En 2006, je rendais visite à Noël à un ami travaillant pour une ONG de microfinance basée à Ramallah capitale de l’Autorité Palestinienne. Sa mission consistait à accompagner et financer les initiatives économiques (re)naissantes en Cisjordanie, « territoire occupé ».
Ce qui d’emblée m’a frappé sur cette Terre dite « trois fois Sainte » est sa paradoxale étroitesse : moins d’une heure de voiture me suffirent pour gagner Ramallah depuis l’aéroport de Tel Aviv en Israël où j’atterris le matin. Puis restait 15 km à parcourir en bus jusqu’à Jérusalem-Est où résidait mon ami. Cette exiguïté territoriale et l’imbrication des populations constitueraient les ferments de la création d’une communauté de destin et d’une nécessaire concorde entre les deux peuples, pensais-je naïvement…
Assez rapidement notre bus dut s’arrêter dans les faubourgs de Jérusalem à un checkpoint militaire matérialisé par des barbelés de 20 mètres de haut se déployant à perte de vue. Les soldates israéliennes de faction en firent descendre tous les Palestiniens, obligés de franchir la frontière à pied, après fouille au corps. Même cette femme palestinienne malade, dont l’amie parlant hébreux avait plaidé sa cause auprès des militaires, fut contrainte de quitter le bus qui redémarra avec ses deux seuls passagers européens.
En quelques heures je faisais le constat implacable de la partition de la région, de son occupation, du pouvoir discrétionnaire de la puissance dominante israélienne, et du tragique état de guerre larvée en Terre Sainte.
En 2021, cette situation mortifère inchangée et durable conduit à nouveau à des déflagrations sanglantes endeuillant tant de familles et alimentant le cycle sans fin de la haine et des violences. Que faire ?
Nicolas L.
Billet du dimanche 16 mai 2021