Dimanche 22 juin 2025. « Ils  distribuèrent et ils furent tous rassasiés. »

Entrée en prière : ♬ Méditation en musique

Shane Ivers, The medieval banquet

Accueil

Bienvenue à vous toutes et vous tous, réunis devant vos écrans pour partager le pain de la Parole, pour le rompre, pour le distribuer, et pour transmettre ce que nous avons reçu depuis notre dernière rencontre.
Beaucoup d’entre nous en effet étaient réunis dimanche dernier dans les locaux de la paroisse Saint-Gabriel, à Paris, pour notre Assemblée Générale, depuis le matin jusqu’au moment où « le jour a commencé à baisser ». De ce partage il reste des corbeilles de projets, des propositions sur la synodalité, sur la façon de mieux vivre en communauté, de façon la plus démocratique possible. Mais sommes-nous rassasiés ?
Bienvenue aussi à ceux qui participent pour la première fois à une de nos rencontres dominicales, et bienvenue tout particulièrement à ceux qui ne peuvent plus se déplacer et qui ont « besoin », comme le dit encore l’évangile de ce jour, de sortir de leur éloignement et de leur solitude.
Ils n’avaient pas grand chose à partager : cinq pains, deux poissons. C’est peu, infiniment peu. Et c’est même étonnant qu’ils n’aient pas pu trouver davantage en cherchant bien dans leur sac. Mais l’homme ne vit pas seulement de pain, et moins il y a à manger, plus il faut partager. Or la parole, comme  l’amour, grandissent, se multiplient quand on les partage. Plus en effet  que la multiplication des pains n’est-ce pas la multiplication du partage qui est un miracle ?
« Faites cela en mémoire de moi. » C’est cela que nous allons faire, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Jean V.

📖   Lecture de la Genèse (Gn 14, 18-20)

En ces jours-là, Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-haut. Il bénit Abram en disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a fait le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris.

Résonance

Melchisédek, grand prêtre du Dieu très-haut, accueille Abram, futur père des croyants. Il accueille d’une façon toute simple en partageant du pain et du vin. Ils mangent ensemble. Et Melchisédek bénit, c’est à dire qu’il dit du bien, comme le disait le pape François (*) : il dit du bien de Dieu, et il dit du bien d’Abram. Pas de sacrifice, pas question de péché, pas d’expression de pouvoir sacré : une vraie rencontre humaine où l’au-delà de l’homme, la transcendance, prend place.
Dans la lettre aux Hébreux, Jésus est dit prêtre à la manière de Melchisédek (chap.5, v.6). N’est-ce pas selon ce modèle que nous pouvons souhaiter tout prêtre (homme ou femme peu importe) ? Une personne qui dit du bien de Dieu, qui dit du bien des hommes. Quelqu’un qui renvoie chacun à  la transcendance, un artisan de la rencontre.

Jean-Luc L.

(*) Au début du monde, il y a donc Dieu qui “dit-bien”, [bénir : du latin benedicere, littéralement dire du bien]. Il voit que chaque œuvre de ses mains est bonne et belle, et quand il arrive à l’homme, et que la création s’accomplit, il reconnaît qu’elle est «très bonne» (Gn 1, 31) (2 décembre 2020, Catéchèse – 17, La bénédiction)

Méditation en musique

André Campra, Ecce panis angelorum

📖  Lecture de Paul aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26)

Frères, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

📖   Évangile de Jésus-Christ selon Luc (Lc  9, 11b-17)

En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. » Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. » Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. » Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.

Résonance

Ce récit, que nous retrouvons chez les trois autres évangélistes, est très imagé, précis. On est dans les contrastes, celui de l’infiniment grand et immense, le désert, et « des » foules avec ce qui est petit et quotidien : le pain. Du plus incroyable au plus réaliste : une corbeille qui ne se désemplit pas ; la faim insupportable et le rassasiement.
Une journée au désert, pour ces foules anonymes, il est important d’avoir de l’espace sans frontières, cela permet aussi de faire de la place en nous pour que germe l’Espérance. Et voici que le jour baisse, c’est maintenant que tout va advenir et s’éclairer.
L’inquiétude des disciples, leurs rencontres avec la foule… Par  leurs faiblesses, Jésus, va intervenir. Et ce fut la profusion, des pains et des poissons savourés ensemble, d’autant plus onctueux et délicieux quand ils sont partagés.
Au désert, Jésus, en plein jour, guérissait « ceux qui en avaient besoin », sans ajouter de précisions. Cela va loin, c’est immense. L’humanité entière est-elle dans ce besoin ? Et nous ?
Contrastes des faiblesses revisitées pour laisser la place à l’infinie tendresse de Jésus, qui est là dans ces rencontres qui nourrissent. Ce récit miraculeux ne se termine pas, ne s’achèvera jamais. La corbeille ne s’est pas vidée. Le Pain, la Vie. C’est infiniment grand.

Jacqueline C.

♬ Méditation en musique

Chopin, Nocturne No. 20 in C-Sharp Minor

Résonance

Ils étaient venus en nombre, cinq mille, pour écouter Jésus, comme nous le dit Luc dans son Évangile. Le sujet évoqué par Jésus n’est pas du plus facile : le règne de Dieu. Pourtant, à la tombée de la nuit, ils sont toujours là. Après discussion de savoir comment les nourrir, Jésus dit à ses disciples « Faites les asseoir par groupes de cinquante environ ». Cette foule d’anonymes se retrouve par petits groupes de cinquante personnes et commence tout naturellement à se parler, à se connaître, à échanger des nouvelles. Pour moi c’est bien le début d’une communauté. Nous sommes en présence d’un rassemblement organisé et l’ensemble formant Église, assemblée de fidèles.
Dimanche dernier, lors de notre AG à 10h du matin, nous étions une cinquantaine, quelle coïncidence ! Mais aujourd’hui nous allons être encore plus modestes. Nous allons former des groupes de six personnes et partager sur cette question : Suis-je rassasié aujourd’hui ?

Bernard R.

♬ Méditation en musique

♬ Delalande, Symphonies pour les soupers du roi, Suite No. 4

Partage en petits groupes : « Suis-je rassasié.e aujourd’hui ? »

♬chant : Bénis le pain

Paroles d’Alain Cabantous et musique de Leandre Boldrini

Prière universelle

Seigneur,
Comment chanter ta gloire au plus haut des cieux
Quand notre terre est à feu et à sang ?

Trop c’est trop Seigneur.
Nous n’allons pas compter le nombre de villes rasées, de peuples affamés, déportés, exterminés,
Nous n’allons pas nommer les dictateurs, apprentis ou confirmés, qui nous terrorisent.
Nous n’allons pas dresser la liste des puissants qui ont pris le parti des forts contre les faibles, le parti des riches contre les pauvres.
C’est facile quand on est le plus fort d’imposer sa paix, une paix sans justice.

Nous voulons la paix qui vient de toi, nous voulons être artisans de ta paix et de ta justice.
Nous ne te demandons pas de résoudre nos conflits et d’intervenir sur les champs de bataille comme dans la Première Alliance. Toutes les guerres sont des guerres fratricides.
Tu vois ces enfants torturés, outragés, affamés, massacrés. C’est toujours le Massacre des Innocents. Et, à la douce image de ton Fils nouveau-né dans la crèche se superpose celle de Jésus, torturé, crucifié.
Oui, on plante des clous dans les mains de l’enfant Jésus. Nous proclamons ta mort Seigneur, jusqu’à ce que tu viennes.
Seigneur, nous nous sentons impuissants mais nous ne pouvons pas nous taire. Entends notre prière.

Jean V.

Malgré toutes les mauvaises nouvelles, Seigneur, ouvre nos yeux et nos oreilles pour soulever le voile tissé par cette totale barbarie qui occulte les rayons de lumière de chaque jour. 
Oui, ouvre nos yeux et nos oreilles,
pour être émus par la clarté qui filtre à travers les larmes,  devant les détresses infinies,
pour voir les humbles gestes de la vie, fleurs semées sur les innombrables chemins de paix de par le monde,
pour se réjouir de tous les sourires bienveillants qui nous croisent, les enfants qui nous entourent, appels à construire un monde meilleur,
et pour t’entendre le bénir, nous en dire du bien….

Marie-José D.

 Ensemble prions micro ouvert :

Seigneur Jésus, tu as dit à tes apôtres
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » ;
ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton peuple en marche ;
pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette paix,
toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles
Amen

Notre Père

Bénédiction

♬ Chanson des Resto du cœur

Moi, je file un rancard à ceux qui n’ont plus rien
Sans idéologie, discours ou baratin
On vous promettra pas les toujours du grand soir
Mais juste pour l’hiver à manger et à boire
À tous les recalés de l’âge et du chômage
Les privés du gâteau, les exclus du partage
Si nous pensons à vous, c’est en fait égoïste
Demain, nos noms, peut-être grossiront la liste

Autrefois on gardait toujours une place à table
Une chaise, une soupe, un coin dans l’étable
Aujourd’hui, nos paupières et nos portes sont closes
Les autres sont toujours, toujours en overdose
J’ai pas mauvaise conscience, ça m’empêche pas de dormir
Mais pour tout dire, ça gâche un peu le goût de mes plaisirs
C’est pas vraiment ma faute si y’en a qui ont faim
Mais ça le deviendrait, si on n’y change rien

J’ai pas de solution pour te changer la vie
Mais si je peux t’aider quelques heures, allons-y
Y a bien d’autres misères, trop pour un inventaire
Mais ça se passe ici, ici et aujourd’hui

Aujourd’hui, on n’a plus le droit
Ni d’avoir faim, ni d’avoir froid
Dépassé le chacun pour soi
Quand je pense à toi, je pense à moi
Je te promets pas le grand soir
Mais juste à manger et à boire
Un peu de pain et de chaleur
Dans les restos, les restos du cœur
Aujourd’hui, on n’a plus le droit
Ni d’avoir faim, ni d’avoir froid

Paroles et musique de Jean-Jacques Goldman

Pour connaitre l’histoire commune du Centre pastoral Saint-Merry et des Restos du Cœur, cliquer ICI

Lundi 23 juin à 19 h, préparation de la Rencontre autour de la Parole du 29 juin à 11 h