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Fragilités et rencontre synodale

En ce début d’année marqué à Paris par un contexte difficile – suites de la pandémie mondiale, campagne électorale nationale délétère, nomination d’un administrateur apostolique provisoire à la tête du diocèse pour calmer une situation épineuse  -, notre Frère Évêque Georges Pontier (dans une interview du 13 janvier dernier à Paris Notre-Dame) prend acte de notre fragilité ontologique à tous, ce qui ne peut que résonner justement à nos oreilles, chrétiens de Saint-Merry en diaspora : oui nous sommes fragiles, et oui notre force ne viendra pas de la seule réunion de nos talents et de nos efforts mais du souffle de l’Esprit et de l’espérance que nous mettrons en lui.

À l’occasion de la démarche synodale qui s’ouvre, et dans laquelle notre communauté s’est engagée, notre évêque intérimaire pointe que dans l’Église diocésaine, le « fonctionnement ecclésial n’était peut-être pas ajusté, ne respectait pas la fraternité baptismale » qui doit rassembler en frères et sœurs tous les baptisés, quelles que soient leurs fonctions, en égale dignité dans le partage de la parole. Puis il nous engage à focaliser notre attention avec volontarisme sur ce qui se fait de bien autour de nous, à le reconnaître, à nous en réjouir. Il nous place enfin devant la croisée des chemins : voulons-nous la rencontre, le dialogue, la diversité, ou suivrons-nous la division, l’accusation, la violence proposées par une partie de notre société (et même déjà à l’époque de Paul, sans l’amplification des réseaux sociaux) ? Et une fraternité vécue uniquement entre semblables ne serait-elle pas condamnée à dépérir ?

Ce temps synodal de toute la chrétienté tombe particulièrement à pic pour nous, diocèse de Paris et communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs, pour enfin s’expliquer, dialoguer, débattre, rencontrer, écouter, partager, proposer, créer, innover, inventer, pour annoncer, ensemble, la Bonne Nouvelle aux femmes et hommes de notre temps. Saurons-nous nous en saisir ?

Bonne année synodale à vous !

Blandine Ayoub

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Blandine Ayoub

Née au moment du Concile Vatican II, elle est impliquée depuis près de 40 ans dans la communauté de Saint-Merry, tout en cultivant un tropisme bénédictin, grâce à son père moine de la Pierre-Qui-Vire. Par son mariage avec un Alepin, elle a également adopté la Syrie comme deuxième patrie. Elle est responsable d’un centre de ressources documentaires dans un centre de formation professionnelle de la filière éducative et sociale.

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