Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Espérance
Vous aurez reconnu les mots d’Éluard dans son hymne à la liberté, écrits dans une période plus sombre encore (1942) que celle de nos désespérances actuelles venant de tous les coins du globe. Liberté et espérance, pour moi les deux sont liées, surtout dans les temps d’occupation. Occupation d’un pays par l’ennemi ou occupation des esprits par les désastres du monde et par les algorithmes et l’IA qui nous dirigent à notre insu.
Et nous à Saint-Merry Hors-les-Murs, que pouvons-nous espérer ?
Il y a quatre ans, nous avons été éjectés de notre église Saint-Merry tant aimée au cœur de Paris. La blessure profonde est atténuée par une certaine reconnaissance de l’archevêché ; nous avons maintenant un prêtre accompagnateur et une lettre de mission. Cette blessure a donné naissance à Saint-Merry Hors-les-Murs. Grâce à l’ancienne équipe pastorale, renouvelée depuis quelques mois, grâce à l’équipe communication et au site, grâce à la Rencontre autour de la parole du dimanche par Zoom, grâce aux prêtres qui nous accompagnent, grâce à l’action de nombreux membres de la communauté, grâce à l’accueil des paroisses amies pour nos eucharisties, nous continuons à vivre. Oui nous avons résisté, nous résistons, et de ce fait nous sommes encore plus vivants, même si moins nombreux et fatigués d’attendre le lieu promis. En témoigne la dernière « Voix au chapitre », cette rencontre communautaire où la parole est libre.
Un lieu à partager avec d’autres ?
Ce serait peut-être d’abord une cohabitation, qui pourrait devenir participation à une mission commune, pour ceux qui se sentent comme nous mal à l’aise dans l’Église institutionnelle et qui souhaitent vivre et transmettre l’Évangile autrement et à tous. Nous pourrions nous rapprocher de ces croyants ou des groupes auxquels appartiennent par exemple ces jeunes entendus récemment lors du débat sur Les trentenaires et l’Évangile. Quand les enthousiasmes s’ajoutent les uns aux autres, les possibles se multiplient.
Une part d’Église à construire
Ne marchons pas à reculons en regardant les ruines du passé comme l’ange de l’histoire de Walter Benjamin, mais tournons-nous vers l’avenir, poussés par le souffle de l’Esprit, fût-il celui de la tempête, pour construire avec d’autres une part d’Église qui manque et dont pourraient se saisir les générations futures.
Soyons des fous de Dieu, c’est à dire des enthousiasmés,
pour faire advenir ce qui semble impossible à notre raison raisonnante !
Geneviève P.-M. de l’Équipe pastorale
>> Pour lire le communiqué de presse de Saint-Merry Hors-les-Murs, c’est ICI
Merci pour ce beau message d’Espérance tout à fait incarné !
Bien entendu il ne s’agit pas de retourner en arrière mais aller de l’avant avec ce qui nous a été donné.
Je pense au nom d’origine de notre communauté : CPHB, autrement dit un Centre Pastoral incarné dans la ville de Paris..
Beaubourg, lieu de création d’art contemporain quel qu’il soit. Les Halles, centre de communication le plus grand sous Paris et aujourd’hui centre de commerce et de rencontres.
Il me paraît important de garder cet ancrage dans le réel qui est celui de Paris.
Pour celui qui ne connaît pas notre histoire dans la dans l’Église de Paris, est-il vraiment nécessaire de citer St Merry ? Ce qui, pour celui qui arrive à Paris, est, sur un plan, une église au centre de Paris et qui ne représente pas du tout ce que nous sommes.
“Halles-Beaubourg” il ne s’agit pas d’une situation géographique proprement dite mais d’une situation historique (les années 70, voire plus) aussi d’une situation socio-culturelle.
Citer ce nom n’est pas une nostalgie mais bien plus un éclairage actuel à partir d’une origine.
Sans oublier que le nouveau nom “Centre Pastoral Saint-Merry” ne date que de l’année 2016, si je ne me trompe pas. C’est-à-dire il y a seulement à peine une dizaine d’années.
Il me semble que si nous devons réfléchir à ce que nous désirons construire, une lettre de mission c’est un premier pas mais on ne peut faire abstraction de l’origine du Centre pour en tirer quelques réflexions, tout à fait bien exprimées ici dans les titres des paragraphes.
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