Prenons la route vers Emmaüs. Rejoignons deux marcheurs qui ont l’air pressés. Ils ont quitté les murs de Jérusalem, chassés, menacés, meurtris et désespérés. La solitude qui les emmure est brisée par un inconnu, prompt à la rencontre et à la discussion ; n’hésitant pas à leur ouvrir les murs du texte biblique. Il se fait tard. Nos hommes ont besoin de murs pour se reposer, manger un peu et poursuivre la conversation. Tout comme nous dans les moments de manque.
Des murs, ça rassure.
Eux, qui n’avaient pas le moral deviennent accueillants. Lui accepte de parler entre quatre murs.
Et même plus, de leur partager le pain. Ce partage fait disparaître les murs de la peur et du désespoir. Il ouvre à l’émerveillement et à la reconnaissance d’une présence vivifiante.
Mais leur hôte a disparu, sans tenir compte des murs. Ils quittent l’auberge malgré les murs de la nuit. Le besoin de partager leur confiance joyeuse les pousse hors les murs, sur des chemins parcourus cette fois dans l’excitation d’une bonne nouvelle. Pour cela il faut traverser les murs.
Où vont-ils ? Dans les murs, car c’est là que les attendent leurs amis. L’accueil a quelque chose à voir avec les murs. Ils n’y restent pas, comme si la nouvelle de cette présence et de la vie en abondance imposait de sortir des murs.
PS : Toute ressemblance avec l’aventure de Saint-Merry serait purement fortuite.
Est-il mentionné quelque part que les deux disciples d’Emmaüs étaient deux hommes ? L’hypothèse qu’il s’agissait d’un couple a déjà été avancée.
Merci Guy, cet inventaire des murs qui enferment donne à réfléchir. Quelle chance de sortir des murs, même si cela veut dire oser, s’aventurer, respirer plus large, rencontrer… quels sont les murs qui empêchent la vie, l’invention, la joie ?