Comme le Christ est du ciel, nous pouvons, nous hommes et femmes de ce monde, être influencés par celui qui vient du ciel, si nous nous laissons imprégner par sa Parole.
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Bonjour et bienvenue à toutes et tous, aux nouveaux, aux anciens et à ceux qui sont de passage
Dans la lecture de ce jour, Paul nous décrit comme un mix d’argile et de ciel.
Est-ce cette ambivalence qui nous permettra de mieux appréhender l’injonction qui nous est faite dans l’évangile de « prêter sans rien espérer en retour » ? Notre côté « ciel » nous permettra-t-il de dépasser nos réactions « terre à terre » qui sont parfois mesquines ?
Demain sera le 3ème anniversaire de l’invasion de l’Ukraine or Luc nous dit aussi d’aimer nos ennemis… beau programme mais quelle étrange concomitance ! En ce dimanche, nous allons partager et chercher ensemble comment se traduisent nos relations aux autres, ennemis compris. Comment faire du bien malgré tout, car notre espérance nous oblige et ainsi notre foi n’est pas vaine.
Tandis que son état de santé préoccupe les catholiques et tous les hommes de bonne volonté, rappelons nous que le pape François exhorte à « faire tous les efforts possibles pour discuter et négocier ».
C’est ainsi que nous entrons dans notre célébration au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Laurence
📖 Première lettre de Paul aux Corinthiens (15, 45-49)
Frères, l’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel. Et de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel.
Après cette lecture de Paul, nous vous invitons à dire simplement comment nous arrivons dans ce temps de partage, de prière commune. Nous nous rassemblons en étant porteurs des lourdeurs de notre vie, mais aussi des petites et grandes joies qui nous ont donné le sourire.
Comment vivons-nous avec notre part de terre et de ciel ?
- j’arrive avec le premier rire de mon petit fils
- des enfants volés sous la dictature chilienne ont retrouvé leurs familles. Cela m’a donné beaucoup de joie
- après ma semaine avec des jumeaux de huit ans, je confirme que comme le dit Paul, en premier vient le physique….
- je viens accompagné par les femmes de Goma et leur association, ce sont les pauvres qui nous disent l’espérance
- je suis perplexe, j’ai dialogué hier avec une jeune femme après la messe en Plein Monde. Elle n’a pas osé parler durant la célébration car elle ne partage pas nos idées
- après l’interview d’une dame de 96 ans, je viens vous apporter à tous sa vitalité et sa lumière
- le décès de Claire Loiseau me rappelle que la mort est une réalité qu’il faut aborder dans l’espérance et l’inconnu

♬ Psaume 102
Bénis le Seigneur, ô mon âme, que son Saint Nom soit proclamé
Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc ( 6, 27-38)
En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

♬ Méditation en musique
Cinq miniatures pour percussion seul – Vassilena Serafimova • Percussions
Résonances
En écoutant ces textes, je pense inévitablement à notre vie politique, où je suis affligé de l’absence de respect qui domine à l’heure actuelle. C’est normal d’avoir des adversaires dans une démocratie, mais peut-il y avoir des ennemis entre des personnes qui sont élues au suffrage universel, et qui ont donc la même légitimité ? Bien souvent, je me dis que nos députés, à commencer par ceux qui parlent à tort et à travers de notre héritage chrétien, feraient bien de relire ce passage de l’Évangile, qui invite chacun à faire le bien, à ne pas œuvrer pour sa propre reconnaissance, qui appelle à aimer, ou du moins, respecter ses ennemis.
Mais ce texte fait aussi largement écho à ma vie professionnelle ou associative, dans lesquelles je continue d’exercer des responsabilités. Comme beaucoup, je vois des collègues du travail ou des personnes engagées dans des associations, à Saint-Merry ou dans mon club de natation, qui tirent la couverture à eux pour s’attribuer un succès dont ils ne sont en rien responsables, qui font des coups tordus pour masquer leurs propres erreurs ou leur inaction, qui n’ont comme préoccupation que leur propre intérêt et non celui de la structure. Très souvent, mes collaborateurs me demandent de rendre coup sur coup, en invoquant leur vision de la justice : « œil pour œil, dent pour dent ». Comment ne pas les comprendre, tant il est vrai que de tels comportements peuvent être insupportables et perturber grandement le fonctionnement de la structure ?
Face à de telles attitudes, j’ai toujours refusé d’agir de la même manière : malgré nos désaccords, qui peuvent être profonds voire irréductibles, nous sommes condamnés à travailler ensemble. Et il y a tellement de sujets pour lesquels nous avons besoin de nos collègues pour avancer que nous ne pouvons pas nous permettre de nous fâcher durablement avec eux, sans compter que cela contribue à pourrir l’ambiance. Et puis, je me plais à penser que mon chef finira bien par reconnaître les siens et voir ceux qui sont constructifs de ceux qui ne le sont pas.
Qu’est-ce qui fait que j’ai tendance à agir ainsi ? Sans aucun doute de bons chefs qui m’ont enseigné les bonnes manières de faire, et dont je me suis inspiré tout au long de mon parcours professionnel ? A l’évidence, il y a aussi 20 ans d’expérience qui m’ont convaincu que cette stratégie est gagnante à long terme, car même si l’on ne l’emporte pas toujours, j’ai au moins la fierté de m’être battu à la loyale.
Mais plus certainement, il y sans doute aussi cette Parole qui me dit au plus profond de moi « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux » ou bien encore « Faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour ».
Vincent
Le Christ Jésus dans l’évangile de ce jour nous enseigne un idéal pas toujours facile à mettre en application. Comme enfants de cette terre, nous ne sommes pas parfaits.
Mais les paroles de Paul entendues en ouverture de notre temps de prière me donnent un peu d’espérance. Il nous dit que nous sommes à la fois de la terre et du ciel. De la terre, nous sommes de notre milieu, de notre environnement, parfois modelés par lui et pas toujours de la meilleure façon. Mais comme le Christ est du ciel, nous pouvons, nous hommes et femmes de ce monde, être influencés par celui qui vient du ciel, si nous nous laissons imprégner par sa Parole.
C’est pourquoi, nous vous proposons de réfléchir et partager maintenant sur cette question :
Comment cet appel de Jésus à faire le bien imprègne concrètement nos relations ?
Hélène
♬ Méditation en musique
J. S. BACH- Violin Partita No. 1 in B Minor, BWV 1002
Partage
Comment cet appel de Jésus à « faire du bien », imprègne-t-il concrètement
mes relations ?
Quelques interventions lors du partage
- inverser la proposition en disant éviter de nuire plutôt que faire le bien
- grâce aux autres qui nous poussent à faire du bien collectif
- l’évangile renverse tout : faire le bien à nos ennemis, je ne suis pas sûr que ce soit si simple
- écouter avec patience
- trouver la bonne mesure dans nos relations
- poser sa propre violence pour faire le bien
- l’enfer est pavé de bonnes intentions. Qu’est ce que faire du bien aux autres ?
- les textes d’aujourd’hui ont pu entraîner des abus voire servir à justifier l’emprise
- il n’y a que l’autre qui peut dire ce qu’est le bien. Fait-on toujours le bien pour l’autre ?
- ne rien faire est condamnable, il faut prendre des risques pour faire le bien
- faire du bien ça fait un bien fou
- il faut dire la réalité, c’est faire un pas en avant vers le pardon et le respect de l’autre
- etc…
♬ Chant : Aimez-vous comme je vous ai aimés

Aimez-vous comme je vous ai aimés,
Aimez-vous chacun comme des frères,
Aimez-vous, je vous l’ai demandé,
Aimez-vous, aimez-vous !
1. Je vous laisse la paix,
Je vous donne ma paix
Pour que vous la portiez
Autour du monde entier.
2. Soyez témoins d’amour,
Soyez signes d’amour
Pour que vous le portiez
Autour du monde entier
Prière universelle

Après avoir entendu Paul, nos parts de terre et de ciel, après avoir entendu l’évangile et l’appel à être miséricordieux, après avoir entendu vos expériences, nous partageons maintenant nos intentions de prière.
♬ Refrain
Dieu qui es l’amour,
Dieu qui me rends fort,
donne-moi d’aimer
Nous prions pour :
- Toutes les personnes abusées
- En mémoire de Claire et Georges Loiseau et nous portons leur famille dans notre prière
- Le Congo, et la guerre qui se déroule au Nord-Kivu
- les soldats ukrainiens qu’ils soient au front ou blessés
- La famille Bailleul
- Les chrétiens évangélistes dont la célébration a été retransmise ce matin dans l’émission présence protestante
- Les artistes qui savent décrire les beautés et les difficultés de la vie
- Les pays où la parole est bâillonnée
- L’homme sans abris, sous la pluie dont j’ai croisé le regard à la porte de Bagnolet et tous les migrants qui vivent dans ces mauvaises conditions
- Les malades qui souffrent de maladies psychiques
- etc…
Après ce temps de médiation autour des textes proposés par la liturgie, nous avons choisi, pour terminer, de prendre la prière de saint François qui exprime toutes les oppositions et demande notre transformation, notre conversion.
Prière de saint François

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant
à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en donnant que l’on reçoit,
c’est en s’oubliant que l’on se trouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Envoi et bénédiction
Que le Seigneur nous bénisse et nous garde, lui qui est Père, Fils et saint Esprit
Amen
Allons dans la paix du Christ…
Annonce
Demain lundi à 19 h préparation en visio du Partage de dimanche prochain, 2 mars.
Bonjour,
Je suis venu une fois ou l’autre participer aux célébrations de Saint Méry, mais même si je ne suis pas disponible à l’heure dite, j’ai toujours grand plaisir à lire le contenu quand vous le faites suivre.
L’évangile d’aujourd’hui est particulièrement adapté à la réflexion sur la vie du monde actuellement.
Dans le partage, il y a une réflexion que j’aimerai comprendre:
“les textes d’aujourd’hui ont pu entraîner des abus voire servir à justifier l’emprise”
Je ne sais pas si la personne qui a fait cette réflexion a donné des explications ou des exemples, on peut peut-être mal aimer, mais ce n’est plus de l’amour! J’aimerai en savoir plus.
Gardons l’espérance.
Je ne sais si la personne qui a fait ce témoignage aura l’occasion de lire cette question pour y répondre. Je précise donc pour éclairer cette phrase résumée en 1 ligne : il s’agissait bien d’évoquer la souffrance de personnes abusées par des clercs, qui ont manipulé les phrases de l’Évangile pour justifier leurs actes et garder les abusés sous leur emprise.