À l’occasion du changement de pape, l’Humanité du 25 avril dernier (“l’Huma”, pour les intimes) se fend d’un article sur l’Église universelle, et celle de France plus particulièrement. La journaliste Nadège Dubessay évoque plutôt gentiment François, rappelant combien les suppôts de la droite extrême le détestent, du fait de son soutien aux migrants en détresse, de son appui à la liturgie post conciliaire plus accueillante du menu fretin, et de sa pratique du dialogue interreligieux.
Citant notre Centre Pastoral Saint-Merry comme « l’église la plus progressiste de France », l’Humanité raconte que nous « avons fait les frais » (sic) de la rigidification de l’Église, et de la haine de Michel Aupetit contre le mariage pour tous et la PMA. Nous y sommes décrits comme un lieu
« où, tous les jours, on inventait “l’Église de demain”. Celle qui célébrait les unions LGBTQ+. Où l’on débattait écologie, politique. Où se tenaient des célébrations interreligieuses. » L’article évoque également la coresponsabilité prêtres-laïcs et l’accueil inconditionnel, en citant le « todos ! » de François. Enfin, éclairé par les explications de notre porte-parole Guy Aurenche, il explique notre fonctionnement hybride actuel, entre le numérique participatif et le nomadisme d’une paroisse amie à l’autre.
Reprenant les propos d’Antoine Guggenheim, curé de Notre-Dame d’Espérance également interviewé dans cet article, « le pape ressemblait à Jésus, lui aussi dérangeait beaucoup », je me demande si notre état de poil à gratter du diocèse de Paris n’est pas finalement notre vocation évangélique profonde. Il aura au moins permis d’alimenter un discours plutôt positif sur le sens de la fraternité des chrétiens, dans la Presse communiste française. « Todos ! », on vous dit !
