En ce cinquième dimanche de Pâques, les textes nous présentent un Dieu allié des hommes, de tous les hommes, nous proposant un monde tout nouveau construit sur l’amour du prochain. Adhérerons-nous à son dessein pour l’humanité ?
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DVORAK- symphonie du Nouveau Monde
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Bienvenue à vous tous derrière vos écrans, seul ou en compagnie, fidèles de Saint-Merry Hors-les-Murs ou nouveaux venus que nous espérons chaque dimanche.
Dans l’Évangile, Jésus nous donne un nouveau commandement : « Aimez-vous les uns, les autres ». Il n’a jamais donné de hiérarchie comme le prétend le vice-président des États-Unis, taclé par Monseigneur Robert Francis Prevost, futur Léon XIV.
« Aimez-vous les uns, les autres, pas comme une parole niaise et inconditionnelle, mais comme une exigence morale qui doit préserver l’humanité de chacun d’entre nous », rappelle Delphine Horvilleur à Israël (et à nous tous) dans un article récent de La Croix (*).
Les Actes nous parlent de « Dieu avec nous ». C’est l’amour de Dieu qui ouvre, les disciples comprennent que c’est le dessein de Dieu qui leur permet de convertir les païens. Dieu, au milieu de nous quand deux ou trois sont assemblés en son nom comme nous ce matin, et sûrement dans la Chapelle Sixtine lors de l’élection du nouveau Pape.
L’Apocalypse réunit ces deux thèmes, « Voici la demeure de Dieu avec les hommes », et encore « Voici que je fais toutes choses nouvelles ».
Entrons dans la célébration, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Claire B.
(*) La Croix du 12 mai 2025, Gaza/Israël : aimer (vraiment) son prochain, ne plus se taire
📖 Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac 14, 21b-27)
En ces jours-là, Paul et Barnabé, retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche de Pisidie ; ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. » Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent au port d’Attalia, et s’embarquèrent pour Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie. Une fois arrivés, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi.
Extrait de carte de M. Mazzalongo sur Bible Talk.tv (ci-dessus)
et site archeobiblion.fr (à gauche)
La première mission de Paul
Méditation en musique
Mozart l’Égyptien, Double Quartet in F Major (d’après Mozart’s “Piano Trio No. 2 in G Major, K. 496”)
📖 Lecture de l’Apocalypse de Jean (21, 1-5a)
Moi, Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. »
Résonance
Dans les deux textes que nous venons d’entendre, Dieu est proclamé compagnon des hommes : « tout ce que Dieu avait fait AVEC eux », disent les Actes ; « Voici la demeure de Dieu avec les hommes, il demeurera avec eux ; (…) lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu » annonce l’Apocalypse.
Il nous est aussi présenté comme un Dieu d’ouverture aux nations païennes : « Il ouvre aux nations la porte de la foi » d’un côté, les hommes seront « SES peuples » de l’autre.
Et cette double caractéristique d’un Dieu avec l’homme, Emmanuel, et d’un Dieu aimant tous les hommes, nous la retrouverons tout à l’heure dans l’Évangile de Jean. Les premiers chrétiens prennent conscience de l’universalité du message et du commandement d’amour de Jésus.
C’est cette nouvelle compréhension du dessein de Dieu, de son projet pour les hommes ou plutôt du chemin qu’il leur propose, qui leur permet de réussir leur mission pérégrinante malgré les difficultés traversées, comme que nous le racontent les Actes. Et qui offre à Jean la vision « d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle ».
Quant à nous, ici rassemblés grâce à nos écrans, à quelles choses nouvelles reconnaissons-nous le dessein de Dieu ?
Blandine Ayoub
Méditation en musique
Partage
A quelles choses nouvelles reconnaissons-nous le dessein de Dieu aujourd’hui ?
Quelques échos du partage :
- Au Cercle de silence pour défendre les étrangers, grâce au dialogue, un homme passe des insultes à la reconnaissance du geste d’amour proposé par d’autres, même s’il n’y adhère pas.
- Un sensibilité nouvelles : l’écologie, un réveil !
- Un projet solidaire, proposé à des lycéens en partenariat avec le Secours populaire, leur permet une vraie découverte de certaines réalités de la pauvreté, quelque chose commence à germer en eux.
- Des jeunes Israéliens qui refusent de prendre les armes, c’est nouveau !
- Le partage de la Parole en Zoom a libéré la parole : une Église nouvelle s’ouvre.
♬ Chant
Que ta volonté soit faite, Seigneur des temps nouveaux.
Et que ton royaume vienne au milieu de nous.
1. Tu essuieras toute larme de nos yeux quand se lèvera ton jour.
Car tu as fait ta demeure parmi nous sur la terre comme au ciel.
2. Tu chasseras toute peine et toute mort quand se lèvera ton jour.
Le monde ancien pour toujours s’en est allé sur la terre comme au ciel.
3. Tes serviteurs auront part à ton festin quand se lèvera ton jour.
Tu les abreuves à la source de ta vie sur la terre comme au ciel.
4. Une clarté brillera dans notre nuit quand se lèvera ton jour.
L’agneau vainqueur parmi nous est ton flambeau sur la terre comme au ciel.
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Jean (13, 31.33a. 34-35)
Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Résonance
Fin janvier 2025, le tout nouveau vice-président américain, fervent catholique, justifiant la politique d’immigration de Donald Trump, dit dans un interview à CNN : « Il y a un concept chrétien que l’on aime d’abord sa famille et puis son voisin, sa communauté et puis ses concitoyens, et ensuite seulement vient le reste du monde », faisant étrangement écho aux mots d’un homme politique français dans une autre émission de télévision datant de 1984 : « J’aime mieux mes filles que mes nièces, mes nièces que mes cousines, mes cousines que mes voisines. Il en est de même en politique, j’aime mieux les Français. »
L’interview du vice-président provoque en retour un message sur X d’un cardinal états-unien encore peu connu du grand public, dans lequel il partage l’article du National Catholic Reporter d’une théologienne d’origine cubaine intitulé J.D Vance a tort : « Jésus ne nous demande pas de classer notre amour pour les autres ».
En résonance avec notre Évangile, dans lequel Jésus nous donne son commandement nouveau, quelques extraits du commentaire de Kat Armas, relayé par le cardinal Robert Francis Prevost, futur Léon XIV :
« L’argument de Vance, » écrit-elle, « fait écho à un concept médiéval connu sous le nom d’ordo amoris – l’ordre de la charité -, souvent attribué à saint Thomas d’Aquin. L’idée est que l’amour doit être hiérarchisé, qu’une personne doit donner la priorité à ses affections, la famille étant au premier plan. D’une certaine manière, cela paraît pratique, voire raisonnable. Mais le problème avec cette hiérarchie, c’est qu’elle alimente le mythe selon lequel certaines personnes méritent plus que d’autres notre attention. C’est un cadre logique dans un monde gouverné par la pénurie et la peur, où la protection se fait au détriment d’autrui. Mais Jésus ne parle jamais de l’amour comme d’une chose à rationner. Il le décrit comme une abondance – une table où il y en a assez pour tous. Non, je ne nie pas la complexité de l’immigration. Mais présenter l’amour comme quelque chose de calculé et de conditionnel revient à passer complètement à côté de son essence. Bien sûr, nous ne négligeons pas nos familles. Bien sûr, nous investissons dans nos communautés locales. Mais l’amour ne peut s’arrêter là. L’amour dont parle Jésus n’est pas une question de calcul, ni de choix entre nos familles ou nos voisins. Ce n’est pas une ressource limitée à rationner, mais un fleuve qui coule, sauvage et sans retenue. »
Et nous, hiérarchisons-nous notre amour d’autrui ? L’organisons-nous par préférences, par catégories commodes et confortables ? Ou le laissons-nous couler comme nous le demande l’évangile, comme un fleuve, sauvage et sans retenue ?
J.
Prière universelle
Psaume 144
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Quelques-unes des intentions partagées :
- Prions pour les malades psychiques, qui luttent tous les jours pour arriver à vivre.
- Pour nos députés en train de voter la loi sur la fin de vie, qu’ils réfléchissent et débattent en vérité sur la notion de dignité, qu’ils s’inspirent de l’amour du prochain.
- Pensons aux jeunes qui vont passer des examens primordiaux pour eux et pour leur avenir.
- Prions pour les humanitaires, pour ces bateaux qui sauvent des migrants.
- Prions pour les enfants palestiniens affamés et assoiffés à Gaza ; et rendons grâce pour les voix qui s’élèvent pour protester contre cette tragédie, comme pendant le Festival de Cannes.
Notre Père
Bénédiction
Cette célébration a été préparée par : Bénédicte, Blandine, Claire, Colette, Éliane, James, Jean-Luc et Marie-José.
