharisiens et les docteurs de la loi (lc 11, 37-54) et il me semble cohérent avec la colère de Jésus peu après, chassant les marchands du Temple (lc 19, 45-48). La liberté et l’autorité de Jésus sont saisissantes, mais par ces colères il me semble aggraver très consciemment les divisions qui vont le conduire à ce qu’il appelle « l’accomplissement du baptême qu’il doit recevoir », c’est-à-dire à sa passion.

Jean-Yves

Résonance 2

Les mots durs que Luc met dans la bouche de Jésus ne sont pas les seules paroles dures que l’on trouve dans les Évangiles. On connaît la colère de Jésus contre les marchands du Temple : « Ma maison sera appelée une maison de prière », contre l’hypocrisie des pharisiens et les scribes : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis » ou encore sa réaction vive lorsque ses parents viennent le rechercher à la synagogue : « Ne saviez vous pas qu’il me faut être chez mon Père ».
Dans le texte Jésus dit qu’il apporte un feu, mais quel feu ? Un feu peut être destructeur, mais il peut aussi être source de renouvellement et de reconstruction, comme la venue de l’Esprit à la Pentecôte qui permet à chacun d’être lui même et différent des autres.
Ces différences peuvent amener à des divisions. Elles sont bien souvent destructrices mais il ne faut pas les craindre car elle peuvent se révéler fécondes grâce à la complémentarité de tous. Plutôt qu’un danger elles peuvent être une richesse.

Danièle

Partage – Pour moi, quel est ce feu que Jésus apporte ?

Suite de Bach au petit matin à Forcalquier

Méditation en musique : Haendel, Fireworks La Paix

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Photo de Ben O Bro sur Unsplash

Chants : Souffle imprévisible (K28-44)

Souffle imprévisible, Esprit de Dieu.
Vent qui fait revivre, Esprit de Dieu.
Souffle de tempête, Esprit de Dieu.
Ouvre nos fenêtres, Esprit de Dieu.

Esprit de vérité, brise du Seigneur,
Esprit de liberté, passe dans nos cœurs.

Flamme sur le monde, Esprit de Dieu.
Feu qui chasse l’ombre, Esprit de Dieu.
Flamme de lumière, Esprit de Dieu.
Viens dans nos ténèbres, Esprit de Dieu.

Prière universelle – Quelles intentions de prière souhaitez-vous confier à la communauté ?

Refrain
Dans nos obscurités
Allume le feu qui ne s’éteint jamais,
Qui ne s’éteint jamais.

Psaume 39

D’un grand espoir,
j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi
pour entendre mon cri.

Il m’a tiré de l’horreur du gouffre,
de la vase et de la boue ;
il m’a fait reprendre pied sur le roc,
il a raffermi mes pas.

Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.
Beaucoup d’hommes verront, ils craindront,
ils auront foi dans le Seigneur.

Je suis pauvre et malheureux,
mais le Seigneur pense à moi.
Tu es mon secours, mon libérateur :
mon Dieu, ne tarde pas !

Notre père

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