La finesse de tes paupières

Pour cette troisième présentation, des extraits de l’œuvre poétique “Je lis ton histoire dans la finesse de tes paupières”. Tout un voyage qui nous questionne : la chronique de Francis Coffinet

Je lis ton histoire à travers la finesse de tes paupières

Je déchiffre une portée musicale que l’on m’a tracée sur le cœur :
                                                                               sillons profonds.
Même fleur génétique à la surface des corps et des songes.


Faire jonction entre les sueurs,
ne pas rompre les flux.

C’est toujours le même rêve qui me revient :
Je m’accroupis au bord de la nuit
et j’entre en elle comme à la nage –
gestes qui ne sont plus guidés que par l’épaisseur de l’air,
par des fusions de lymphe et de phrases.


Je remonte le cours du fleuve, j’approche : ne te tais pas.

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Le verbe se réamorce au contact du sang –
Tu marches sur la lenteur,
Un fil flotte dans ton œil – contour précis du mouvement –
tu relèves le jour tombé du flanc de la nuit :
formes à peine croisées,
très petites explications de corps –

On infiltre , on bloque, on fixe les sentiments
dans le triangle le plus émacié du visage –

Mosaïque de Ravenne et constellations incluses dans la mâchoire.

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Je lis ton histoire à travers la finesse de tes paupières,
voile fluide que tu as tissé sur le monde, matière organique du doute,
décryptage d’une alchimie de cil –

L’aiguille de la boussole tourne sans cesse en moi,

J’entends le chant des pôles :

une incantation, une succession infinie de visages –

Chaque destin aimanté par le corps qui l’appelle –

Le mouvement d’horlogerie s’accélère vers la fin
                           palpitations de songes
Y aura-t-il une seule nuit de paix sur la terre ?

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Extraits de : Je lis ton histoire à travers la finesse de tes paupières
traduit de l’italien : Leggo la tua storia attraverso la sottigliezza delle tue palpebre par François Bruzzo avec Giusto Pilan, Le CINIGE, éditions Vinceza / Venise, 2012

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